Mort de l’informaticien et lanceur d’alerte Suchir Balaji (OpenAI) : la famille exige une enquête fédérale

La mort de Suchir Balaji, ancien ingénieur chez OpenAI et lanceur d’alerte, suscite de nombreuses interrogations. À seulement 26 ans, il a été retrouvé mort dans son appartement de San Francisco le 26 novembre 2024. Bien que les autorités locales aient conclu à un suicide, sa famille affirme qu’il s’agit d’un homicide et demande une enquête fédérale pour faire toute la lumière sur les circonstances de son décès.

Un lanceur d’alerte face à OpenAI

Suchir Balaji était connu pour avoir travaillé sur les systèmes d’intelligence artificielle derrière ChatGPT, avant de dénoncer des pratiques qu’il jugeait contraires au droit d’auteur. Ses préoccupations avaient été relayées dans la presse, notamment par le New York Times, et il devait témoigner dans une affaire judiciaire contre OpenAI seulement quatre jours après sa mort.

Sa famille affirme qu’il s’agissait d’un jeune homme « heureux, intelligent et courageux », passionné de randonnée, et récemment revenu d’un voyage avec des amis. Sa mère, Poornima Ramarao, a confié à la chaîne KTVU que l’appartement où le corps de son fils a été retrouvé montrait des signes troublants :

« L’appartement semblait saccagé. La clé USB manquait, son ordinateur était désorganisé et resté allumé pendant trois jours. Il y avait des traces de lutte dans la salle de bain, et des taches de sang qui suggèrent qu’il a été frappé. »

Des résultats d’autopsie contestés

Les conclusions de l’autopsie officielle, menée par le bureau du médecin légiste de San Francisco, indiquent que la cause de la mort est un suicide par balle. Cependant, une autopsie privée, commandée par la famille, révèle des éléments contradictoires. Selon le Dr Joseph Cohen, l’expert engagé par les proches de Balaji :

  • La trajectoire de la balle était orientée vers le bas, à un angle de 30 à 45 degrés, et n’a pas touché le cerveau.
  • Une autre blessure sur le côté opposé de la tête suggère une lutte avant la mort.

« Cela ressemble clairement à un homicide », a déclaré Poornima Ramarao dans une interview.

Soutien politique et demande d’enquête fédérale

Cette affaire a attiré l’attention de personnalités influentes. Elon Musk, fondateur de Tesla et critique d’OpenAI, a partagé les inquiétudes de la famille sur les réseaux sociaux, qualifiant la situation d’« extrêmement préoccupante ».

Le député démocrate Ro Khanna a également exprimé son soutien à la famille et appelé à une enquête approfondie :

« Étant donné les graves préoccupations concernant un éventuel acte criminel, une enquête transparente par le FBI ou une autre agence compétente est nécessaire. »

Lors d’une audition en janvier liée à une affaire de violation de droits d’auteur impliquant OpenAI, des avocats ont souligné que les données utilisées pour entraîner leurs modèles relevaient de l’usage équitable, un argument contesté par Balaji avant sa mort.

Pourquoi cette affaire est-elle importante ?

OpenAI est l’un des acteurs majeurs dans le domaine de l’intelligence artificielle, mais fait face à des accusations de pratiques illégales pour former ses modèles, notamment en utilisant des contenus protégés par le droit d’auteur sans autorisation. Les révélations de Suchir Balaji, qui considérait ces pratiques comme une violation flagrante de la loi, avaient placé l’entreprise sous pression médiatique et juridique.

La famille Balaji espère que la vérité sur la mort de Suchir permettra également de mettre en lumière des problèmes systémiques dans l’industrie de l’intelligence artificielle.

Alors que le FBI n’a pas encore confirmé s’il ouvrira une enquête, les appels à la transparence se multiplient. Pour la famille de Suchir Balaji, il est crucial de comprendre ce qui s’est réellement passé dans les derniers instants de la vie de ce jeune ingénieur.

La société OpenAI a exprimé ses condoléances à la famille, tout en déclarant :

« Nous respectons le droit de chacun à partager librement ses opinions. »

Cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes, non seulement pour la famille Balaji, mais aussi pour la responsabilité des grandes entreprises technologiques face aux pratiques qu’elles adoptent dans leur quête d’innovation.

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