L’économie bretonne a montré des signes de résilience au 3e trimestre 2024, selon le dernier rapport de l’Insee Bretagne. L’emploi salarié total est resté stable dans la région, tandis que des dynamiques contrastées se sont manifestées entre les différents secteurs économiques. Cependant, le recul persistant de l’intérim et des tendances sectorielles mixtes soulignent des défis structurels pour l’économie régionale.
Une stabilité globale, mais des évolutions sectorielles variées
Avec 1 329 500 emplois salariés enregistrés fin septembre 2024, la Bretagne a affiché une stabilité (+0,1 %) par rapport au trimestre précédent, reflétant une dynamique comparable à celle observée à l’échelle nationale (+0,2 %). Sur un an, la région a enregistré une croissance de l’emploi salarié de 0,8 %, soit 10 800 postes supplémentaires, se plaçant ainsi en deuxième position parmi les régions métropolitaines, après Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Cette progression régionale s’explique principalement par le dynamisme du tertiaire marchand, qui a généré 6 500 emplois en un an (+1,2 %). L’hébergement-restauration s’est particulièrement distingué avec une hausse de 1 200 postes (+2,1 %). En revanche, le secteur tertiaire non marchand, incluant l’administration publique et les services sociaux, a enregistré une baisse trimestrielle de 1 000 emplois (-0,2 %), bien que son bilan annuel demeure positif (+1,3 %).
L’intérim en difficulté
L’intérim, indicateur clé de la flexibilité du marché du travail, continue son déclin en Bretagne. Ce secteur a perdu 400 emplois au 3e trimestre 2024 (-0,8 %), atteignant une baisse annuelle de 4,6 %, soit 2 000 postes en moins. L’industrie hors agroalimentaire (-10,4 %) et la construction (-6,4 %) sont les secteurs les plus impactés par ce repli. Ce phénomène reflète une tendance nationale similaire, où l’intérim a chuté de 5,1 % sur un an.
Les contrastes départementaux
Sur le plan géographique, les départements bretons présentent des résultats variés. Le Morbihan et les Côtes-d’Armor ont enregistré des hausses de l’emploi salarié respectives de 0,3 % et 0,2 % au dernier trimestre, portées par le tertiaire marchand. En revanche, le Finistère a vu son emploi reculer de 0,3 %, principalement en raison de la baisse des emplois dans le tertiaire non marchand.
Le taux de chômage breton reste stable à 6,0 %, le plus faible des régions françaises, à égalité avec les Pays de la Loire. À titre de comparaison, le taux national s’établit à 7,4 %. Cette performance s’accompagne toutefois d’une légère augmentation du chômage de longue durée (+0,4 %).
Créations d’entreprises et construction : entre dynamisme et fragilité
Les créations d’entreprises ont progressé de 4 % en Bretagne sur un an, avec une forte hausse des immatriculations dans l’industrie (+23,5 %). Cependant, les défaillances d’entreprises ont augmenté de 22,2 % sur la même période, touchant particulièrement les secteurs de la construction et de l’hébergement-restauration.
Dans le domaine de la construction, les mises en chantier ont repris (+7,3 % sur un trimestre), mais les permis de construire ont fortement chuté (-14,9 %), illustrant une incertitude persistante dans ce secteur.
Si la Bretagne conserve des atouts avec un taux de chômage faible et une stabilité de l’emploi salarié, le recul de l’intérim et les disparités sectorielles rappellent les défis économiques auxquels la région est confrontée. L’année 2025 pourrait être déterminante pour confirmer ou inverser ces tendances.
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