L’année 2024 a marqué un tournant historique en matière d’immigration pour la Suède. Au mois d’août dernier, le ministre suédois de l’Immigration Maria Malmer Stenergard (devenue depuis ministre des Affaires étrangères) indiquait, chiffres de l’Institut national suédois de la statistique à l’appui, qu’entre janvier et mai 2024, la Suède avait enregistré un nombre de départs supérieur de 5 700 au nombre d’arrivées. Un phénomène qui n’avait pas été observé depuis plus de 50 ans…
Des résultats intervenant deux ans après le changement de cap radical en matière de politique migratoire en septembre 2022, suite à l’élection d’un gouvernement centriste et de droite, avec à la clé une fermeture progressive des frontières du pays aux migrants.
En ce début d’année 2025, cette tendance se confirme puisque le 10 janvier dernier, le nouveau ministre suédois de l’Immigration, Johan Forssell, citant de nouvelles statistiques de l’Agence des migrations, a indiqué que le nombre de migrants bénéficiant de l’asile en Suède est tombé en 2024 à son niveau le plus bas depuis 40 ans.
Au cours de l’année écoulée, seulement 9 645 personnes ont demandé l’asile en Suède. Il faut remonter à 1996 pour retrouver un chiffre aussi bas. Chiffre qui représente par ailleurs une baisse de 42 % par rapport au nombre de demandes d’asile enregistrées en 2022. À noter que les réfugiés ukrainiens, ayant bénéficié d’une protection temporaire dans l’ensemble de l’UE, ne sont pas compris dans ces statistiques.
En regardant près de 10 ans en arrière, la comparaison est alors vertigineuse : l’année 2015 fut le point d’orgue de cette immigration avec l’accueil par la Suède, lors de la crise migratoire « syrienne », d’environ 163 000 migrants, correspondant à 1,6 % de sa population. Ce qui représentait également le nombre le plus élevé de migrants par habitant dans l’UE. Mais les Suédois ont depuis largement eu le temps de découvrir de façon accélérée les conséquences de ce « multiculturalisme ».
Sur les 9 645 dossiers de demande d’asile reçus par la Suède en 2024, le pays a accordé 6 250 permis de séjour liés à l’asile, toujours selon les statistiques de l’Agence des migrations. Une fermeté revendiquée par Johan Forssell, qui a expliqué lors d’une conférence de presse que, « si le nombre de demandeurs d’asile est historiquement bas, le nombre de personnes qui se voient accorder l’asile est également bas ». En ajoutant :« Aujourd’hui, trois personnes sur quatre qui demandent l’asile en Suède ne sont pas considérées comme ayant des motifs suffisants pour obtenir un permis de séjour. Elles ne sont donc pas des réfugiées et doivent rentrer chez elles ».
Mais l’actuel gouvernement suédois ne compte pas se satisfaire de ces chiffres encourageants. Le ministre suédois de l’Immigration a fait savoir que le pays avait l’obligation de poursuivre cette baisse du nombre de demandeurs d’asile dans les prochaines années. Autres mesures annoncées par l’exécutif suédois : l’octroi d’une somme de 30 000 € par migrants pour qu’ils retournent dans leur pays d’origine mais aussi une facilitation des expulsions de migrants reconnus coupables de consommation de drogue ou de lien avec des gangs criminels, très présents en Suède.
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