En France, certaines initiatives régionales suscitent l’admiration et l’envie d’être reproduites ailleurs. C’est notamment le cas dans les Deux-Sèvres, où des collèges proposent depuis la rentrée 2024 une formation spécifique pour devenir jeune sapeur-pompier (JSP). Une idée qui pourrait inspirer la Bretagne pour former sa jeunesse aux premiers secours tout en créant des vocations. Car un peuple capable d’aider, de soigner et d’agir rapidement est un peuple prêt à avancer ensemble.
Une formation intégrée au parcours scolaire
Dans les Deux-Sèvres, six collèges se sont associés au Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS), à l’Éducation nationale et à l’Association départementale des Jeunes Sapeurs-Pompiers pour intégrer cette formation directement dans les emplois du temps. Les élèves, en classes de 4ᵉ et 3ᵉ, suivent des cours alliant théorie, pratique et sport, avec un objectif clair : décrocher leur brevet national de JSP en quatre ans et rejoindre les rangs des pompiers volontaires.
Cette initiative vise à endiguer la pénurie de volontaires dans les casernes locales. À terme, ces formations permettront d’intégrer près de 240 nouveaux pompiers volontaires, essentiels pour assurer la sécurité civile en milieu rural comme urbain.
L’impact sur les jeunes : discipline et engagement
Au-delà de l’aspect technique, cette formation transforme les jeunes. En portant l’uniforme et en apprenant les gestes qui sauvent, ils développent discipline, maturité et sens des responsabilités. Des valeurs qui leur seront utiles, qu’ils poursuivent leur engagement comme pompiers ou qu’ils s’orientent vers d’autres métiers.
Pour les élèves, cette option représente bien plus qu’un cours : c’est une opportunité de découvrir un univers parfois méconnu et de se préparer à servir leur communauté.
Pourquoi ne pas appliquer ce modèle en Bretagne ?
La Bretagne pourrait s’inspirer de ce dispositif pour renforcer ses effectifs de pompiers volontaires et sensibiliser sa jeunesse aux premiers secours. Imaginons des collèges et lycées bretons intégrant cette formation, avec des modules adaptés aux besoins locaux. Des exercices pratiques sur le terrain, des cours de secourisme et des collaborations avec les casernes bretonnes pourraient donner naissance à une génération de jeunes engagés et formés.
Les bénéfices seraient multiples :
- Répondre à la pénurie de pompiers volontaires, un enjeu crucial en milieu rural.
- Créer un vivier de citoyens formés aux premiers secours, prêts à intervenir en cas d’urgence.
- Renforcer les liens sociaux et le sens de l’engagement collectif
Pour rendre cela possible, une coopération entre les collectivités locales, le SDIS breton, l’Éducation nationale et des associations de pompiers serait nécessaire. Les coûts pourraient être partagés, comme dans les Deux-Sèvres, où le département finance 45 % du projet. En Bretagne, un tel programme pourrait également s’appuyer sur des partenariats avec des entreprises locales ou des mécènes souhaitant soutenir la formation des jeunes.
Former des jeunes bretons aux métiers de sapeur-pompier, dès le collège, serait un pari sur l’avenir. Au-delà de répondre aux besoins des casernes, cela permettrait de bâtir une société plus solidaire, où chacun peut contribuer à la sécurité collective. Pourquoi ne pas faire de la Bretagne une région pilote en la matière ?
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