En 2024, le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire (GPMNSN) a enregistré un recul significatif de son trafic global, atteignant 25,7 millions de tonnes, soit une baisse de 10 % par rapport à 2023. Cette chute, attribuée principalement à la diminution des flux de gaz naturel liquéfié (GNL) et des exportations de céréales, reflète les défis structurels auxquels le port fait face. Toutefois, certaines filières, comme le pétrole brut et l’alimentation animale, affichent des résultats encourageants, tandis que le port amorce une transition vers des activités plus durables.
Une baisse marquée des flux de GNL et de céréales
Le trafic de GNL, historiquement élevé en raison de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, a connu une dégringolade de 38 %, atteignant 5 millions de tonnes en 2024. Cette baisse est notamment due à un arrêt technique prolongé du terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne en pleine période de réalimentation des stocks avant l’automne.
Les exportations de céréales, quant à elles, ont chuté de 20 %, pour atteindre seulement 500 000 tonnes, conséquence d’une faible récolte et d’une concurrence accrue sur le marché international. Cette situation reflète les défis plus larges auxquels fait face l’agriculture française dans un contexte de changements climatiques et de pression mondiale.
Le ralentissement des projets immobiliers en France a également pesé sur les flux liés au secteur du bâtiment. Les importations de ciment ont diminué de 6 %, tandis que la ferraille de recyclage, principalement exportée vers l’Espagne et la Turquie, a enregistré une baisse de 12 % en raison de cours défavorables.
Des signaux positifs : pétrole brut et alimentation animale
Malgré ce contexte difficile, certains secteurs ont tiré leur épingle du jeu. Les importations de pétrole brut destinées à la raffinerie TotalEnergies de Donges ont progressé de 7 %, atteignant 7,3 millions de tonnes. Cette reprise d’activité a également permis une hausse de 16 % des exportations de produits raffinés, renforçant le rôle stratégique de la raffinerie dans l’économie locale.
Dans le secteur de l’alimentation animale, les importations de tourteaux et graines ont poursuivi leur progression (+10 %), atteignant 2,3 millions de tonnes. Les usines de trituration de Cargill à Montoir et Saint-Nazaire restent dynamiques, et l’entreprise s’engage dans la décarbonation de ses processus via son ambitieux projet Cocorico.
Des perspectives mitigées pour les terminaux roulier et conteneurs
Les activités du terminal roulier de Montoir ont reculé de 15 %, notamment en raison de la contraction du marché des véhicules neufs. Cependant, l’arrivée du groupe Volkswagen sur le terminal constitue une note positive. Par ailleurs, le trafic de remorques, principalement liées à l’exportation de pièces automobiles, est resté stable.
Le terminal à conteneurs a enregistré une baisse de 13 % du nombre d’unités traitées, principalement sur les lignes à destination des Antilles et de l’Afrique de l’Ouest. Pour pallier cette baisse, un projet de connexion directe avec la Turquie, proposé par CMA CGM, devrait offrir de nouvelles opportunités.
Face à la volatilité des trafics, le port de Nantes Saint-Nazaire mise sur des projets industriels et écologiques pour assurer son avenir. La construction navale, notamment avec les Chantiers de l’Atlantique, continue de générer une activité soutenue. Parallèlement, le port joue un rôle clé dans le développement de l’éolien en mer, avec des travaux liés au parc éolien des îles d’Yeu et de Noirmoutier.
Le projet Eole, visant à créer une plateforme d’assemblage dédiée aux grandes éoliennes flottantes, illustre la volonté du port de se tourner vers des énergies renouvelables pour compenser le déclin progressif des énergies fossiles, notamment le charbon, dont les flux disparaîtront d’ici 2027.
Si l’année 2024 a été marquée par un recul global du trafic, le port de Nantes Saint-Nazaire montre sa résilience et sa capacité à se réinventer. Les efforts pour diversifier ses activités et investir dans des projets durables témoignent d’une stratégie tournée vers l’avenir. Toutefois, la transition écologique et industrielle devra s’accélérer pour compenser la dépendance aux énergies fossiles et assurer un développement pérenne.
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Une réponse à “Port de Nantes Saint-Nazaire : une année contrastée entre reculs marqués et signaux d’espoir”
Autre signe positif: l’augmentation du tonnage de cocaïne ! Cela consolera monsieur le maire qui pourra ainsi se vanter de l’augmentation des saisies…..(2027 !!!!!)