Le café : un faux ami pour l’énergie quotidienne ?

Chaque matin, des millions de Français se tournent vers leur tasse de café pour débuter la journée, convaincus qu’elle est une source d’énergie indispensable. Pourtant, cette croyance est en réalité un leurre. La sensation de vitalité qu’offre le café ne provient pas d’un véritable gain d’énergie, mais d’un mécanisme complexe qui puise dans les réserves futures de votre corps. Alors, que se cache-t-il derrière cet élixir quotidien ?

Comment fonctionne la caféine ?

La caféine agit principalement comme un stimulant du cerveau. Sa structure chimique, proche de celle de l’adénosine – une molécule responsable de la sensation de fatigue – lui permet de bloquer cette dernière et d’empêcher les signaux de somnolence d’atteindre le cerveau. Résultat : une sensation d’éveil et une stimulation temporaire des fonctions cognitives.

En bloquant l’adénosine, la caféine déclenche également la libération de neurotransmetteurs tels que la dopamine, l’adrénaline et le cortisol, augmentant ainsi la vigilance et la concentration. Toutefois, ce processus n’est pas sans conséquence. Une fois l’effet de la caféine dissipé, l’adénosine accumulée envahit les récepteurs, provoquant un « crash » de fatigue bien connu des amateurs de café.

Une énergie empruntée, pas produite

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le café ne fournit pas d’énergie. Avec moins de cinq calories par tasse, le café noir n’apporte pratiquement aucune valeur calorique. L’effet ressenti est en réalité une illusion : la caféine masque les signaux de fatigue plutôt que de les éliminer. Ainsi, en cas de surconsommation, l’organisme s’habitue à ces mécanismes, augmentant le nombre de récepteurs d’adénosine dans le cerveau et nécessitant toujours plus de caféine pour obtenir le même effet.

La consommation excessive de caféine peut avoir des répercussions négatives sur la santé. Parmi les effets secondaires figurent l’augmentation du niveau des hormones de stress, comme le cortisol et l’adrénaline, ce qui peut surmener les glandes surrénales et conduire à une fatigue chronique. De plus, une consommation tardive de caféine peut perturber la qualité du sommeil, réduisant ainsi les capacités de récupération du corps et accentuant la fatigue sur le long terme.

Des études ont également montré que la caféine détourne l’énergie vers une vigilance accrue, mais au détriment des fonctions corporelles essentielles, comme la réparation musculaire ou le renforcement du système immunitaire. Une consommation trop importante pourrait ainsi affaiblir les défenses naturelles de l’organisme.

Caféine et dépendance : un cercle vicieux

Le besoin croissant de caféine pour rester éveillé est un signe classique de dépendance. L’American Psychiatric Association classe même ce phénomène comme un trouble clinique, caractérisé par des symptômes de sevrage tels que des maux de tête, une irritabilité et une fatigue accrue en cas d’arrêt brutal.

Par ailleurs, le recours au café pour pallier un manque d’énergie peut masquer des problèmes de santé sous-jacents, comme une carence en fer, qui affecte la capacité du corps à produire de l’énergie.

Des alternatives naturelles pour booster son énergie

Plutôt que de compter uniquement sur le café, il est possible de soutenir l’énergie de manière plus durable grâce à des habitudes saines :

  • L’exposition au soleil : Le matin, s’exposer à la lumière naturelle aide à réguler le cortisol, favorisant une sensation d’éveil.
  • L’exercice : Une activité physique régulière améliore la fonction mitochondriale des cellules, augmentant la production d’énergie.
  • Le sommeil : Rien ne remplace une nuit de sommeil de qualité pour restaurer l’énergie et permettre à la caféine de jouer un rôle complémentaire.
  • L’alimentation : Privilégier des aliments riches en fer, comme la viande rouge, et maintenir une hydratation adéquate peut réduire la fatigue.

Bien que le café puisse offrir un coup de pouce temporaire, il ne doit pas devenir une béquille quotidienne. La clé réside dans une consommation modérée, alignée avec les besoins naturels du corps. En retardant légèrement la première tasse pour coïncider avec la baisse matinale de cortisol et en limitant les consommations tardives, il est possible de profiter des bienfaits de la caféine sans en subir les inconvénients.

En somme, le café reste une boisson agréable et stimulante, mais pour maintenir une énergie durable, rien ne remplace une hygiène de vie équilibrée. Buvez votre café pour le plaisir, mais laissez votre corps être la véritable source de votre vitalité.

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2 réponses à “Le café : un faux ami pour l’énergie quotidienne ?”

  1. Bernard Plouvier dit :

    Il manque à ce très bon article deux points :
    1 – La caféine inhibe temporairement la recharge en glucose du sang circulant par le foie (seul organe capable de recharger le sang en dehors des repas où le glucose alimentaire est absorbé et passe en partie dans le sang – l’excès étant stocké dans la graisse)… avec possibilité d’un malaise hypoglycémique (sueurs froides, sensations vertigineuses et faim)
    d’où la précaution de prendre le café avec 1 morceau de sucre ou un carré de chocolat… sauf, bien sûr, quand l’on prend le café lors du repas (méthode nord-américaine) ou juste après un repas (méthode européenne)

    2 – D’une manière générale, on ne doit pas dépasser 4 tasses de café robusta/jour (le café arabica est deux fois moins dosé en caféine) ; l’intoxication (avec ses conséquences cardiaques et nerveuses et le syndrome de sevrage) survient à partir de 6 tasses de Robusta/jour (600 mg/jour de caféine)
    le cacao contient 10 fois moins de caféine que le Robusta et le thé préparé à l’européenne 3 fois moins
    NB : La caféine – in english : caffeine – ou théine est le corps chimique dénommé méthyl-théobromine ou tri-méthyl-xanthine… avis à ceux qui prennent des « suppléments alimentaires pour sportifs » où le produit peut être présent à forte dose sous diverses appellations !

  2. Decrop dit :

    J’ajouterais que le café « serré » est diurétique : on boit une tasse, on en « pisse deux » ! De ce fait, il aggrave la déshydratation, ce qui peut aussi entraîner des vertiges. D’où le conseil : se « rincer » abondamment le corps au lever, avec de l’eau ou du thé léger, avant de prendre du café ! Dr Fx Decrop Médecin généraliste et de santé publique

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