La Roumanie est en ébullition politique. Depuis plusieurs semaines, des dizaines de milliers de Roumains descendent dans les rues de Bucarest pour protester contre une décision de la Cour constitutionnelle d’annuler le premier tour des élections présidentielles. Un événement sans précédent qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir démocratique de ce pays membre de l’Union européenne et de l’OTAN. Ces manifestations massives illustrent un rejet croissant de l’ingérence supposée de Bruxelles et de dirigeants comme Ursula von der Leyen dans les affaires internes de la Roumanie.
Une annulation qui choque et divise
Le 6 décembre dernier, la Cour constitutionnelle a annulé le premier tour des élections présidentielles, qui avait vu l’émergence surprise de Călin Georgescu, un outsider populiste, en tête des suffrages. Cette décision, prise deux jours seulement avant le second tour prévu le 8 décembre, a suscité l’indignation d’une grande partie de la population. Les raisons invoquées par la Cour incluent l’utilisation illégale de technologies numériques, telles que l’intelligence artificielle, et des financements non déclarés. Pourtant, Georgescu avait officiellement déclaré zéro dépense de campagne.
Today, I am even prouder to be Romanian than I usually am. And that means a lot.
The fight is not over. pic.twitter.com/K7GlKKTnyj
— Daily Romania (@daily_romania) January 12, 2025
The mainstream media right now is one of the most hated institutions in Romania
For 35 years they have lied to us without shame and worked against the interests of the Romanian people
Journalists are being booed at the protest in Romania, where more than 100,000 are attending pic.twitter.com/sthy9DqFl5
— Daily Romania (@daily_romania) January 12, 2025
Dans les rues de Bucarest, les manifestants agitent des drapeaux roumains et brandissent des pancartes clamant « La démocratie n’est pas optionnelle » ou encore « Nous voulons des élections libres ». Pour beaucoup, cette décision judiciaire représente un « coup d’État » déguisé, orchestré pour maintenir au pouvoir une élite europhile rejetée par une partie de la population.
George Simion, leader de l’Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR) s’est exprimé devant la foule : « Nous protestons contre ce coup d’État. Nous exigeons le retour à la démocratie et la reprise des élections, à partir du second tour. »
Cette colère populaire s’est également manifestée lors de manifestations précédentes, attirant des milliers de personnes. Les manifestants dénoncent une tentative de Bruxelles et des élites européennes de manipuler le processus démocratique roumain.
L’Union Européenne pointée du doigt
L’annulation des élections s’inscrit dans un contexte de tension croissante entre une partie de la population roumaine et l’Union européenne. Nombreux sont ceux qui accusent l’UE, et en particulier Ursula von der Leyen, de vouloir imposer des dirigeants pro-européens tout en marginalisant les voix critiques.
Protests in Bucharest, Romania continue into the night
It’s freezing outside yet the people are not done yet!
The illegitimate « president » of Romania, Klaus Iohannis, and the entire government have to resign pic.twitter.com/xSsmmEn6pE
— Daily Romania (@daily_romania) January 12, 2025
Les observateurs notent également que le recours à des arguments comme « l’ingérence russe » ou « la manipulation numérique » pour invalider les résultats semble être une stratégie commode pour écarter des candidats populistes ou eurosceptiques.
De nouvelles élections ont été programmées, avec un premier tour fixé au 4 mai prochain, suivi d’un éventuel second tour le 18 mai. Cependant, la participation de Călin Georgescu reste incertaine. Ce dernier a déposé des recours devant une cour d’appel locale et la Cour européenne des droits de l’homme, contestant la légalité de l’annulation.
Son succès initial avait été attribué à une campagne digitale innovante, notamment via TikTok, où il compte plus de 7 millions de likes. Certains experts accusent toutefois cette popularité d’avoir été artificiellement gonflée, une allégation que Georgescu réfute catégoriquement.
Élections présidentielles en Roumanie : une crise politique sans précédent
Les élections présidentielles roumaines de 2024, prévues pour élire le successeur de Klaus Iohannis, se sont transformées en un véritable chaos institutionnel. Entre annulation du scrutin par la Cour constitutionnelle et manifestations de masse dénonçant une ingérence extérieure, ce processus électoral sans précédent a plongé la Roumanie dans une crise politique majeure.
Le premier tour, tenu le 24 novembre 2024, a vu la qualification surprise de Călin Georgescu, un candidat indépendant pro-russe et nationaliste, en tête avec près de 23 % des suffrages. Face à lui, Elena Lasconi, une candidate europhile soutenue par l’Union Sauvez la Roumanie (USR). Favori des sondages, le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu a été éliminé de justesse, provoquant un bouleversement politique inattendu.
Georgescu, très actif sur TikTok, a mené une campagne axée sur la souveraineté nationale et les valeurs traditionnelles, séduisant un électorat rural et désenchanté par la classe politique traditionnelle. Cependant, des soupçons de manipulation électorale et de financement illégal ont rapidement émergé, jetant une ombre sur la validité de sa campagne.
Le second tour, initialement prévu le 8 décembre, a été annulé par la Cour constitutionnelle deux jours avant sa tenue. Cette décision, justifiée par l’utilisation présumée de technologies numériques manipulées et d’un financement opaque par Georgescu, a été perçue comme une réponse à une ingérence étrangère, notamment russe.
La Cour a également révélé des éléments troublants : des campagnes de désinformation coordonnées sur les réseaux sociaux, des paiements suspects à des influenceurs, et des cyberattaques orchestrées pour favoriser Georgescu. Ces révélations ont conduit à une décision radicale : l’annulation complète du scrutin.
Călin Georgescu a dénoncé une manœuvre orchestrée par les élites pro-européennes pour écarter un candidat jugé « anti-système ». De son côté, Elena Lasconi a également critiqué la Cour, tout en appelant à préserver les institutions démocratiques.
La crise des élections présidentielles intervient dans un climat politique déjà marqué par des tensions croissantes. La grande coalition entre les sociaux-démocrates (PSD) et les libéraux (PNL), bien que dominante, est accusée d’être déconnectée des préoccupations populaires. Cette situation a permis l’émergence de candidats antisystèmes, comme Georgescu ou George Simion, chef de l’extrême droite (AUR).
De nouvelles élections sont prévues pour mai 2025, mais la participation de Georgescu reste incertaine. Il a saisi la Cour européenne des droits de l’homme pour contester l’annulation. Les mois à venir s’annoncent cruciaux pour l’avenir politique de la Roumanie.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
9 réponses à “Roumanie. Des dizaines de milliers de manifestant contre l’ingérence des commissaires politiques de l’UE et l’annulation des élections”
La cour constitutionnelle roumaine n’a pas annulé le « premier tour » de l’élection, mais l’élection elle-même, qui est reprogrammée au mois de mai.
Qu’il y ait eu des irrégularités est évident : comme vous le soulignez vous-mêmes, « Georgescu avait officiellement déclaré zéro dépense de campagne » — c’est donc qu’il y avait eu des financements occultes. L’Union européenne n’y est pour rien, et si vous tenez à parler « d’ingérence » dans la politique roumaine à l’occasion de cette élection, ce n’est pas du côté de Bruxelles qu’il faut regarder !
Enfin, vous présentez l’affaire comme si Georgescu avait été quasiment élu au premier tour. En réalité, il a obtenu 23% des voix. Un score important, mais qui ne garantit pas un succès au second tour, on l’a bien vu en France avec le RN.
« LES MOIS A VENIR S’annoncent cruciaux pour l’avenir de la politique de la Roumanie « ….Pas seulement , c’est l’avenir de l’UE qui est aussi en jeu , la clique au pouvoir à la commission étant du mème niveau que celle des démocrates US en cours d’éjection .Concernant la ROUMANIE , lepeuple n’a pas secoué la tutelle de l’URSS, pour se retrouver avec celle de l’UE . Il devient évident que l’UERSS n’a pas été conçue pour le bien des peuples et des nations , il est urgent de la faire imploser !
Pauvre Pschitt on sait très bien que les USA et Mr Macron ont tout fait pour faire peur aux français afin que le RN me puisse pas faire d’audit croisées des comptes financiers de la France profonde. Car le macronisme ambiant qui a souscrit pour 320 milliards de dettes américaines irremboursables. Puis a fait pour plus de 1500 milliards de dettes en plus, des déficits en cascade de 400 milliards, des engagements de 3800 milliards un déficit commercial cumulé en 6 ans de plus de 800 milliards et un budget déficitaire de 6% voire beaucoup plus soit la faillite de la France à plus de 8000 milliards de pertes. La population découvre avec stupéfaction cette gabegie. On a été contre l’UE et nous sommes toujours contre, car c’est l’Europe des nations aux droits de chaque nation que l’on veut et non pas une UE du 4ème Reich couplé au dollars depuis 1945 qui a des dettes de 32’000 milliards elles aussi irremboursables. Comme les USA qui ont 50’000 milliards de dettes et 4 fois plus en hors bilans insolvables. Alors oui l’UE aux mains des USA et du dollars monnaie toxique subventionnée par les dettes, défend bec et ongle l’effondrement à venir. L’UE va droit dans le mur et cette guerre en Ukraine n’est ni plus ni moins qu’une guerre contre la dédollarisation et la fin des petrodollars, contre le sud global la Russie la Chine tête de file et tous les pays des BRICS.
Thierry Breton l’a lui même déclaré : « nous l’avons fait en Roumanie et nous le referons si nécessaire en Allemagne » Si ce n’est pas assez clair pour certains (?) je peux traduire : Nous avons fait annuler les élections en Roumanie parce que les roumains n’avez pas bien voté et nous ferons annuler les élections en Allemagne si l’AFD fait un trop bon score. La pseudo-ingérence Russe n’est qu’un fantasme. L’Europe de Bruxelles veut museler les peuples, à nous de les en empêcher.
Cette Europe doit disparaître, ce sont les ordures yankees de la CIA qui la tiennent. Trump a survécu voyons la suite!
En 2017 Toute la presse affichait le portrait de Macron avant le premier tour des élections . La presse a t elle eu le rôle d’un influenceur? ?
prochaines cibles : l’afd en allemagne si les allemands voteraient mal et mme lepen en france, vive la « démocratie » européiste
La démocratie selon l’UERSS…
Dégageons toutes les pseudos élites parasites française et européenne !
Hadrien Lemur, révisez vos informations. Thierry Breton, interrogé sur RMC à propos du Digital Service Act a répondu texto : «Attendons de voir ce qu’il va se passer et pour l’instant, gardons notre sang-froid et faisons appliquer nos lois en Europe, lorsque celles-ci risquent d’être circonvenues et qu’elles peuvent, si on ne les applique pas, conduire à des interférences. On l’a fait en Roumanie, il faudra évidemment le faire, si c’est nécessaire, en Allemagne.»
Il n’a absolument pas parlé des élections et l’a précisé par la suite : « l’Union européenne ne dispose pas d’un mécanisme pour annuler une élection, où que ce soit dans l’Union européenne. Ce n’est pas du tout ce qui est dit dans la vidéo, qui porte uniquement sur l’application du DSA et des obligations de modération. »
Comme vous sans doute, je ne suis pas favorable au DSA, mais le confondre avec un mécanisme de police électoral est une falsification propagandiste. Vous avez avalé un bobard !