Les initiatives de Diversité, Équité et Inclusion (DEI), qui prétendent promouvoir l’égalité et la compréhension entre groupes sociaux, sont désormais au cœur de critiques acerbes. D’ailleurs de nombreuses entreprises, comme récemment Méta, commencent à les amender ou à les stopper. Une récente étude du NCRI (Network Contagion Research Institute) dévoile des effets inattendus et préoccupants de ces programmes, qui semblent non seulement échouer à réduire les tensions intergroupes, mais les exacerber.
Un terreau fertile pour la méfiance et l’hostilité
Les programmes DEI partent d’un principe simple : sensibiliser aux injustices et oppressions systémiques pour encourager une meilleure inclusion. Cependant, selon l’étude, ces initiatives tendent à accentuer la méfiance entre groupes sociaux. En effet, les participants exposés à des textes issus de la littérature « anti-oppression », tels que ceux d’Ibram X. Kendi ou Robin DiAngelo, se montrent 21 % plus enclins à interpréter des situations neutres comme étant racistes. Ce biais de suspicion généralisée s’accompagne d’une demande accrue de sanctions disproportionnées envers des personnes perçues comme oppressives, souvent sans preuves tangibles.
L’étude révèle également que ces programmes favorisent des attitudes autoritaires chez les participants. Plutôt que de promouvoir le dialogue ou la compréhension, ils encouragent des réactions coercitives envers ceux jugés en opposition avec leurs dogmes idéologiques. Cela soulève des inquiétudes quant à l’impact de ces programmes sur la liberté d’expression et la pluralité d’opinions.
Un exemple frappant est donné dans l’étude : lorsqu’un contenu DEI aborde les questions religieuses ou raciales, il tend à renforcer les stéréotypes négatifs à l’encontre de certains groupes, notamment les castes hindoues en Inde. En caricaturant les relations intergroupes, ces initiatives alimentent davantage les tensions qu’elles ne les réduisent.
Des récits victimaires qui figent les identités
Au cœur des contenus DEI se trouve un récit victimaire omniprésent, dans lequel certaines identités sont systématiquement présentées comme oppressives et d’autres comme victimes. Cette approche binaire, selon les chercheurs, fige les rôles sociaux et ignore les nuances contextuelles. Pire encore, elle divise davantage qu’elle n’unifie, en encourageant une vision manichéenne des relations humaines.
Les programmes DEI échouent également à tenir compte des motivations individuelles et des dynamiques locales. Plutôt que d’inciter à un véritable dialogue, ils imposent une grille de lecture rigide, laissant peu de place à l’objectivité ou à la compréhension réciproque.
Malgré des investissements massifs dans les programmes DEI, l’étude souligne un manque criant de standardisation et d’évaluations indépendantes. Les milliards dépensés chaque année pour ces initiatives ne sont accompagnés ni d’un contrôle scientifique rigoureux, ni de données probantes démontrant leur efficacité. Le risque est grand que ces programmes ne fassent qu’aggraver les divisions qu’ils prétendent combler.
Ces constats alimentent un débat de plus en plus vif sur les programmes DEI, en particulier dans les pays où ils se généralisent. Si certains continuent de les défendre comme un outil nécessaire pour sensibiliser et corriger des inégalités historiques, d’autres y voient une source de division supplémentaire dans des sociétés déjà fragilisées par des tensions identitaires.
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