Comme chaque année, les polémiques autour de la commémoration d’Acca Larenzia n’ont pas tari. Mais comme chaque année, le rassemblement a eu lieu dans l’ordre et dans le calme. Car comme le rappelle Casapound, principal organisateur de l’événement, « rien ne peut affecter la sacralité du 7 janvier. »
C’est un rendez-vous bien particulier que les étrangers ont du mal à saisir tant il divise le monde politique italien. En effet, c’est au milieu des appels à l’interdiction de la manifestation, des supplications pour dissoudre Casapound, et alors que les services de renseignements photographient chacun des présents, que le pouvoir en place dépose des fleurs sur le lieu de l’assassinat des militants du MSI, Franco Bigonzetti, Francesco Ciavatta et Stefano Recchioni. Trois jeunes « tués par la haine communiste et les services de l’État » qui, depuis le 7 avril 1978 n’ont pas obtenu justice.
Alors que dans l’après-midi les manifestants sont épiés et périodiquement inquiétés par la justice pour « apologie du fascisme », dans la matinée, le vice-président de la Chambre des députés en personne, Fabio Rampelli (Fratelli d’Italia) et le président de la région du Latium, Francesco Rocca (droite indépendante), commémorent le même événement, au même endroit.
Cette année, en plus des sempiternelles controverses d’une extrême gauche qui n’aime pas qu’on lui rappelle ses exactions, une « provocation ignoble » avait eu lieu quelques semaines auparavant : la plaque dédiée à Stefano Recchioni, l’une des trois victimes, avait été cassée et retirée par la mairie de Rome sous la pression du Parti Démocrate et des antifascistes de l’ANPI (association nationale des résistants italiens). Cela avait déclenché un tollé d’indignations… et la plaque réapparaissait mystérieusement dans la nuit.
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Une fois n’est pas coutume, dans sa dénonciation du « macabre rite néofasciste du « Presente !« , le Partito democratico a mis en évidence un point important : la commémoration d’Acca Larenzia est un rite. Une pratique sociale codifiée à caractère sacré, suscitant l’engagement émotionnel des hommes et des femmes qui y participent. Et les notifications de procédures judiciaires qui pleuvent après chaque 7 janvier, freineront difficilement la ferveur qui l’entoure.
Audrey D’Aguanno
Illustration : DR
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Une réponse à “Italie : un millier de personnes réunies pour commémorer la tuerie d’Acca Larenzia”
être Romain et reprocher à d’autres Romains de faire le salut Romain, c’est… On vit une époque de fous..