La New IRA, groupe républicain dissident en Irlande du Nord, traverse une crise majeure qui pourrait entraîner sa scission. Kevin Barry Murphy, considéré comme le « chef d’état-major » de l’organisation, aurait quitté ses fonctions, exprimant son dégoût face aux allégations de criminalité visant l’unité de Derry et l’inaction de certains membres concernant une possible trêve stratégique.
Des tensions internes croissantes
Kevin Barry Murphy, en liberté conditionnelle et accusé de diriger des activités terroristes dans le cadre de l’opération Arbacia, a décidé de quitter la New IRA. Cette décision aurait été motivée par les récentes accusations de criminalité, notamment des activités de prêts usuraires, portées contre l’unité de Derry, dirigée par Thomas Mellon.
John « Popa » Kelly, membre de la branche politique Saoradh, a été expulsé pour des pratiques similaires. Ces révélations ont suscité une vague de critiques, alimentant le malaise au sein de l’organisation. Plusieurs membres influents, notamment de Tyrone, envisageraient également de quitter le groupe, soulignant un climat de désillusion généralisée.
Une organisation fragmentée
La New IRA, issue d’une fusion en 2012 entre la Real IRA et le RAAD (Republican Action Against Drugs), a vu sa cohésion mise à rude épreuve. Thomas Mellon, actuellement à la tête du groupe, est accusé d’avoir transformé l’organisation en une structure criminelle. Cette perception aurait exacerbé les divisions, certains membres rejetant son autorité, notamment en raison de son passé au sein du RAAD, jugé peu crédible par d’autres factions.
Davy Jordan, président du conseil de l’armée de la New IRA et également inculpé dans l’opération Arbacia, a récemment publié des messages sur les réseaux sociaux suggérant l’idée d’un cessez-le-feu. Ses propos traduisent une remise en question des tactiques actuelles de l’organisation, signalant une volonté de changement au sein de certaines factions.
Effondrement progressif
L’opération Arbacia, menée par le MI5 en 2020, a porté un coup sévère à la New IRA, entraînant l’arrestation de plusieurs de ses leaders. Parmi eux, Dennis McFadden, agent double du MI5, a infiltré l’organisation et permis de documenter des réunions cruciales de son leadership. Cette opération, suivie par des arrestations en lien avec la tentative d’assassinat du détective John Caldwell en 2023, a considérablement affaibli le groupe.
Selon des sources républicaines et sécuritaires, la New IRA compterait aujourd’hui moins de 50 membres actifs. La majorité de ses forces opérationnelles dans des régions clés, comme Tyrone et Belfast, a été neutralisée. Seule l’unité de Derry, dirigée par Mellon, reste active, mais elle est affaiblie et minée par des accusations de corruption interne.
Le départ de figures influentes comme Kevin Barry Murphy et Davy Jordan pourrait précipiter l’éclatement de la New IRA. En réponse à ces troubles internes, le MI5 aurait envoyé des messages via WhatsApp à plusieurs membres du groupe, les incitant à quitter une organisation qu’il qualifie de « gang criminel exploitant les vulnérables ».
Alors que l’organisation se fragmente, son avenir semble de plus en plus compromis.
Illustration : DR
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Une réponse à “Irlande du nord. La New IRA au bord de la scission : une organisation en crise ?”
Ils feraient mieux de faire le ménage parmi la clique européenne de Dulenn mais au contact des bas-fonds yankees maffieux ils ont pris de mauvaises habitudes. Quel crédit peut-on encore leur accorder?