David Lefort, l’un des derniers pêcheurs du lac de Grand Lieu est mort.
Le décès a eu lieu le 02 janvier dernier, il avait 50 ans. David Lefort résidait à Saint-Philbert de Grand-Lieu et était président de la société coopérative des pêcheurs. Ancien ouvrier métallier, il avait intégré la coopérative, et donc le métier de pêcheur, à 30 ans.
Le lac de Grand Lieu, dans le Pays de Retz, est, en hiver, le plus grand lac naturel de plaine français. C’est, à ce titre, et grâce à une faune de poissons d’eau douce bien fournie en anguilles, brochets, sandres, tanches, perches, gardons, carpes, brèmes, écrevisses et autres poissons-chats que s’est développé, au fil des siècles, une population de pêcheurs professionnels, en barque, qui alimente aujourd’hui les restaurants de la région.
Le village de Passay, sur les bords du lac, a toujours été le centre névralgique de cette activité artisanale qui faisait vivre, jadis, des centaines de familles. Aujourd’hui, une « maison des pêcheurs » raconte cette histoire par trop ignorée des Bretons.
À partir du Moyen Âge, la pêche sur le lac devint un droit seigneurial qui ne sera remis en cause qu’en 1907 après bien des péripéties et des bras de fer entre le représentant du hobereau local et la corporation des pêcheurs. À cette époque se crée une coopérative de pêcheurs professionnels. En 1920, ils sont 120, puis 74 en 1938, 21 en 1967 et 8 en 2010. Aujourd’hui, ils ne sont plus que sept. Cette activité s’accompagne de tout un vocabulaire, rites et traditions uniques en Bretagne et en France. Les pratiques et l’organisation de la pêche professionnelle au lac de Grand Lieu ont d’ailleurs été ajoutées à l’inventaire national français du patrimoine culturel immatériel en 2017.
Travail dur, physique, soumis aux aléas climatiques, objets de nombreux accidents (le lac est très peu profond mais piégeux), le statut de pêcheur professionnel ne s’acquière que par cooptation.
Avec la mort de David Lefort, un nouveau pêcheur du lac de Grand Lieu devrait apparaître prochainement afin de continuer à faire vivre une tradition millénaire.
Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
Une réponse à “Le lac de Grand Lieu (44) perd l’un de ses pêcheurs professionnels”
Les petites anguilles grillées sur un feu de vieux ceps de vigne c’est divin et puisque le Muskadousik comme disait Youenn Drezen est là un muscadet sur lie de qualité et rien n’empêche de finir en entonnant Gwin ar C’hallaoued !