L’arrêt du transit du gaz russe par l’Ukraine : une facture énergétique explosive pour l’Europe

Depuis le 1er janvier 2025, l’Ukraine a cessé de transporter le gaz naturel russe à destination de l’Union européenne, mettant un terme à l’accord de transit avec Gazprom. Une décision saluée par Bruxelles pour son impact sur les revenus russes, mais qui risque de peser lourdement sur l’ensemble des pays membres de l’UE, en particulier la Slovaquie.

Une facture colossale pour l’Europe

Selon une étude d’impact commandée par le gouvernement slovaque auprès du principal fournisseur d’énergie national, SPP, cette interruption pourrait entraîner une augmentation des prix du gaz sur les marchés de référence allemands et néerlandais de 10 à 12 € par MWh. Les répercussions pour les États membres se chiffreraient entre 40 et 50 milliards d’euros annuels en coûts supplémentaires pour le gaz et 60 à 70 milliards d’euros en hausse des prix de l’électricité.

À l’inverse, la Russie ne perdrait que 2 milliards d’euros de revenus, tandis que l’Ukraine elle-même subirait une perte de centaines de millions d’euros de frais de transit.

Un avertissement slovaque ignoré par Bruxelles

Le Premier ministre slovaque Robert Fico a adressé une lettre aux présidents de la Commission européenne et du Conseil européen pour exprimer son inquiétude face à cette décision « unilatérale et sans précédent » de l’Ukraine. Il a exhorté les dirigeants européens à intervenir pour éviter des conséquences « extrêmement négatives » pour la sécurité énergétique de l’Europe.

Cependant, Bruxelles se montre confiante. Dans un rapport de décembre, la Commission européenne a affirmé que l’UE est prête à absorber la perte des 14 milliards de mètres cubes de gaz transitant par l’Ukraine grâce à de nouvelles infrastructures permettant d’importer du gaz liquéfié (GNL) depuis les États-Unis, la Norvège ou l’Azerbaïdjan.

Fico a critiqué cette approche, qualifiant d’ »irresponsable » l’acceptation par l’UE de la décision ukrainienne. Selon lui, cette décision aggrave les difficultés économiques des États membres au profit d’une « guerre idéologique contre la Russie ».

Une situation contrastée en Europe

La Slovaquie est le pays de l’UE le plus touché par cette rupture de transit, mais elle n’est pas la seule. L’Autriche et la République tchèque, qui dépendaient massivement des mêmes pipelines, ont été contraintes de se tourner vers le GNL américain, bien plus coûteux.

En revanche, la Hongrie a sécurisé son approvisionnement en gaz russe grâce au gazoduc Turk Stream, atténuant ainsi l’impact de la décision ukrainienne.

Face à cette situation, Robert Fico a évoqué des « mesures réciproques » contre l’Ukraine, allant jusqu’à envisager un arrêt des exportations d’électricité slovaque vers ce pays en cas de besoin. « Si nécessaire, nous suspendrons l’approvisionnement en électricité dont l’Ukraine a besoin en cas de coupures de réseau », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a également révélé des discussions tendues avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier aurait demandé à la Slovaquie de cesser de payer le gaz jusqu’à la fin du conflit, ce que Fico a qualifié d’ »absurde ». Zelensky aurait également proposé 500 millions d’euros issus des actifs russes gelés en échange d’un soutien à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, une offre que Fico dit avoir refusée.

Cette crise met en lumière les fragilités de la stratégie énergétique européenne, confrontée à des coûts croissants et à une dépendance accrue envers des fournisseurs extérieurs. Elle souligne également les limites de la solidarité européenne lorsque certains États membres, comme la Slovaquie, sont laissés à eux-mêmes face à des défis énergétiques majeurs.

Photo : DR
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10 réponses à “L’arrêt du transit du gaz russe par l’Ukraine : une facture énergétique explosive pour l’Europe”

  1. Gaï de Ropraz dit :

    Il faut partir du principe que l’Ukraine était partie prenante de la Russie il y a encore un peu moins de 100 ans en arriere. Et que toutes ces « emmerdes » ne sont nées que sous l’action de Biden plaçant ses fusées aux portes du Kremlin …
    Aujourd’hui c’est toute l’Europe qui en pâtie.
    Et la présente crise énergétique place tout simplement l’Europe au-devant de ses responsabilites.
    En revanche, les USA s’en lavent les mains…

  2. Franck dit :

    Il faut arrêter d’envoyer de l’argent en Ukraine, ce pays se moque de nous, il veulent le beurre, l’argent du beurre et les fesses de la crèmière. Et l’Europe persiste, elle n’a plus d’argent pour sa population et elle continue à arroser des bandits.

  3. Brun dit :

    La géniale politique de Bruxelles, décidée sans que quiconque soit consulté aboutit à des résultats catastrophiques. Mais au lieu de se poseer des questions et d’effectuer au minimum des discussions, Bruxelles persiste. Le Frexit serait le bienvenu.

  4. gautier dit :

    Bravo Bruxelles!! bravo à l’Otan ! et tous les cons qui nous dirigent ! mais reste que les plus cons ! c’est nous ! de laisser faire depuis trop longtemps !! plus je vieillis, plus je devient Russe !! à bas Bruxelles !!!

  5. Pschitt dit :

    Il est normal qu’un pays en guerre entrave le commerce international de son agresseur, surtout s’il transite par son propre territoire. Personne n’a reproché à la France et au Royaume-Uni d’avoir attaqué le port norvégien de Narvik en 1940 pour couper l’approvisionnement en fer de l’Allemagne ! Il y aurait une bonne solution pour que l’Europe retrouve du gaz russe : que Poutine retire ses troupes d’Ukraine. Son affection pour les Européens ira-t-elle jusqu’à leur éviter de payer plus cher un gaz importé d’ailleurs ?

  6. alienor dit :

    et que faites vous des russophones que zelinsky veut exterminer ? il a pourtant été élu sur la promesse d’arrêter la guerre du Donbass !!!!!

  7. Jotglars 66 dit :

    Le tout petit Lemaire, voulait mettre le géant russe à genoux et il s’est enfui en Suisse dés le 1er round après l’explosion de notre prix de l’électricité….Bruxelles le troll européen récidive en croyant mater l’ours russe avec les petits poings de Von der Leyen ! Le non respect de l’accord qui interdisait de placer des fusées près de la Russie par Biden a donné un prétexte en or à Poutine pour envahir l’ Ukraine et grâce à une diplomatie lamentable américano-européenne on paye maintenant la facture salée de ces incompétents dangereux !

  8. Hadrien Lemur dit :

    Le gouvernement américain n’aura bientôt plus de peau sur les mains à force de se les frotter. Tout leurs coups son gagnants, on harcèle les russes qui tombent dans le panneau en attaquant, on vends des armes aux pays européens pour qu’ils les donnent à l’Ukraine, au passage on finalise les contrats de F18 et de F35 de ces couillons, on fait péter les gazoducs Northsteam 1 et 2 et on fouge le gaz de schiste à ces cons qui se les gèlent. Bravo au tandem Obama Clinton qui sans être officiellement aux commandes dirige leur pays et l’Europe à la baguette en observant de loin nos « élites » se ridiculiser.

  9. nonotannonue dit :

    il,est normal pour les Ukrainiens de les tuer civils ou militaires depuis 2014

  10. NOEL dit :

    Comment peut on encore discuter avec le zobi ukrainien illégitime , son mandat est terminé mais il se maintient au pouvoir tel un dictateur qu’il est , que dirait on dans notre oxydent si c’était Poutine .

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