Au sein du mouvement breton, le monde nationaliste basque apparaît souvent comme un modèle. Notamment à l’extrême-gauche où les « abertzale » issus de la mouvance anciennement proche d’ETA restent un exemple. Car les questions sociétales de l’antifascisme, du néo-féminisme et du LGBTisme était présent au Pays Basque bien avant que la question arrive au sein de « l’Emsav » breton, même ancré à gauche.
En effet, avant de virer « arc-en-ciel« , celui-ci a longtemps été plutôt viriliste, exaltant la figure du combattant clandestin au son de la « Blanche Hermine » en n’ayant que dédain pour les attitudes froufroutantes. Les questions de « meufs à bite » et autres « lutte contre l’islamophobie » auraient paru bien incroyables à certaines générations de militants bretons blanchis sous le harnais. Rappelons, par exemple, que les questions de genre avaient occupé un temps l’UDB des années 70 et 80 avec l’affirmation, par quelques militants parisiens, que, en résumé, la Bretagne n’avait pas plus d’identité que le Marais et sa population. Le discours avait déclenché un lever de barbes indignées et un torrent d’insultes de la part de la tendance « nationaliste » même teintée de « marxisme scientifique ».
Mais revenons au Pays Basque. Ce territoire reste l’un des derniers en Europe occidentale où la question nationale est encore restée sous influence gauchiste (avec l’Irlande du Nord et la Bretagne bien entendu), mais aujourd’hui le point de vue de celui-ci sur l’immigration commence à évoluer sensiblement. Ainsi, Arnaldo Otegi, le leader de EH Bildu déclarait en août dernier que « l’identité nationale (du Pays Basque) était en danger » et revendiquait la souveraineté pour « pouvoir réguler les politiques d’immigration » dans le contexte du débat sur les flots de migrants arrivant aux Canaries et la nécessaire « répartition » de ceux-ci dans les provinces autonomes. Incroyable évolution d’un mouvement abertzale généralement totalement attaché aux thèses gauchistes les plus folkloriques ! Le bond en avant a d’ailleurs été si brutal que le responsable institutionnel du PNV (centre-gauche nationaliste mais souvent associé à la gauche au niveau national) s’est cru obligé de redonner des gages d’ouverture à « l’Autre » à ses alliés de gauche au parlement espagnol.
Mais pourquoi le Pays Basque n’était, jusqu’alors, pas encore confronté aux mêmes questions que se posent toutes les grandes démocraties occidentales depuis une ou deux décennies ? La raison en est simple : d’une part, les basques ont souvent été des migrants (en Amérique du Sud notamment) et ont tendance à associer leur histoire à la situation actuelle. Mais, d’autre part et avant tout, le Pays Basque sud compte aujourd’hui 12% de migrants (quatre fois plus qu’il y a 20 ans tout de même) dont 52% viennent d’Amérique latine et non pas des pays arabes ou d’Afrique Noire comme c’est le cas partout ailleurs en Europe. Le choc culturel et religieux est donc beaucoup moins important.
Autre particularité : 6 immigrants d’origine sud-américaine sur 10 sont des femmes (celles-ci ont majoritairement travailler dans les métiers de la santé, les maisons de retraite, etc…) alors que la situation est totalement contraire pour les immigrants qui commencent à arriver du Maghreb. Comme en France, on compte ici une immense majorité d’hommes !
Hélas, comme partout en Europe occidentale, le visage de l’immigration change brutalement au Pays Basque Sud et le petit territoire doit, lui aussi, prendre sa part des vagues d’immigration arabe et sub-saharienne qui déferle en flux continu. D’où le changement de paradigme devant un brusque changement de situation.
Le mouvement national corse a commencé, avec Palatinu, à ouvrir enfin les yeux et à se débarrasser de ses calembredaines tiers-mondistes issues des années 70. Le mouvement national catalan connait également actuellement une grosse inflexion vers le réalisme en la matière, si les Basques commencent, eux aussi, à se « rendre compte », on peut espérer que l’information arrivera dans le mouvement national breton d’ici quelques années.
Consolons-nous, les Républicains Irlandais d’Irlande du Nord pro-Hamas et le petit mouvement nationaliste occitan sont bien partis pour fermer la marche sur le sujet.
Illustration : DR
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5 réponses à “Pays Basque sud : une position du mouvement abertzale sur l’immigration qui commence à évoluer”
Le grand remplacement breton et Basque par les sarrassins
Les gauchistes, quelque soit leur origine et leur sphère d’influence régionale, sont le cancer des peuples.
Faut-il rappeler que le mouvement basquisant lancé par Sabino Arana et son frère au siècle dernier était provoqué par l’arrivée massive les « migrants » Andalous venus travailler dans les mines fer et de charbon de Bilbao et par l’invasion des banques anglaises dans les capitaux de l’industrie régionale? Ces arrivées massives dépossédaient les Basques de leur Patria chica et de leurs traditions religieuses.
Aujourd’hui, en France comme en Espagne, à l’inverse des fondateurs, les mouvements basquisants, autonomistes ou indépendantistes, continuent de surfer sur la défense des migrants africains sans se rendre compte qu’ils coupent la branche sur laquelle ils sont assis et ceux qui s’y opposeraient sont une minorité invisible. On aurait tort de voir un changement dans les logiciels des meneurs du Bildu ou autre mouvement. Mikel
J’avais laissé récemment un commentaire qui indiquait que la différence entre les partis autonomistes bretons de gauche et l’indépendantiste de droite que je suis est la suivante:
Les autonomistes veulent s’éloigner de la France mais ouvrent les bras à toute les immigrations. Pas moi.
Ce commentaire avait été censuré, vous publiez cet article qui illustre mon propos. Étonnant n’est ce pas.
Ici on censure parfois à tort et à travers…Une mention pour Miguel de Peyrecave qui n’a que trop raison eh oui mon frère mais toujours l’exploitation de l’individu pour faire du fric Doctrine de la bourgeoisie friquière, te souviens-tu mon frère de la Génération de 98 en Espagne? de Pio BAROJA? Ici lecteur n’oubliez pas ADSAV j’expédie mon abonnement si Dieu me prête vie comme disait mon père!