À Carhaix, l’année 2025 commence sous le signe de la colère et de l’inquiétude. L’annonce d’une nouvelle régulation de l’accès à la maison médicale de garde, obligeant désormais les patients à appeler le 15 avant de s’y présenter, vient accentuer une situation déjà tendue. Pour les habitants et les défenseurs de l’hôpital, cette mesure marque une étape supplémentaire dans le processus de désertification médicale et de déshumanisation des soins en Centre-Bretagne.
Une mesure imposée et contestée
Depuis le 1er janvier 2025, il n’est plus possible de se rendre spontanément à la maison médicale de garde de Carhaix. Située dans l’enceinte de l’hôpital, cette structure fonctionnait jusqu’alors grâce à l’implication de quarante médecins libéraux du Pays Cob, assurant des permanences les week-ends et jours fériés. Désormais, chaque patient doit préalablement contacter le 15, où un médecin évaluera la pertinence de sa venue.
Cette organisation, décidée au niveau national, suscite une vive opposition locale. Pour beaucoup, elle ne répond pas aux besoins réels des habitants mais vise à réduire les coûts, au détriment de la qualité des soins. Les critiques dénoncent une mesure déconnectée des réalités rurales, où l’accès aux soins est déjà gravement fragilisé.
Une population délaissée
Depuis juillet 2023, les urgences de l’hôpital de Carhaix sont elles-mêmes soumises à une régulation stricte, limitant leur accessibilité à certaines périodes. Pour les habitants, ces restrictions successives traduisent un véritable abandon. Le comité de vigilance de l’hôpital dénonce un « acharnement sanitaire » et appelle à une mobilisation pour défendre un accès digne aux soins.
Les inquiétudes sont multiples. Certains craignent un retard dans la prise en charge des patients, voire un renoncement total aux soins pour les cas jugés non urgents. Les témoignages d’habitants évoquent une déshumanisation croissante et une perte de confiance envers les autorités sanitaires.
Les habitants et les élus locaux, à l’instar du maire Christian Troadec, dénoncent une nouvelle « sanction » infligée au territoire. Pour eux, ces décisions ne font qu’aggraver l’impression de relégation ressentie par la population du Centre-Bretagne. La mobilisation est donc à nouveau à l’ordre du jour. « L’heure sera à la révolte », clame le comité de vigilance, qui appelle à des actions déterminées pour obtenir des réponses concrètes et durables.
Un combat pour l’avenir
Au-delà de Carhaix, cette crise illustre les difficultés croissantes rencontrées par les territoires ruraux face à la centralisation des décisions et à la rationalisation des services publics. La santé, pilier fondamental de la solidarité nationale, ne devrait pas être sacrifiée sur l’autel de l’efficacité budgétaire ou d’un prétendu manque de personnel (en réalité, il masque les conséquences d’un massacre de la formation médicale – il y a des responsables à ce carnage – et les conditions de travail déplorables, couplées à une administration étouffante). Pour les habitants de Carhaix, la lutte ne se limite pas à un simple hôpital, mais incarne un combat plus vaste : celui pour l’avenir d’un territoire, pour ses anciens, pour ses enfants, et pour le droit de vivre dignement dans une région où la solidarité et l’entraide sont des valeurs essentielles.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “Carhaix face à la crise hospitalière : Avec la régulation de la maison médicale de Garde, un abandon du Centre-Bretagne ?”
Vite une clinique vétérinaire…Larcher reprendra du service actif au lieu de faire honneur à une côte de boeuf.
Je plains du fond du coeur tous ces braves gens du centre de Bretagne tout comme j’ai vu les urgences de Valognes filer à Cherbourg mais il en va de même ailleurs…mais où file le fric des Français? chez Tebboune pour le développement de son coffre en Suisse? Chez SOS Médecins, chez Ocean Viking et autres mais brûlez tout avec vos vignettes CritAir bobo pour qu’ils comprennent tous ces pourris!