Une nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology, explore les capacités de course d’Australopithecus afarensis, l’espèce représentée par le célèbre fossile « Lucy », qui vivait en Afrique de l’Est il y a plus de trois millions d’années. Grâce à des techniques avancées de modélisation 3D et de simulation musculosquelettique, les chercheurs ont reconstitué les mouvements de Lucy pour mieux comprendre l’évolution de la course chez les premiers hominidés.
Une marche bipède, mais une course inefficace
Lucy a longtemps été étudiée comme un exemple clé de la marche bipède chez les hominidés primitifs. Cependant, selon Karl Bates, expert en biomécanique évolutive à l’Université de Liverpool et co-auteur de l’étude, ses capacités de course étaient très éloignées de celles des humains modernes. Même avec des muscles simulés plus puissants, sa vitesse maximale atteignait à peine 18 km/h (11 mph), bien en deçà des performances humaines modernes qui peuvent dépasser les 43 km/h (27 mph) chez des athlètes comme Usain Bolt.
En plus de cette lenteur relative, courir demandait à Lucy entre 1,7 et 2,9 fois plus d’énergie que chez un humain contemporain, ce qui rendait sa locomotion particulièrement inefficace.
Des proportions corporelles limitantes
La lenteur de Lucy s’explique en grande partie par ses proportions corporelles et son anatomie musculaire. Avec de longs bras, une petite stature et un tendon d’Achille de forme différente, elle ne pouvait pas bénéficier des mécanismes de ressort qui caractérisent la course humaine moderne. Chez l’humain, un tendon d’Achille élastique et des fibres musculaires courtes permettent de stocker et de restituer efficacement l’énergie, réduisant ainsi l’effort nécessaire pour se propulser en avant.
En simulant des configurations musculaires humaines sur Lucy, les chercheurs ont observé que sa vitesse restait limitée, soulignant l’impact de sa structure squelettique et de sa petite taille sur ses performances.
Une évolution progressive vers la course moderne
Cette étude met en lumière le fait que les traits permettant aux humains de courir efficacement ne sont pas simplement des sous-produits de la marche bipède, mais résultent d’adaptations spécifiques au fil de l’évolution. Selon les chercheurs, le développement de jambes plus longues et de structures de cheville plus efficaces a marqué un tournant avec l’apparition du genre Homo il y a environ deux millions d’années. Ces adaptations ont permis à nos ancêtres de mieux chasser, fuir les prédateurs et explorer de nouveaux territoires.
Pour Lucy et son espèce, la course inefficace suggère une dépendance à d’autres stratégies de survie, comme l’escalade ou la recherche de nourriture sur de courtes distances.
Les chercheurs souhaitent approfondir leur travail en intégrant des facteurs tels que la fatigue, les contraintes osseuses et la dynamique de la partie supérieure du corps. Ces éléments pourraient offrir une vision encore plus précise de la transition évolutive entre la marche bipède des hominidés primitifs et les capacités de course des humains modernes.
Lucy incarne une étape cruciale de l’évolution humaine, rappelant que les progrès vers la course moderne se sont faits par de subtiles modifications sur des millions d’années.
Illustration : DR
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3 réponses à “Lucy, une coureuse maladroite ? Ce que révèle une étude sur nos ancêtres préhistoriques”
Beaucoup de spécialistes pensent que l’autralopithèque était beaucoup plus proche du singe que de l’homme et qu’il a disparu sans descendance.
Si je me rappelle bien, ce qu’il reste de Lucy est juste un petit bout de crâne. Par quelle extrapolation magique devine-t-on ses performances à la course ? C’est comme deviner le QI de Sandrine Rousseau en examinant ses lunettes. J’avoue que pour la Sandrine en question nous avons tout de même quelques données de référence.
Nos lointains ancêtres plus proches du singe ont sans doute été cloné mélangé fécondés avec d’autres gènes par une civilisation extra terrestre venus sur terre voilà 2 à 3 millions d’années pour obtenir l’espèce humaine que nous sommes actuellement. Sans cela l’évolution jusqu’à notre conception actuelle est beaucoup trop courte voire impossible car des différentes essentielles le prouve incontestablement.