Le sommeil, essentiel à notre développement et à notre bien-être, évolue considérablement de la naissance à l’âge adulte. Une récente étude publiée dans la revue Sleep Medicine Reviews explore comment les différences biologiques et socioculturelles entre les sexes influencent les caractéristiques et la qualité du sommeil durant les différentes étapes du développement.
Un sommeil influencé par le sexe et le genre
Le sexe joue un rôle crucial dans le développement cérébral et influencent le sommeil, notamment en termes de durée, de structure et de qualité. Bien que des recherches aient déjà établi des différences liées au sexe dans des domaines comme la neurologie, la cardiologie ou la psychiatrie, peu d’études se sont concentrées sur leurs impacts sur le sommeil.
Des études ont montré que les différences entre les sexes dans la maturation cérébrale apparaissent dès la naissance. Par exemple, des analyses d’imagerie ont révélé que les fibres interhémisphériques étaient mieux développées chez les filles, ce qui pourrait influencer leur architecture de sommeil. Une étude britannique menée sur 11 500 enfants a également montré que les filles dormaient en moyenne cinq à dix minutes de plus par nuit que les garçons, une différence attribuée à des heures de réveil plus tardives.
L’adolescence : une période charnière
L’adolescence est marquée par des modifications importantes du sommeil, souvent liées à des facteurs externes (exposition à la lumière des écrans, obligations scolaires) et internes (modifications du système circadien et du besoin homéostatique de sommeil). Les filles semblent connaître un déclin plus précoce du sommeil à ondes lentes et une plus grande fragmentation de leur sommeil à mesure qu’elles atteignent la puberté. Ces changements sont influencés par les hormones, notamment l’œstradiol, qui consolide les états veille-sommeil chez les filles.
Une enquête menée en France sur 381 enfants âgés de 4 à 16 ans a révélé que 17,3 % d’entre eux présentaient des troubles du sommeil pathologiques, tels que des difficultés d’endormissement ou des troubles respiratoires liés au sommeil. Ces troubles pourraient être exacerbés par les différences biologiques et hormonales entre garçons et filles.
Une perspective à long terme
Les différences liées au sexe dans le sommeil persistent tout au long de la vie et sont accentuées à la puberté. Comprendre ces distinctions pourrait permettre de mieux diagnostiquer et traiter les troubles du sommeil chez les enfants. Les chercheurs appellent à des études supplémentaires pour approfondir notre compréhension des interactions entre sommeil, développement cérébral et hormones.
Illustration : Pixabay (cc)
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