Un récent rapport du Pew Research Center met en lumière la persistance des restrictions religieuses dans le monde. En 2022, les scores médians des indices des restrictions gouvernementales et des hostilités sociales envers les groupes religieux sont restés stables, mais à des niveaux historiquement élevés. Cette étude, qui analyse près de 200 pays et territoires, révèle des tendances inquiétantes quant à la liberté religieuse, marquée par une augmentation des interventions gouvernementales et des tensions sociales.
Méthodologie : deux indices clés pour mesurer les restrictions
Le Pew Research Center s’appuie sur deux indices principaux pour analyser les restrictions religieuses :
- Government Restrictions Index (GRI) : Mesure les lois, politiques et actions gouvernementales qui limitent les croyances et pratiques religieuses, y compris les pressions verbales ou physiques exercées par les autorités.
- Social Hostilities Index (SHI) : Évalue les hostilités liées à la religion émanant de groupes privés, telles que le harcèlement, la violence de masse ou les tensions sur les conversions religieuses.
En 2022, le score médian du GRI est resté à 3,0 sur 10, atteignant son niveau le plus élevé depuis le début de l’étude en 2007, tandis que le SHI est demeuré à 1,6 sur 10, après avoir culminé à 2,1 en 2017.
Principaux constats de l’étude
Les restrictions gouvernementales : une tendance inquiétante
- 59 pays (30 % des pays étudiés) ont enregistré des scores élevés ou très élevés sur le GRI en 2022, un chiffre en hausse par rapport à 55 en 2021.
- Les harcèlements gouvernementaux envers les groupes religieux ont été signalés dans 186 des 198 pays étudiés, soit 94 %. Ces harcèlements incluent des restrictions sur le culte, des discriminations légales et des actions répressives.
- Les interférences gouvernementales dans les pratiques religieuses, telles que le refus de permis de culte ou l’interdiction de certains rituels, ont également atteint des niveaux record, affectant 170 pays.
Hostilités sociales : des tensions persistantes
- Environ 23 % des pays ont enregistré des niveaux élevés ou très élevés de tensions sociales liées à la religion en 2022.
- Les hostilités sociales incluent la violence communautaire, les conflits interreligieux et les actes de discrimination ou de harcèlement par des groupes privés.
Une analyse sur cinq ans : des tendances régionales contrastées
L’étude révèle une corrélation entre les restrictions gouvernementales et les tensions sociales dans la majorité des pays. Cependant, des disparités régionales et politiques sont notables.
- Pays avec des restrictions faibles ou modérées :
62 % des pays (123 sur 198) affichent des scores faibles ou modérés sur les deux indices. Cela inclut des nations comme le Canada, la Corée du Sud et les États-Unis. - Pays avec des restrictions élevées ou très élevées :
12 % des pays (24 sur 198), tels que l’Inde et l’Égypte, cumulent des scores élevés sur les deux indices, souvent en raison de conflits armés ou de tensions sectaires persistantes. - Pays autoritaires avec restrictions gouvernementales élevées mais tensions sociales faibles :
Des régimes comme la Chine, la Cuba et le Vietnam maintiennent un contrôle strict sur la religion tout en évitant de fortes tensions sociales. Ces pays donnent souvent un statut préférentiel à certaines religions tout en restreignant sévèrement les autres. - Pays démocratiques avec tensions sociales élevées mais restrictions faibles :
Des pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Brésil montrent des niveaux élevés d’hostilités sociales, malgré des politiques gouvernementales relativement libérales en matière de religion.
Les régions les plus touchées
- Moyen-Orient et Afrique du Nord : Région la plus affectée, avec 45 % des pays ayant des restrictions élevées sur les deux indices.
- Asie-Pacifique : 10 des 50 pays, dont l’Inde et le Pakistan, montrent des scores élevés sur les deux indices.
- Europe : Majoritairement modérée, mais des pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni se distinguent par des hostilités sociales élevées.
Les restrictions religieuses, qu’elles soient imposées par les gouvernements ou nourries par les tensions sociales, représentent une menace pour les droits fondamentaux. L’étude souligne l’importance de politiques équilibrées pour garantir la liberté religieuse tout en réduisant les tensions intercommunautaires. Les pays démocratiques doivent également veiller à ne pas sous-estimer les tensions sociales qui peuvent alimenter des divisions durables.
Illustration : DR
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2 réponses à “Les restrictions religieuses à des niveaux record : une étude dresse un bilan global”
Je veux bien que l’on parle des interventions gouvernementales quant aux restrictions religieuses.
Mais un fait établi, c’est qu’en France, les Mosquées fleurissent, alors que les églises declinent …
Et souffrez que ce soit un Russe Orthodoxe qui vous le souffle …
Notre imprudence en matière de naturalisation, d’immigration, de constructions d’édifices religieux et tant d’autres choses encore ….ouvre la porte à bien des malheurs….de Gaulle a sauvé à la libération notre souveraineté, notre unité et notre indépendance…et maintenant, par faiblesse, par nonchalance, nous faisons les grands seigneurs distribuant notre nationalité avec le droit du sol comme un bonbon, comme une sucette, alors nous sommes en train de perdre notre pays, morceau par morceau….et d’autres forces s’installent conquérantes et hargneuses….. et le visage de la France, subrepticement, change de jour en jour.