Longtemps marginalisée dans le paysage viticole français, la Bretagne est aujourd’hui au cœur d’une ambition collective : obtenir une Indication Géographique Protégée (IGP) pour ses vins. Ce projet, porté par des vignerons passionnés, vise à structurer une filière encore jeune tout en revendiquant son identité bretonne. Entre enjeux environnementaux, reconnaissance culturelle et défis économiques, cette initiative pourrait bien transformer la région.
Une histoire de renaissance viticole
La Bretagne, avec ses 150 hectares de vignobles et une production annuelle d’environ 50 000 bouteilles, reste une petite joueuse face aux géants comme Bordeaux. Pourtant, les vignerons bretons ne manquent pas d’ambition. Ces dernières années, la région a vu naître de nouveaux vignobles, notamment dans les Côtes-d’Armor, le Morbihan et la Presqu’île de Guérande, tandis que le Pays Nantais continue de porter la tradition viticole bretonne avec ses 9 500 hectares.
Cette dynamique a conduit à la création du Syndicat des Vignerons de Bretagne (SVB) et de l’Association pour la Valorisation des Vins de Bretagne (AVVB), qui ont initié le projet d’IGP. Cette démarche vise à permettre aux vignerons de mentionner la Bretagne sur leurs étiquettes, une revendication symbolique et commerciale cruciale.
L’IGP Bretagne : entre tradition et modernité
Au-delà de la reconnaissance géographique, le projet d’IGP Bretagne repose sur des engagements forts, notamment en matière d’agriculture biologique. Les vignerons bretons souhaitent faire de l’IGP Bretagne la première IGP 100 % bio en France, intégrant également des critères liés à la biodiversité et à l’empreinte carbone.
Cet effort vise non seulement à répondre aux attentes des consommateurs, mais aussi à attirer une main-d’œuvre motivée par des valeurs éthiques.
Cependant, cette ambition ne va pas sans défis. La diversité des cépages plantés en Bretagne – allant du chardonnay à des variétés plus expérimentales – pourrait compliquer l’harmonisation des pratiques. Mais pour les vignerons, cette diversité est une richesse à préserver.
Une identité en débat
L’une des principales sources de tension autour de l’IGP Bretagne réside dans la définition de son périmètre géographique. Le SVB insiste pour que les cinq départements bretons historiques, incluant la Loire-Atlantique, soient intégrés à l’IGP. De leur côté, certains acteurs, notamment en Bretagne administrative, privilégient une approche plus localisée.
Cette question reste ouverte, mais tous s’accordent sur l’importance de travailler ensemble. Une première réunion en 2025 devrait permettre de clarifier les positions et d’avancer vers un compromis.
L’obtention de l’IGP Bretagne ne se fera pas du jour au lendemain. Le processus pourrait prendre entre cinq et dix ans, mais les vignerons bretons ont déjà posé des bases solides. Malgré ces défis, la création d’une IGP Bretagne représente une opportunité unique pour la région. Elle pourrait non seulement renforcer la notoriété des vins bretons, mais aussi diversifier l’économie locale et valoriser le patrimoine culturel breton.
Les vignerons bretons avancent unis dans ce projet ambitieux, portés par une vision commune : faire des vins de Bretagne une référence, non seulement pour leur qualité, mais aussi pour leurs valeurs. Si l’IGP Bretagne voit le jour, elle pourrait devenir un symbole fort de la résilience et de l’innovation bretonnes, et un nouveau fleuron pour la Bretagne
Illustration : DR
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4 réponses à “Les vins de Bretagne à la conquête de l’IGP : une filière en pleine effervescence”
Enfin un article au dessus de la mêlée. Il faut tout de même noter que la région administrative a clairement choisi se soutenir (y compris bien sûr financièrement) le projet des antis-Bretons pro B4, refusant catégoriquement le chevauchement (et c’est un prétexte) de l’IGP val de Loire (qui inclus la totalité du 44) et la future IGP BZH. Ce n’est pas à quelques néo vignerons auto proclamés qui n’ont pas encore produit une seule bouteille de s’approprier, pour leurs petits intérêts personnels, un droit qui appartient uniquement à notre véritable Bretagne et à tous les Bretons. Ce projet doit être d’envergure, et donc garant de de notre unité, en étant fédérateur et rassembleur, pour le rayonnement et le bien de tout notre pays, et cela bien au delà de nos frontières naturelles et historiques. Chacun doit pouvoir y trouver sa place et son intérêt, mais c’est toute la Bretagne qui doit en en sortir plus forte !
Sérieux ??? Il y a vraiment des vignes en Bretagne ?
Entièrement d’accord, j’achèterais volontiers leur vin que si l’IGP Bretagne concerne les 5 départements bretons (comme pour « Produit en Bretagne »).
Je ne cautionnerais aucun logo jacobin.
Article ? Plutôt un délayage de communiqué de la prétendue Association des vignerons de Bretagne (A.V.B./A.A.V.B.), qui représente aux mieux 50 vignerons, et refuse de reconnaître le vignoble nantais (500 vignerons) comme breton !
On en saurait plus sur le site de l’A.B.P., avec une récente mise à jour : « Ajout le 30/12/2024 : Au regard du communiqué commun du 19/12 à Rennes du Conseil régional-AVB-AVVB et des articles de presse publiés, force est de constater que le Conseil régional de la région Bretagne occulte le vignoble de la Bretagne nantaise (contrairement à l’esprit des résolutions, nombreux voeux, rapport, étude d’impact, plaque Breizh 5/5… du Conseil régional sur la question bretonne de la Loire-Atlantique…, il passe aussi sous silence l’origine nantaise du projet depuis 2014 et l’existence du Syndicat des vignerons de Bretagne. Les propos de l’AVVB (quotidien Aujourd’hui/le Parisien, 28 12 2024), laissent penser qu’ils ne reconnaissent pas le caractère breton millénaire et actuel du Pays Nantais. »
Bref, pas de panique, ce n’est que de la com’.