Dans le magazine Bretons (décembre 2024), Loeiza Alle a eu la bonne idée de nous raconter dans quelles conditions Diwan a démarré. Au départ, un militant UDB nommé Reun L’Hostis propose de créer une école comparable aux ikastolak, ces écoles où l’on pratique l’immersion en langue basque depuis 1969. En mai 1977, dans le Léon, l’école de Lampaul-Ploudalmézeau ouvre dans une ancienne école désaffectée. « A la dernière minute, les militants recrutent un jeune théâtreux aux longs cheveux bouclés, Denez Abernot, cofondateur du groupe de rock en breton Storlok, qui sera le premier instituteur du réseau. Le jour de la rentrée, cinq enfants, venus de quatre communes différentes, entrent dans l’histoire. Ils s’appellent Alan, Glenn, Gwenaëlle, Onenn et Yann-Herle et pour les occuper, il n’y a ni livres ni matériel pédagogique en breton. Tout est à inventer. Alors les élèves chantent, jardinent, font du théâtre et empruntent des plats à la secrétaire de mairie pour faire un peu de cuisine. De leur côté, les parents multiplient les festoù-noz et autres événements susceptibles de mettre un peu de beurre salé dans les épinards (…) Diwan fait rapidement des petits : dès l’automne 1977, des écoles naissent à Quimper et Plounéour-Ménez. Un an plus tard, on en ouvre à Brest, Saint-Pol-de-Léon, Lorient, Nantes et Lannion. En 1998, on compte presque une trentaine d’écoles. Aujourd’hui, la Bretagne en dénombre 47, auxquelles s’ajoutent six collèges et deux lycées, portant le nombre d’élèves à environ 4 000 à la rentrée 2023. » Lorsque les militants veulent, tout devient possible…
Un nouveau collège à La Bouëxière ?
En ce moment, il est question d’ouvrir un nouveau collège à La Bouëxière (près de Rennes). « Il y a une vraie demande sur le territoire. Nous voulions y répondre en créant un niveau secondaire et cela devrait voir le jour », explique Soaz Plantec-Rousic, la coordinatrice du projet (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, 30 novembre-1erdécembre 2024). « L’école est associative, laïque et gratuite. Les enseignants sont payés par l’Education nationale et la Ville reverse un forfait scolaire, mais nous devons assurer le loyer du bâtiment, les salaires de la femme de ménage et de l’Atsem, et diverses autres charges », rappelle Ludovic Guého, père d’un élève de l’école de Saint-Nazaire qui accueille 32 élèves répartis en trois classes (Ouest-France, Saint-Nazaire, mercredi 17 novembre 2024).
B. Morvan
Illustration : DR
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2 réponses à “La Bretagne avait besoin de Diwan”
Malheureusement Diwan et l’ensemble du mouvement pour le breton ont aujourd’hui perdu leur âme en voulant évangéliser les gallos et créer des écoles en breton là où personne n’a jamais parlé le breton. C’est une perversion de l’idée de départ. Dans la charte Diwan il est écrit que les écoles doivent enseigner le breton du pays dans lequel elles sont implantées. Quel est le dialecte de La Bouëxière ou de Fougères ??? Et puis tout cet argent dépensé dans des coins où le breton est perçu comme une langue étrangère ! Je ne donne plus à Diwan depuis des années depuis que c’est clairement devenu une entreprise impérialiste comme l’école française. Avant il fallait imposer le français à mon père de Locquirec qui parlait le breton et dont tous les ancêtres parlaient le breton, aujourd’hui il faut imposer le breton a un gamin de La Bouëxière qui parle le français et dont tous les ancêtres parlaient le gallo. Ce sera sans moi !
Tout à fait d’accord gant ar C’hloareg…et je suppute des bidouillages chez Diwan! Rien à voir avec l’Adsav d’avant 1939, ce ne sont que des socialo-bouffe curés au départ. Une plèbe sociétale qui mettait de l’animation à la fac avant la marée montante merluchonesque (toutes les variantes ultra anarcho communistes), des crevures de gôche qui ont leur petit commerce de bonne conscience, autosatisfaction de l’entre soi bref ça pisse pas loin…Avenir des enfants? Rien! Sauf quelques pistonné.e.s!