À l’approche de la commémoration de la tuerie d’Acca Larenzia, prévue comme chaque année le 7 janvier, les tensions montent à Rome. Entre dénonciations judiciaires, pressions politiques et provocations symboliques, la mémoire de cet événement tragique continue de susciter un vif débat en Italie.
Une commémoration sous pression
La commémoration d’Acca Larenzia rend hommage à trois jeunes militants de droite assassinés en 1978 par des militants d’extrême gauche et par la police. Mais cette année, la pression autour de cet événement a pris une ampleur particulière.
Plusieurs militants de CasaPound, mouvement associé à l’organisation des cérémonies, ont récemment reçu des notifications de procédures judiciaires pour leur participation à la commémoration de janvier dernier. Ces dénonciations, perçues comme une attaque directe contre leur droit de se souvenir, ont été qualifiées par le mouvement d’« absurdes et instrumentales ». CasaPound souligne que ces démarches interviennent à quelques jours de l’édition 2024 de la commémoration, dénonçant une manœuvre visant à entraver la mémoire collective.
Retrait de la plaque : une « provocation ignoble »
Dans un geste qualifié de « provocation ignoble » par CasaPound, la plaque dédiée à Stefano Recchioni, l’une des trois victimes, a été retirée en décembre sous la pression présumée de membres du Parti Démocrate italien. Bien que les autorités aient expliqué ce retrait par des travaux de rénovation, cette décision a été perçue comme une tentative de ternir la mémoire des jeunes assassinés.
CasaPound affirme que ce type d’action illustre une stratégie visant à politiser un moment de recueillement. « Rien ne pourra affecter la sacralité du 7 janvier », a déclaré l’organisation, réaffirmant son engagement à préserver la mémoire des victimes.
L’affaire d’Acca Larenzia est emblématique des fractures politiques en Italie. Les années 1970, marquées par des violences politiques entre groupes d’extrême droite et d’extrême gauche, continuent de hanter le débat public. La commémoration, bien que solennelle, est régulièrement critiquée par la presse du système, pour son utilisation de symboles controversés, comme les saluts romains. Pourtant, plusieurs décisions de justice ont récemment acquitté des accusés dans des affaires similaires, estimant que ces gestes relevaient du cadre commémoratif et non d’une apologie du fascisme.
Une mémoire revendiquée
Pour CasaPound, le 7 janvier est un « moment sacré », un hommage à des jeunes « victimes de la haine rouge et de la répression de l’État ». Ils dénoncent une tentative continue de « salir la mémoire » des disparus à des fins politiques.
« Nous ne ferons jamais un pas en arrière« , insiste l’organisation, appelant à une commémoration marquée par le respect et la dignité. Le contexte autour d’Acca Larenzia illustre une lutte plus large en Italie : celle de la mémoire collective? Alors que certains veulent tourner la page de ces années de plomb, d’autres exigent que la lumière soit faite sur ces tragédies, sans laisser la place à l’oubli.
Cette année encore, les voix s’élèveront lors de la commémoration pour rappeler que, 47 ans plus tard, aucune justice n’a été rendue pour les trois jeunes assassinés.
Le massacre d’Acca Larentia : un symbole de la violence des années de plomb
Le massacre de la via Acca Larentia, survenu à Rome le 7 janvier 1978, reste l’un des épisodes les plus tragiques et marquants des années de plomb en Italie. Cet événement, qui a coûté la vie à trois jeunes militants nationalistes, symbolise l’escalade de la violence politique entre extrême gauche et droite nationale, ainsi que les tensions qui ont fracturé l’Italie durant cette période troublée.
Le soir du 7 janvier 1978, trois militants du Mouvement social italien (MSI) sortent de leur permanence de la via Acca Larentia pour distribuer des tracts dans le quartier de Tuscolano. Ils sont pris pour cible par un commando d’extrême gauche équipé d’armes automatiques.
- Franco Bigonzetti, 20 ans, étudiant en médecine, est tué sur le coup.
- Francesco Ciavatta, 18 ans, lycéen, succombe à ses blessures lors de son transfert à l’hôpital.
- Vincenzo Segneri, blessé, parvient à se réfugier dans le local et à verrouiller la porte blindée.
À peine la nouvelle diffusée, militants et sympathisants affluent sur les lieux. Cependant, l’atmosphère déjà tendue dégénère lorsque des journalistes adoptent des comportements jugés irrespectueux, comme ce reporter de la RAI qui jette son mégot dans une flaque de sang. La colère des présents provoque une intervention des forces de l’ordre, qui utilisent des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Au cours de cette intervention, le capitaine Edoardo Sivori, des carabiniers, ouvre le feu sur la foule et tue Stefano Recchioni, militant de 19 ans et musicien. Cet événement tragique porte à trois le nombre de morts liés à cette attaque.
Le massacre est revendiqué par les Noyaux armés de contre-pouvoir territorial, un groupe d’extrême gauche, mais les auteurs présumés sont acquittés en 1987 faute de preuves. L’enquête révélera toutefois des connexions troublantes : une arme utilisée lors de l’attaque a également servi dans d’autres assassinats politiques perpétrés par les Brigades rouges, renforçant le sentiment d’un climat d’impunité.
Depuis 1978, le massacre d’Acca Larentia est devenu un symbole de la mémoire nationaliste en Italie. Chaque année, des commémorations sont organisées pour honorer la mémoire des victimes. Ces cérémonies, aujourd’hui principalement organisées par CasaPound, rappellent le sacrifice des jeunes militants assassinés.
En 2008, à l’occasion du trentième anniversaire, une rue romaine a été renommée en hommage aux trois victimes, une initiative marquée par la présence de figures politiques comme Gianfranco Fini, Maurizio Gasparri et Gianni Alemanno.
Le massacre d’Acca Larentia rappelle les heures sombres des années de plomb en Italie, marquées par une violence politique extrême. Pour les nationalistes italiens, ces jeunes militants incarnent un sacrifice qui transcende les divisions idéologiques et appelle à une réflexion sur les dérives de l’antifascisme radical et de la répression. À ce jour, la mémoire de Franco Bigonzetti, Francesco Ciavatta et Stefano Recchioni reste un point de ralliement pour ceux qui refusent que leur sacrifice soit oublié.
Illustration : DR
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3 réponses à “Italie. Retrait de la plaque en mémoire de la tragédie d’Acca Larenzia : Casapound dénonce une « provocation ignoble »”
HELAS LES JOURS LES EVENEMENTS QUI RESTENT DANS LES COEURS NE MANQUENT PAS !!! et SIGNE LA BETISE DES HUMAINS
restons dans l’ESPERANCE que 2O25 soit une bonne année
AMITIES
La « haine rouge » est toujours la même… que ce soit le lâche assassinat de l’abbé Jean-Marie Perrot, en 1943, tous les crimes commis, en particulier dans la région de Valence, Espagne, par les « républicains », lors de la guerre civile, contre les prêtres et les séminaristes, le Goulag… ou le massacre d’Acca Larentia, avec la collaboration des forces de « l’ordre ».
Ne l’oublions jamais… et restons bien sur nos gardes…
La tyrannie nazitaire du Covid 19, l’obligation de se faire inoculer les injections géniques expérimentales associées, dont la vieille savate de Bayrou était un chantre, sont des manifestations associées de la « haine rouge ». Soyons-en bien conscients.
Un homme averti en vaut deux.
A froid on peut tout simplement dire que c’est une honte nationale.
L »Italie ne se grandit pas en se couchant à plat ventre face aux revendications de la Gauche.
Car il est certain que l’événement appelé « Le massacre d’Acca Larentia » restera pour toujours gravé dans les memoires.