Le crash dévastateur d’un Boeing 737-800 de la compagnie Jeju Air à Muan, en Corée du Sud, a entraîné la mort de 179 personnes sur les 181 à bord. Alors que les enquêtes se poursuivent, des experts en sécurité aérienne dénoncent des erreurs graves et évitables qui auraient pu sauver de nombreuses vies.
Une tragédie évitable selon les experts
Le 30 décembre, le vol en provenance de Bangkok a dérapé en bout de piste à l’aéroport de Muan, percutant un mur en béton avant de prendre feu. Selon David Learmount, expert en sécurité aérienne, la présence de ce mur à l’extrémité de la piste constitue une « erreur quasi criminelle ».
BREAKING: Video shows crash of Jeju Air Flight 2216 in South Korea. 181 people on board pic.twitter.com/9rQUC0Yxt8
— BNO News (@BNONews) December 29, 2024
« Sans ce mur, l’avion aurait probablement glissé dans un champ voisin, évitant une telle tragédie, » a-t-il déclaré.
Il ajoute que cette collision a été le « moment déterminant » du drame, soulignant que les passagers auraient pu survivre à l’incident si le mur n’avait pas été là.
Les premiers rapports indiquent que l’accident aurait été déclenché par un problème hydraulique, potentiellement causé par une collision avec des oiseaux. Ce problème aurait empêché le déploiement du train d’atterrissage et des volets, des éléments cruciaux pour ralentir l’avion à l’atterrissage.
Cependant, certains experts restent sceptiques. Geoffrey Dell, spécialiste en sécurité aérienne, a déclaré :
« Un impact avec un oiseau n’a jamais empêché le déploiement d’un train d’atterrissage dans mes observations. »
Par ailleurs, des questions sont posées sur la gestion de l’urgence par les pilotes. Le vol a tenté un premier atterrissage sans succès avant d’effectuer un deuxième essai à grande vitesse. Malgré la possibilité de déployer manuellement les équipements d’atterrissage, cela n’a pas été fait. De plus, les inverseurs de poussée, utilisés pour ralentir l’avion, n’ont été activés que sur un moteur.
Une gestion de crise critiquée
Le manque de préparation des équipes au sol soulève également des interrogations. Geoffrey Thomas, éditeur de Airline News, a critiqué l’absence de pompiers sur la piste au moment de l’atterrissage. Il s’interroge aussi sur la raison pour laquelle l’avion a atterri aussi loin sur la piste, augmentant ainsi les risques d’accident.
De leur côté, les autorités sud-coréennes ont défendu l’aménagement de l’aéroport, affirmant que la piste respecte les normes internationales avec des zones de sécurité avant le mur. Toutefois, ces explications n’atténuent pas la douleur des familles endeuillées.
L’accident a déclenché une période de deuil national en Corée du Sud, déclarée par le président par intérim Choi Sang-mok. Les familles des victimes, dévastées, demandent des explications.
Jeon Je-young, père d’une des victimes, a exprimé son incompréhension face aux choix des pilotes :
« Pourquoi n’ont-ils pas tenté d’atterrir dans un champ ou dans l’eau à proximité, plutôt que sur cette piste dure ? »
Le PDG de Jeju Air, Kim E-bae, a présenté ses excuses publiques, tout en affirmant qu’aucun problème mécanique n’avait été détecté lors des contrôles réguliers de l’appareil. Les résultats de l’enquête, menée par les autorités sud-coréennes avec le soutien du National Transportation Safety Board américain, sont attendus dans les mois à venir.
Les accidents aériens résultent souvent d’une combinaison de facteurs. Dans ce cas, les erreurs techniques, les choix opérationnels et les aménagements au sol semblent avoir joué un rôle clé. Alors que les familles cherchent des réponses et que les experts réclament des réformes, cette tragédie rappelle l’importance d’une vigilance constante en matière de sécurité aérienne
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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6 réponses à “Crash aérien en Corée du Sud : des erreurs « quasi criminelles » au cœur d’une tragédie qui a coûté la vie à 179 personnes”
Vu les circonstances du drame, LCI et autres boni menteurs stipendies auront du mal cette fois à évoquer « la piste d’un missile russe » Quoique, ne désespérons pas, ça peut toujours encore venir…
En mettant la vidéo en grand écran et en faisant des arrêts sur image, on a l’impression que même les flaps (aérofreins) ne sont pas ouvert. Par contre, la présence ou non de pompiers n’aurait malheureusement rien changé. Paix à leurs âmes.
Tout est dit, et bien plus….
Mais de grâce que l’on m’explique, car c’est une « première » pour moi :
Que fait un MUR en bout d’une piste aérienne empêchant tout « dégagement » ??? …. » Dans quel autre pays a-t-on vue une connerie similaire ???…
Pour avoir travaillé dans une grande compagnie aérienne comme pilote dans les pays du golfe.
Les Coréens connaissent par cœur les procédures, mais les collègues occidentaux leur reprochaient de manquer de bon sens paysan, et surtout du manque de synergie avec les ressources humaines .
Crm .
La piste fait 2500 m ce qui est suffisant pour atterrir.
L’avion a visiblement touché a mi piste .
En cas de panne de volets et de train d’atterrissage.
La procédure prévoit de recalculer la distance requise en tenant compte des pannes .
Un avion sans train d’atterrissage frotte et donc dissipe son énergie assez rapidement .
Il sera intéressant de connaitre la vitesse d’approche retenue .
En général autour de 130 120 nœud. Pour un avion de cette taille
Mon épouse m’a opposé la même remarque que Maître Gaï…un mur en bout de piste alors que de coutume l’espace est libre et je pense à Sede Vacante à Rome…j’espère que c’est pour bientôt… »Al Tibre la carogna! »
Le pilotage je sais ce que c’est.
Des pistes j’en ai vues ….
Un mur qui sonne le glas en bout de piste, c’est nouveau pour moi.
Merci Raymond de me rapprocher de ton épouse : Elle a le bon sens pour elle. Bravo ! …