Les cirques de famille, les « petits cirques » touchent des subventions de l’Etat : entre 10 000€ et 25 000 € par cirque de création itinérant car « le chapiteau et son itinérance sont des éléments constitutifs de l’identité du cirque, de son histoire, de sa pratique, de son esthétique et de son rapport aux habitants sur les territoires. »
Bon….
Cela n’empêche que les acteurs du cirque sont habitués à faire tous les métiers au sein de cette petite entreprise. Même les plus ingrats : « le graaaaand acrobate qui nous vient dirrreeeeectement de Sofiaaaaa sous vos applaudissemeeeeents » sera ainsi vu, durant le numéro des clowns, en train de vendre des pop-corns ou à donner à manger au vieux lama fatigué qui constitue le dernier cheptel des cirques avec animaux. Il y a sûrement des stars dans le monde du cirque mais il faut qu’ils opèrent dans de très grosses productions. L’immense majorité des autres sont obligés de jouer les « Yann mil micher » (Jean aux cent métiers) s’ils veulent pouvoir faire leur tour de piste eux aussi. Et cette polyvalence est une chose naturelle dans le monde du cirque.
En ce moment, le monde de la culture est en ébullition dans cette fausse région appelée « Pays de la Loire ». La président Horizons Christelle Morançais ayant, en effet, supprimé entre 70 et 75% des subventions octroyées à la Culture au nom des « économies structurelles ». 100 millions sont à trouver pour boucler le budget ! A croire que Edouard Philippe, le manitou d’Horizons, et mentor de Christelle Morençais n’a pas été au pouvoir ces dernières années !
En rétorsion, le festival de la BD d’Ancenis a décidé de retirer le logo de la Région pour l’édition 2025, à Laval, ce sont 200 personnes du monde de la culture qui ont manifesté contre les coupes budgétaires, etc… hasard du calendrier et des évènements climatiques : au même moment, toutes les collectivités locales y vont de leur don à Mayotte en « débloquant des fonds » pour l’île.
« Plutôt la Corrèze que le Zambèze » disait-on jadis. Aujourd’hui c’est le contraire…
Cette décision de suspendre les aides à la culture de la part de la région Pays de la Loire n’est pas réjouissant. Car si les métropoles sont bien fournies en propositions culturelles, les campagnes sont, quant à elles, souvent en sérieux déficit. Ce qui entraîne une réelle pauvreté culturelle chez certaines populations de jeunes ou de moins jeunes. Et c’est là que se situe les réelles « inégalités » dont parle la gauche à cors et à cris. Et non entre les quartchiers et le reste de la population. Un jeune de la Bouletterie à Saint-Nazaire pourra facilement, en prenant le bus et le train, se rendre en centre-ville ou à Nantes pour voir une pièce de théâtre. Ce n’est pas la possibilité qui lui manque, c’est l’envie.
Un jeune de Sougeal ou de Saint-Lumine de Coutais dans le fin fond de la campagne nantaise, lui, est assigné à résidence. Le petit monde du spectacle nantais subventionné ne prenant jamais la peine d’aller à sa rencontre. Au contraire des jeunes des quartchiers qui sont, eux, au centre de l’attention des pouvoirs publics, notamment si ceux-ci sont de gauche.
Sous cet aspect, les coupes budgétaires des Pays de la Loire ne sont pas une bonne nouvelle.
Mais pour le reste…
Car ce petit monde de la culture use et abuse des subventions. Est gavé de subventions. Et ne se pose jamais la question du succès de ses productions et de leur auto-financement éventuel car les subventions pleuvent dès qu’on dépose au bon bureau un dossier rempli d’un charabia artistico-sociologique destiné uniquement aux lignes budgétaires des organismes publics. Ainsi une pièce de théâtre anodine deviendra « une expérience spatio-temporelle mettant en interaction des sentiments contradictoires autocentrées et libératoires où le questionnement de chacun interroge intimement l’existence de l’Autre ». Certaines personnes, au sein des compagnies de théâtre par exemple, s’amusent de posséder la capacité de monter un dossier de subvention emprunt d’une logorrhée conçue spécialement pour ne rien dire !
Et puis le « retour au réel » des « artistes » proposant des oeuvres « queers » centrées autour des « questionnements de genre » ou du « rapport aux migrations et à nos propres questionnement en matière de racisme, sexisme, homophobies, grossophobies, handiphobies, neurophobies » et j’en passe vont peut-être réviser leurs ambitions « déconstructivistes » au regard des recettes réelles générées par leurs oeuvres, notamment celles qui « repensent l’intemporalité ».
Et que dire du scandale des « résidences d’artistes » où certaines feignasses sont hébergées avec confort pour « effectuer un travail de recherche et de création » sans se donner la peine de sortir les poubelles. Car, en effet, pour aider le grand homme « en plein processus créatif » un « hébergement » (gratuit) est mis à disposition mais également « un accompagnement » et « des moyens financiers » pour aider à lutter contre la queerophobie ou à évoquer « le drame des migrants ». Par contre, bizarrement, ces « résidences » sont toujours installées dans des endroits prestigieux et tout confort, genre au Lieu Unique (ancienne usine LU devenu haut-lieu de la culture bobo) à Nantes et non pas au milieu des Dervallières à quelques kilomètres de là, lieu pourtant totalement approprié pour « interroger avec introspection et humanité notre rapport à l’Autre ».
Et, contrairement aux artistes de cirque, ce n’est pas la polyvalence des taches qui caractérisent ces individus. Ca non ! Un peintre ou un « plasticien » de gauche, ça se paye et surtout il faut supporter ses éternels caprices et demandes farfelues en tout genre. Un stage chez Zavatta remettrait peut-être ces enfants gâtés les pieds sur terre…
Que le cheptel « d’artistes » plus ou moins bidon du petit milieu nantais se rassurent : les subventions reviendront. Un jour. Mais, entre temps, un certain nombre d’imposteurs plus ou moins militants, auront eu le plaisir de retourner au boulot, au vrai, et auront ainsi pu confronter leurs idées au réel. Et puis, entre temps, ce petit monde aura peut-être pu s’interroger sur la finalité de leur travail qui est, non pas de « choquer » ou de « provoquer un débat » ou même de « déconstruire les stéréotypes » en se regardant le caleçon mais bien de plaire à un public.
A un public qui paye de sa propre poche pour voir une oeuvre divertissante ou pédagogique et non pas un morceau de propagande gauchiste.
Mathurin Le Breton
Illustration : copie d’écran « Les Inconnus » La Setp
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7 réponses à “Colère du monde de la culture en « Pays de la Loire » : le roi nous coûte cher et il est nu ! [L’Agora]”
Une région n’a pas vocation à subventionner ce qui n’est pas régional. Or rares sont les entreprises culturelles d’envergure vraiment régionale. Pour les Pays de la Loire spécifiquement, on peut éventuellement citer le Puy du Fou, dont l’activité concerne trois départements, mais c’est tout. Cette région artificielle déverse depuis des années des sommes colossales à Fontevraud dans l’espoir de se fabriquer une identité : il serait temps d’y mettre fin !
Le Puy du Fou, depuis sa création, n’a pas touché un centime de subventions publiques; ses comptes sont publiés et audités pour vainement tenter d’y trouver une infraction fiscale; ses fonds propres sont d’un montant égal à son chiffre d’affaires, ce qui ferait pâmer d’envie tous les analystes financiers. Bref, prenez modèle sur le Puy du Fou!
On lit cet article en s’esclaffant intérieurement ! J’avais déjà remarqué les contributions de Mathurin Le Breton… Ses citations de formules « culturelles » sont irrésistibles. Il en cite probablement d’authentiques mais on le soupçonne d’en avoir inventé lui-même… Si ce sont des inventions, elles sont excellentes et reproduisent parfaitement le langage du monde de la « culture » contemporaine.
Je ne résiste pas au plaisir de les relever toutes !
– « une expérience spatio-temporelle mettant en interaction des sentiments contradictoires autocentrées et libératoires où le questionnement de chacun interroge intimement l’existence de l’Autre. »
– « le rapport aux migrations »
– « les questionnements de genre »
– (les oeuvres) qui « repensent l’intemporalité »
– le grand homme « en plein processus créatif »
– « interroger avec introspection et humanité notre rapport à l’Autre »
– « déconstruire les stéréotypes »
Dans son article, Mathurin Le Breton élabore une démarche cognitive qui questionne la réalité spatio-temporelle dans son interactivité avec l’autre et donne à mieux conceptualiser l’affirmation du philosophe Jean Yanne (1933-2003) dans son opus cinématographique « Moi y’en a vouloir des sous ».
Les artistes intermittents devraient vivre d’un métier a coté.
Et les spectacles trouver les mécènes d’entreprises.
Si les spectacles sont bons , ils trouveront
« Cette décision de suspendre les aides à la culture de la part de la région Pays de la Loire n’est pas réjouissant. Car si les métropoles sont bien fournies en propositions culturelles, les campagnes sont, quant à elles, souvent en sérieux déficit. Ce qui entraîne une réelle pauvreté culturelle chez certaines populations de jeunes ou de moins jeunes.
Un jeune de Sougeal ou de Saint-Lumine de Coutais dans le fin fond de la campagne nantaise, lui, est assigné à résidence. Le petit monde du spectacle nantais subventionné ne prenant jamais la peine d’aller à sa rencontre. Au contraire des jeunes des quartchiers qui sont, eux, au centre de l’attention des pouvoirs publics, notamment si ceux-ci sont de gauche.
Sous cet aspect, les coupes budgétaires des Pays de la Loire ne sont pas une bonne nouvelle. »
En quoi les coupes budgétaires vont changer la vie des jeunes de Sougeal ou de St Lumine, déjà dans un monde de subventions, ils sont abandonnés ! Le monde sans subventions leur fera (dans l’absolu) payer moins d’impôts toujours sans culture !
Vous croyez que les enfants de gueuserie vont voir des spectacles…visiter des musées…sortez de vos élucubrations de petits péteux petits bourgeois…les petites ordures dignes déchets pour ne pas dire résidus de bites de leurs pères se préoccupent de leur fumette et vont s’éclater en « bouates »…un capitaine de gendarmerie m’avait mené vers Quimper sur le parking d’un club de nuit, parking entouré d’arbustes eh bien ces arbustes étaient décorés de slips tous modèles! Ce pauvre pays de France a besoin d’une poigne de fer pour rétablir l’ordre ancien et accepté!
Au lieu de taper sur les artistes, retraité, professions médicales, chaumeurs. Ne serait il pas plus utile de cibler le vrai problème.
Un état défaillant géré par des voleurs qui détournent au profit d’amis l’argent de la dette de nos enfants.
Vous vous trompez de problème