William Shakespeare, figure incontournable de la littérature universelle, est souvent perçu comme une énigme. Né en 1564 à Stratford-upon-Avon et décédé en 1616 dans la même ville, il a laissé derrière lui une œuvre d’une richesse inégalée, composée de 39 pièces de théâtre, 154 sonnets et plusieurs poèmes. Pourtant, malgré cette production colossale, sa vie reste largement méconnue, entourée de zones d’ombre et de spéculations. Mais qui était vraiment cet homme dont les écrits continuent de fasciner le monde entier ?
Un début modeste à Stratford-upon-Avon
William Shakespeare voit le jour au sein d’une famille de classe moyenne. Son père, John Shakespeare, est un gantier prospère et sa mère, Mary Arden, issue d’une famille de propriétaires terriens. Bien qu’aucun document ne l’atteste formellement, il est probable que William ait fréquenté la King’s New School de Stratford, où il aurait reçu une éducation classique basée sur le latin et la littérature antique.
À l’âge de 18 ans, Shakespeare épouse Anne Hathaway, de huit ans son aînée. Le couple a trois enfants : Susanna, puis les jumeaux Hamnet et Judith. Cependant, après la naissance des jumeaux, Shakespeare disparaît mystérieusement des archives pendant plusieurs années, une période que les spécialistes surnomment les « années perdues ».
L’ascension dans le Londres élisabéthain
C’est à Londres que Shakespeare réapparaît en 1592, déjà actif dans le milieu théâtral. Il commence comme acteur et régisseur avant de se faire remarquer comme dramaturge. À cette époque, le théâtre est un art populaire, mais aussi un moyen de commenter les enjeux politiques et sociaux. Shakespeare y trouve un espace pour exprimer sa vision du monde et développer son génie littéraire.
Ses premières œuvres, comme Henri VI ou Titus Andronicus, montrent une influence notable de ses contemporains, notamment Christopher Marlowe. Cependant, Shakespeare se distingue rapidement par son habileté à explorer la complexité des émotions humaines et à transcender les genres. Son succès lui permet de rejoindre la troupe des Lord Chamberlain’s Men, qui deviendra plus tard les King’s Men sous le patronage du roi Jacques Ier.
Une œuvre aux multiples facettes
L’œuvre de Shakespeare se divise en trois grands genres : les comédies, les tragédies et les pièces historiques. Ses comédies, comme Le Songe d’une nuit d’été ou Beaucoup de bruit pour rien, brillent par leur légèreté, leur humour et leur exploration des relations humaines. Ses tragédies, parmi lesquelles Hamlet, Othello et Macbeth, plongent dans les profondeurs de l’âme humaine, exposant les dilemmes moraux et les passions destructrices. Enfin, ses pièces historiques, telles que Richard III ou Henri V, offrent une réflexion sur le pouvoir et la responsabilité.
Un aspect remarquable de son écriture est sa maîtrise du vers blanc, un style poétique non rimé qui confère à ses pièces une musicalité unique. Shakespeare savait aussi manier la prose, souvent utilisée pour marquer un contraste entre les classes sociales ou souligner l’humour.
L’homme et ses mystères
Malgré son succès, peu de documents permettent de retracer avec précision la vie personnelle de Shakespeare. Son apparence physique, sa religion et même la paternité de ses œuvres ont fait l’objet de débats et de spéculations. Certains théoriciens avancent que ses pièces auraient été écrites par d’autres auteurs, comme Francis Bacon ou Christopher Marlowe, mais ces hypothèses restent marginales.
Sa relation avec Anne Hathaway est également sujette à question. Shakespeare a passé une grande partie de sa vie loin de Stratford, et ses écrits laissent peu d’indices sur leur mariage. Cependant, dans son testament, il lègue à sa femme son « second meilleur lit », un geste qui intrigue encore les chercheurs.
William Shakespeare meurt en 1616 à l’âge de 52 ans, laissant une œuvre qui continue d’inspirer artistes et penseurs. Ses pièces sont traduites, adaptées et interprétées dans le monde entier. Des auteurs comme Goethe, Victor Hugo et Charles Dickens ont reconnu son influence, tandis que des réalisateurs comme Orson Welles ou Kenneth Branagh ont porté ses œuvres à l’écran.
Aujourd’hui encore, les thèmes universels explorés par Shakespeare – l’amour, le pouvoir, la jalousie, l’ambition – résonnent avec une intensité particulière. Il reste une figure centrale de la culture mondiale, un « Barde immortel » dont les mots continuent de faire vibrer les cœurs et les esprits.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
5 réponses à “William Shakespeare : L’homme derrière la plume immortelle”
Chers amis,
Cela tombe bien, puisque je viens de publier un livre sur Shakespeare à l’approche inédite. Cet ouvrage est en vente sur Amazon et chez l’éditeur, Angelico Press à New York. Son « défaut », si je puis l’exprimer ainsi, est qu’il est en anglais (pour l’instant!), mais j’encourage tous ceux qui voudraient découvrir un « vrai » Shakespeare (50 ans d’amitié entre nous) à lire cet ouvrage.
Annie-Paule de Prinsac, Shakespeare The Magician and the Healer, Angelico Press, New York, 2024.
Merci infiniment et Bonne Année sous le signe du retour au Bon Sens.
Ha … Le bon sens;? mais comme chacun est persuadé qu’il détient la vérité ; le bon sens est où ???
Vous avez toute votre vie pour trouver le bon sens … Chassant que la vérité du jour, est démentie le lendemain …
Thanks, my Lady!
Contemporain de Cervantès..
« Vous avez toute votre vie pour trouver le bon sens … » Elle est combien vraie cette observation de Pierre…
On pourrait croire que « le bon sens » obéit aux lois de la logique de la rationnalité, tout comme une démonstration mathématique ou physique obéit au déterminisme, au principe mêmes causes, mêmes effets, or dans la réalité, il n’en est rien, à croire qu’il y a plusieurs logiques.
J’attends d’un C…, qu’il se comporte en C…, un gentil qu’il se comporte en gentil.
Et ce « bon sens » notamment dans le domaine affectif est souvent incompréhensible chez les femmes en particulier, dont le cerveau fonctionne plutôt « transversalement ».
Que m’importe que je fusse aimé ou non par les dames, ce qui m’énerve au plus haut point, c’est de ne pas avoir compris leur « fonctionnement » bon ou mauvais et là évidemment se pose le problème de la communication, les nons-dits, les silences qui tuent, « les tourments de l’Âme » bref « les jeux de l’Amour et du Hasard » si bien décrits dans la comédie de Marivaux mais aussi par l’oeuvre de Shakespeare ce grand Maître Es Relations Humaines.