A la découverte des Saints Bretons. Le 28 décembre, c’est la saint Servan

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 28 décembre, c’est la saint Servan

Petit-fils de roi d’Arabie, patriarche à Jérusalem et en Écosse, mentor de Kentiern, patron de St-Servan-sur-Mer. On sait, qu’il fut l’apôtre des Iles Orcades, au nord de l’Écosse. Il aurait été abbé du monastère de Culross, dans le comté de Fife, sur la côte orientale de l’Écosse.

Une de ses légendes présente sa mère comme fille du roi des Pictes (ou d’Arabie). Les Pictes étaient un peuple qui, anciennement occupaient l’Écosse. On les nommait ainsi parce qu’ils se tatouaient le corps. Son père régnait sur Canaan.

Servan abandonna son droit au trône, étudia à Alexandrie (Égypte) puis devint Patriarche de Jérusalem. on parlait de lui comme étant le serviteur des serviteurs de Dieu, c’est-à-dire qu’on le voyait déjà Pape. Mais il préféra partir vers l’Écosse (les Scots)

Le bréviaire d’Aberdeen mentionne qu’un pauvre homme tua son unique porc pour nourrir Servan et ses moines qui ne trouvaient rien à manger. Mais Servan, très ému par cette charité, eut pitié et, comme dans le livre d’Ézéchiel, (ch. 38) à sa parole, les ossements du porc se remirent en ordre, la chair revint dessus et le porc recouvra la vie. Il y a, paraît-il bien d’autres merveilles qui lui sont attribuées par les contes populaires de l’endroit. On trouve à Dysart, une grotte où Servan mit le Diable en déroute.

Il mourut et fut enseveli à Culcross.

Certains auteurs le font vivre au 5è siècle. Il aurait formé saint Kentigern, né vers 518. Kentigern aurait été le fils naturel de Servan, appelé d’abord Thaney, surnommé ensuite “Mungo”, ce qui veut dire, dans le dialecte local : “bien-aimé”

Saint-Servan sur Mer

Saint-Servan-sur-Mer est une ancienne commune française. Elle se situe sur l’ancienne cité gallo-romaine d’Aleth. Les ruines de l’ancien castellum romain entouré de murs d’un mètre cinquante à deux mètres de largeur se voient toujours. De l’ancienne cathédrale Saint-Pierre, d’origine carolingienne et romane, subsistent le coeur et les soubassements.

Ce serait l’installation des Vikings sur la Rance pendant 30 ans, qui aurait incité à la translation du siège de la cathédrale sur le rocher voisin de Saint-Malo par l’évêque Jean de Châtillon. En 1255, Guillaume du Mottay conduit une révolte des Servannais contre la prééminence de Saint-Malo.

La Tour Solidor, édifiée de 1379 à 1384, est l’oeuvre de l’architecte du duc Jean IV, Etienne Le Tur. Le duc de Bretagne bloque alors Saint-Malo en édifiant une tour à l’entrée de la Rance, à la place de l’ ancienne tour viking d’Oreigle.

Aux XVII et XVIIIe siècles, la ville se développe de part et d’autre de l’artère principale, la rue Ville-Pépin actuelle, et parallèle à la grêve des Bas-Sablons. Au XIXe siècle est édifié sur la place centrale un somptueux hotel de ville par Béziers-Lafosse.

Sous la monarchie, l’empire et la troisième république, on construisait des bateaux dans l’anse Solidor, à la Cité et à Solidor. Vivant longtemps de la pêche à la morue et de la construction navale, Saint-Servan, en crise du fait du manque de voies de communication de la région vers 1850, vit partir nombre de ses servannais vers la Californie lors de la Loterie des lingots d’or de 1851 à 1853, les Cassagne, Miniac, Buisson, Boudan…

Au XXe siècle, intime de Léon Bloy, ami de Georges Hugnet et de Rouault, le poète René Martineau s’installe au manoir de la Verderie en 1920. Il y créa un cénacle fréquenté par Théo Briant, Paul Vimereu, Gustave Bord, François Tuloup, Roger Vercel, André Savignon, Esnoul Le Sénéchal…

En 1967, elle fusionna avec les communes de Paramé et de Saint-Malo ; elle est désormais un quartier de Saint-Malo.

Déjà, en 1920, le nom officiel de la commune a été modifié de Saint-Servan en Saint-Servan-sur-Mer.

Crédit photo : DR

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2 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 28 décembre, c’est la saint Servan”

  1. Monique Amate dit :

    merci pour cette découverte de l’histoire de ma ville,

  2. Raymond Neveu dit :

    Quelle surprise!!! Voilà un saint qui n’a pas fini dans une marmite d’eau bouillante, sur une croix… que sais-je… le dolorosisme si fréquent dans les déviances de tarés mentaux a infesté cette religion… « la douleur est rédemptrice » et « le rire est satanique » (cf -Au nom de la Rose-/ Umberto ECO). Vous trouvez OU dans l’Ancien Testament trace de ces divagations mentales de tarés??? Et même dans le Nouveau Testament? Ce sont encore des hordes de refoulés sexuels qui avaient pris la main. Mais le commerce des saintes reliques marchait bien, la prétendue « sainte » Hélène mère de Constantin revint de Palestine avec un bateau plein de reliques pas encore Made in China mais ça marchait!

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