Le monde du cyclisme pleure Pascal Hervé, décédé dans la nuit de Noël à l’âge de 60 ans. Ancien coureur professionnel et coéquipier emblématique de Richard Virenque au sein de l’équipe Festina, Pascal Hervé restera une figure marquante d’une époque où talent, passion et controverses ont façonné l’histoire du sport.
Un début tardif mais prometteur
Né le 13 juillet 1964 à Tours, Pascal Hervé ne passe professionnel qu’à l’âge de 30 ans, en 1994, après une brillante carrière amateur. Champion de France sur route en 1992, il représente également la France aux Jeux olympiques de Barcelone, où il termine 48e. Il fait ses débuts dans le peloton professionnel sous les couleurs de l’équipe Festina et participe dès sa première année au Tour de France, qu’il achève à une honorable 33e place.
Pascal Hervé n’aura pas été un vainqueur prolifique, mais ses triomphes resteront mémorables. En 1996, il remporte une étape du Tour d’Italie, ce qui lui permet de porter le mythique maillot rose pendant une journée. Cette même année, il s’impose également sur le Critérium du Dauphiné Libéré. En 1998, il brille sur les routes bretonnes en remportant le Grand Prix de Plouay, tout en signant une victoire d’étape lors du Tour du Pays basque.
Au total, Pascal Hervé a disputé 15 Grands Tours et de nombreuses classiques, montrant un esprit combatif et une fidélité indéfectible envers ses leaders, notamment Richard Virenque.
Une carrière marquée par le scandale Festina
Pascal Hervé fait partie de l’équipe Festina qui domine le peloton dans les années 90, avant d’être éclaboussée par le scandale de dopage en 1998. Suspendu deux mois, il revient à la compétition au sein de l’équipe Polti, mais sa carrière prend fin en 2001 après un contrôle positif lors du Tour d’Italie. Plus tard, Hervé reconnaît avoir recours au dopage, expliquant : « C’était ça ou arrêter. Tout le monde le faisait. »
Pascal Hervé que j'ai entraîné et avec qui j'ai été très lié, qui a contribué à me faire devenir le premier vrai entraîneur salarié dans le cyclisme professionnel est mort, à 60 ans, d'une merde au bide. pic.twitter.com/ck59nAjmBo
— 🅰ntoine VAYER 📸🖋️ (@festinaboy) December 25, 2024
Après sa retraite sportive, Pascal Hervé quitte la France pour s’installer au Québec, où il se réinvente en tant qu’entraîneur et directeur sportif. Entre 2015 et 2017, il dirige l’équipe Garneau-Québecor, avec laquelle il décroche le titre de champion du Canada grâce à Bruno Langlois. Il organise également des voyages à vélo à travers le monde, partageant sa passion avec d’autres amateurs du deux-roues.
Un hommage poignant
En septembre dernier, Hervé avait révélé avoir été opéré d’une tumeur cancéreuse à l’estomac. Malgré cette épreuve, il restait actif et proche de ses anciens coéquipiers. Laurent Brochard, son fidèle compagnon de route chez Festina, lui a rendu un hommage émouvant : « Tu es parti la nuit de Noël, tellement rock’n’roll jusqu’à la fin. Je garde en moi tellement de souvenirs, de bons moments et de projets à venir. Tu vas me manquer. »
Pascal Hervé laisse derrière lui l’image d’un coureur passionné, fidèle et courageux, marqué par les excès d’une époque mais toujours apprécié pour son caractère entier. Sa disparition rappelle à quel point les figures comme lui, avec leurs forces et leurs failles, ont contribué à écrire les pages les plus mémorables du cyclisme des années 90
Avec sa gouaille légendaire et son amour du vélo, Pascal Hervé restera une figure emblématique de l’histoire du sport, particulièrement pour les amateurs de cyclisme en Bretagne, en France et au-delà.
YV
Ci-dessous, l’interview que nous avions réalisé il y a quelques années
Crédit photo : DR
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