Le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, a été acquitté vendredi 20 décembre par le tribunal de Palerme dans une affaire qui avait suscité de vifs débats en Italie et à l’international. Poursuivi pour séquestration de personnes et abus de pouvoir dans le cadre de son mandat de ministre de l’Intérieur en 2019, Salvini faisait face à des accusations liées à la rétention de 147 migrants à bord du navire de l’ONG espagnole Open Arms.
Les faits reprochés à Matteo Salvini
En août 2019, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini avait interdit à l’Open Arms d’accoster dans un port italien. Le navire avait été contraint de rester en mer pendant près de trois semaines avant qu’un tribunal ne lève l’interdiction et permette aux migrants de débarquer sur l’île de Lampedusa. À l’époque, Salvini défendait une politique ferme de fermeture des ports italiens aux navires des ONG pro-migrants, dans l’optique de défendre les frontières du pays et de lutter contre l’immigration clandestine.
Poursuivi pour séquestration de personnes, Matteo Salvini risquait jusqu’à six ans de prison. Cependant, le tribunal de Palerme a estimé qu’il n’avait pas enfreint la loi en agissant dans le cadre de ses fonctions.
« La Ligue gagne, le bon sens gagne, l’Italie gagne »
Le jugement a été accueilli avec des réactions mitigées en Italie selon les tendances politiques. Sur le réseau social X, Matteo Salvini a exprimé sa satisfaction, déclarant : « Acquitté dans le procès où j’étais accusé d’avoir arrêté l’immigration de masse et d’avoir défendu mon pays en tant que ministre de l’Intérieur. La Ligue gagne, le bon sens gagne, l’Italie gagne. » Cette volonté de protéger son pays, le vice-Premier ministre italien l’a évoquée tout au long de son procès.
ACQUITTED in the trial where I was charged with stopping mass immigration and defending my country as Minister of the Interior.
The League wins, common sense wins, Italy wins.
Heartfelt thanks to everyone who expressed support and solidarity from around the world. I share my… pic.twitter.com/juWx6EXwEY— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) December 20, 2024
Du côté des ONG pro-migrants et de la gauche italienne, la décision a été vivement critiquée. Open Arms a notamment considéré qu’elle pouvait ouvrir la voie à des pratiques plus restrictives envers les migrants. Dans une Italie où les arrivées de clandestins sont toujours aussi nombreuses, il serait peut-être temps, malgré tout, de songer à fermer les portes…
Un impact politique pour l’avenir ?
Au-delà des frontières italiennes, cette affaire soulève des questions plus larges sur la gestion de l’immigration par les États membres de l’Union européenne. Comme le rapporte Valeurs Actuelles, Matteo Salvini a affirmé qu’il continuerait à défendre des politiques restrictives pour lutter contre l’immigration clandestine, malgré les critiques.
Tout au long du procès, l’ancien ministre italien de l’Intérieur a toujours défendu ses choix, répétant : « Je le referais, j’ai défendu les frontières contre les immigrés clandestins ». La présence du procureur général de Palerme, Maurizio de Lucia, lors de la lecture de la sentence a aussi souligné l’importance et la délicatesse de l’affaire en Italie.
Malgré certains différends l’opposant à Matteo Salvini, le Premier ministre iatlien Giorgia Meloni a salué cet acquittement : « Défendre les frontières italiennes ne peut jamais être un crime. L’acquittement de Matteo Salvini est une excellente nouvelle », a-t-elle déclaré.
Difendere i confini italiani non può essere mai un crimine. Una grande notizia l’assoluzione di Matteo Salvini. Proseguiamo insieme, con tenacia e determinazione, per combattere l’immigrazione illegale, il traffico di esseri umani e difendere la sovranità nazionale.
Evviva! pic.twitter.com/NVMYtpcHws— Giorgia Meloni (@GiorgiaMeloni) December 20, 2024
Crédit photo : capture Twitter/X compte Matteo Salvini (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine