Journal de bord de Gaza, Loin de chez moi, Mémoricide, Sandy Row, Le Hussard remonte le temps : voici la sélection littéraire hebdomadaire.
Journal de bord de Gaza
Vivre sous une tente, c’est endurer une chaleur d’enfer pendant la journée, avec des mouches qui pénètrent à l’intérieur et n’arrêtent pas de vous agacer. Et la nuit, c’est l’inverse : il fait froid. Il faut mettre deux ou trois couvertures. C’est se réveiller en ayant mal partout, parce qu’on dort sur un sol déformé.
Vivre sous une tente, c’est dépendre de l’aide humanitaire et ne manger que des boîtes de conserve. C’est chercher tous les jours un endroit pour charger nos téléphones et nos lampes rechargeables.
Vivre sous une tente c’est faire la queue pour l’eau et la nourriture. Pour faire la cuisine, il faut un four en argile et du bois. Quand on n’a pas de bois, on utilise n’importe quoi. Beaucoup de gens brûlent des cartons ou du plastique. On respire presque toute la journée cette fumée de plastique. On fait la lessive dans les seaux, on porte les mêmes vêtements trois ou quatre jours pour économiser l’eau. Pour les toilettes, on creuse un trou.
Vivre sous la tente, c’est surveiller en permanence les insectes, les serpents, les scorpions.
C’est une vie d’humiliation.
Mais cette tente est le symbole de la résilience palestinienne. Nous en avons fait un symbole politique, pour dire que nous allons rentrer chez nous. Parce qu’un jour, tout cela va s’arrêter.
Rami Abou Jamous est un journaliste palestinien. Il tient depuis février 2024 son Journal de bord de Gaza sur Orient XXI, pour lequel il a obtenu, en octobre 2024, le prix Bayeux des correspondants de guerre dans la catégorie presse écrite, ainsi que le prix Ouest-France.
Un témoignage de première main incroyablement émouvant.
Une immersion inédite dans le quotidien des Gazaouis.
A commander aux éditions Libertalia
Loin de chez moi
« Sur une route du Donbass, nous venons d’essuyer un tir d’obus. C’est un miracle que nous soyons en vie. Nous roulons, pied au plancher, pour échapper à une nouvelle attaque. Mon téléphone sonne. Il est dans la poche de mon gilet pare-balles. Impossible de ne pas répondre. C’est l’un de mes fils.
Je décroche. Il s’agit d’un problème de cuisson de riz. J’explique ma méthode. Je ne parle pas trop fort, j’ai peur que les membres de mon équipe me prennent pour une folle. Mais ce soir, le riz sera bon à la maison. »
Rien ne prédestinait Maryse Burgot, fille d’agriculteurs bretons, à sillonner le monde au péril de sa vie. Les directs et les reportages de cette évadée de son milieu d’origine sont, depuis les années 1990, des rendez-vous incontournables des téléspectateurs de France 2. Avec sa voix singulière et son approche de l’information, elle s’est définitivement installée dans nos salons le soir à 20 heures.
Des Balkans à l’Ukraine en passant par l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et le conflit israélo-palestinien, Maryse Burgot a couvert les plus grands conflits de notre époque.
Correspondante de France Télévisions à Londres, puis à Washington, pour concilier ses aspirations familiales et professionnelles, Maryse Burgot montre aussi l’espoir qui résiste au coeur des catastrophes et nous fait vivre le grand reportage dans son versant le plus noble.
A commander chez Fayard
Mémoricide
« Alors que j’achevais la rédaction de ce livre, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques est venue raviver le feu de ma plume : la France est la victime d’un mémoricide. Une ablation de sa mémoire. Une spoliation, une péremption de ses souvenirs. L’Esprit français a été immolé.
Toute ma vie, je me suis battu. Contre un progressisme en quête incessante des figures nouvelles de l’ insolite et du fantasque. Mais surtout pour renouer le fil avec la mémoire commune qui nous a façonnés, en chérissant les trésors d’un patrimoine envié par le monde entier, et pour rappeler le pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde.
Ce combat, je le mènerai jusqu’ à mon dernier souffle et je sais que d’autres le mèneront après moi.
Même s’ils sont hélas destinés à devenir minoritaires, il restera toujours des réfractaires. Je voudrais leur dire de ne pas perdre espoir, c’est d’eux seuls que la France pourra renaître. »
Avec une verve sans pareille et dans une plainte mêlée de nostalgie, Philippe de Villiers dresse un constat accablant de l’état de la France. Il évoque ses souvenirs d’enfance, de créateur du Puy du Fou et livre des confidences sur l’homme politique qu’il a été. Philippe de Villiers se refuse à abandonner toute espérance, et son amour de la France éternelle demeure plus vivant que jamais.
A commander chez Fayard
Sandy Row, born and bred (en anglais)
Le Belfast Telegraph a un jour publié un article intitulé The Town That Is Called Sandy Row (La ville qui s’appelle Sandy Row), décrivant une communauté dynamique entièrement autosuffisante, dotée d’une abondance de magasins, de pubs et d’églises pour répondre à tous les besoins de ses habitants. À l’époque, Sandy Row, aujourd’hui quartier du centre de Belfast, comptait 7 500 habitants, mais sa population est tombée à moins de 2 000 en raison d’un projet de réaménagement qui a entraîné la démolition de nombreuses maisons dans les années 1980. En conséquence, d’innombrables habitants ont été contraints de quitter le quartier pour ne plus jamais y revenir.
Les effets du réaménagement ont été aggravés par le conflit en cours, connu sous le nom de « The Troubles » (les troubles), qui a causé de grandes difficultés à la communauté. C’est à cette époque que Gordon, fier natif de Sandy Row, s’est senti obligé de documenter ses expériences et de les partager avec les générations futures. Bien que son rêve de publier un livre sur son Sandy Row bien-aimé ait été retardé pendant de nombreuses années, le moment est peut-être venu, compte tenu de la volonté actuelle de reconstruire la communauté et de fournir les logements sociaux dont elle a tant besoin.
Tous les efforts ont été faits pour préserver la formulation originale de Gordon, avec seulement quelques changements inévitables. Nous espérons que la publication de ce livre constituera un hommage approprié à tous ceux qui ont fait partie de Sandy Row au fil des ans. Tous les bénéfices générés seront consacrés au précieux travail communautaire effectué par l’association des résidents de Blackstaff.
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Le Hussard remonte le temps
Un jour froid de novembre, Julien Ardant a délaissé un instant ses grands papiers et ses manuscrits précieux pour lire quelques pages d’À l’épreuve du temps de Jacques Benoist-Méchin. Las, une visiteuse pousse la porte des Décombres et interrompt cette lecture de qualité pour lui exposer une affaire pressante. Installée au château berrichon de « La Petite Roche », son association, le Super Catholique, subit les mauvais agissements du chatelain voisin qui n’est autre que le président de l’Assemblée nationale, le docteur Beauchêne.
Un ennemi plutôt coriace qui va obliger Ardant à endosser de nouveau les habits du Hussard, flanqué de ses acolytes habituels, le Lansquenet et sa sœur Alice. Une enquête qui va aussi le ramener dans le Berry de son enfance, et ranimer le fantôme de Sophie, son épouse assassinée le 14 novembre 2015 par des terroristes islamistes.
Ancien directeur du quotidien Présent, biographe de Henri Béraud, Paul Chack ou Léon Daudet, Francis Bergeron s’est aussi fait connaître avec la populaire série jeunesse du Clan des Bordesoule. Il lui manquait d’explorer le roman policier, ce qu’il fait ici pour la première fois.
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Crédit photo : DR
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