Les malaises mortels représentent une part significative des accidents du travail mortels en France, selon une étude publiée par l’INRS. Ces événements tragiques, survenus sans cause externe identifiable, ont été au cœur d’une analyse approfondie basée sur la base de données EPICEA. Voici les principaux enseignements et pistes de prévention issues de cette étude.
Une majorité masculine et des professions exposées
Entre 2012 et 2022, 143 cas de malaises mortels ont été répertoriés dans la base EPICEA. Les victimes sont majoritairement des hommes (93,7 %), avec un âge médian de 51 ans. Les métiers les plus touchés incluent les conducteurs de camions (20 % des cas) et les travailleurs du bâtiment. La plupart des décès surviennent dans des petites et moyennes entreprises (PME), où les conditions de travail et de prévention semblent plus fragiles.
Les circonstances de ces accidents révèlent des problématiques spécifiques :
- Travail isolé : 60 % des victimes exerçaient leur activité seules, ce qui retarde souvent l’intervention des secours.
- Activités physiques intenses : Certaines professions impliquent des efforts physiques importants, augmentant le risque d’arrêt cardiaque.
- Horaires atypiques : 20 % des travailleurs concernés exerçaient de nuit ou en horaires décalés, ce qui est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires.
Prévention : des axes à renforcer
L’étude met en lumière des lacunes en matière de prévention. Les contrôleurs de sécurité ont formulé des recommandations clés :
- Évaluation des risques professionnels : Mettre à jour le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) pour identifier et prévenir les risques spécifiques.
- Formation aux secours d’urgence : Généraliser la formation des Sauveteurs Secouristes du Travail (SST) et équiper les lieux de travail en défibrillateurs automatisés externes (DAE).
- Suivi de la santé des travailleurs : Assurer la régularité des visites médicales, notamment pour les travailleurs soumis à des contraintes physiques ou horaires.
- Accompagnement psychologique : Proposer un soutien aux collègues des victimes pour éviter les troubles post-traumatiques.
Des décès souvent liés à des causes cardiovasculaires
La majorité des malaises mortels sont attribués à des arrêts cardiaques soudains, souvent provoqués par des infarctus du myocarde. Les facteurs de risque identifiés incluent le tabagisme, l’hypertension, ou encore l’exposition à des ambiances thermiques extrêmes.
Cette étude souligne la nécessité de renforcer la prévention dans les entreprises, en particulier dans les secteurs à risque. En 2023, une obligation légale impose désormais la déclaration systématique des accidents mortels à l’inspection du travail, permettant une collecte de données plus exhaustive. Cela devrait contribuer à affiner les stratégies de prévention.
En conclusion, les malaises mortels sur le lieu de travail représentent un défi majeur pour la santé et la sécurité au travail. Les entreprises, les salariés et les autorités doivent travailler ensemble pour réduire ces risques et garantir des conditions de travail plus sûres.
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