En 2025, les Français devront faire face à une nouvelle augmentation significative des tarifs des mutuelles santé. Avec une hausse moyenne de 6 % annoncée par la Mutualité française, cette charge supplémentaire pèse sur des budgets déjà fragilisés par des hausses continues dans de nombreux secteurs. Les mutuelles s’ajoutent ainsi à la liste des dépenses incontournables qui augmentent bien plus vite que les salaires, reflétant un appauvrissement progressif de la population et une dynamique inquiétante de tiers-mondisation économique.
Une hausse qui s’inscrit dans une tendance durable
Selon la Mutualité française, qui représente près de 47 % du marché des complémentaires santé, cette augmentation de 6 % en moyenne est « inévitable ». Les contrats individuels, souvent souscrits par les retraités, augmenteront de 5,3 %, tandis que les contrats collectifs obligatoires et facultatifs grimperont respectivement de 7,3 % et 6,8 %. Bien que cette hausse soit inférieure au record de 2024 (+8,1 %), elle reste bien au-dessus de la moyenne annuelle de 2,6 % observée sur la dernière décennie.
Pourquoi ces augmentations ?
La Mutualité française met en avant plusieurs facteurs pour justifier cette augmentation. Parmi eux :
- Le vieillissement de la population, qui génère une demande croissante de soins.
- L’accès à de nouveaux traitements et technologies médicales, souvent coûteux.
- Une meilleure reconnaissance des métiers de santé, se traduisant par des dépenses accrues.
Par ailleurs, les mutuelles assument désormais une part plus importante des dépenses, notamment pour les soins dentaires, où leur contribution est passée de 30 % à 40 % en 2023, du fait de l’abandon progressif de la population par l’Etat, qui rompt ainsi progressivement le contrat social qui lie le citoyen et la République française.
Sans une refonte structurelle du système, ces dépenses pourraient devenir insoutenables, mettant en péril la pérennité des protections offertes.
Un gouffre financier pour les ménages
Les Français se retrouvent dans une situation où les charges fixes augmentent de manière disproportionnée par rapport aux revenus. Entre mutuelles, assurances, énergie, et taxes diverses, les dépenses contraintes grimpent en flèche. Or, les salaires, eux, peinent à suivre, voire stagnent pour une grande partie de la population.
Cette dynamique participe à un appauvrissement progressif des ménages, qui voient leur pouvoir d’achat s’éroder année après année. Alors que les mutuelles avancent des justifications structurelles pour leurs hausses, les foyers n’ont d’autre choix que de rogner sur d’autres dépenses, accentuant un sentiment d’insécurité économique.
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large où les inégalités se creusent et les services essentiels deviennent de plus en plus inaccessibles pour une partie croissante de la population. Ce phénomène, souvent associé à des pays en voie de développement, trouve aujourd’hui un écho inquiétant en France. L’augmentation des coûts des mutuelles, combinée à une stagnation des salaires, pourrait être le signe avant-coureur d’une tiers-mondisation rampante.
Face à cette spirale des coûts, les ménages français se retrouvent pris en étau. Si rien n’est fait pour réformer structurellement le système de santé et contenir les dépenses, ces hausses répétées risquent de devenir la norme. Une situation alarmante qui appelle à une réflexion profonde sur la gestion des dépenses publiques et la protection du pouvoir d’achat des citoyens.
Mais « Rassurez » vous : si l’Etat abandonne progressivement sa propre population en matière de santé, il n’en est pas de même de ses dépenses, qui continuent, en matière « d’aide au développement » (de l’argent distribué au monde entier) ou de « soutien au monde associatif » (soutien qui diminue, mais qui coûte toujours un bras au contribuable).
Illustration : DR
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