L’évasion réussie d’un jeune Algérien de 16 ans, le 14 décembre 2024, au sein de l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) d’Orvault, suscite l’indignation et les interrogations. Interpellé en novembre à Nantes après un refus d’obtempérer et une tentative de meurtre sur un policier, cet adolescent, au profil jugé inquiétant, est désormais activement recherché par les forces de l’ordre.
Une évasion qui expose des failles sécuritaires
L’établissement d’Orvault, situé au nord de Nantes, est sous le feu des critiques après cette première évasion en 17 ans d’existence. Selon les agents pénitentiaires, le jeune homme aurait exploité un angle mort dans la cour de promenade, maintes fois signalé à la direction sans qu’aucune mesure corrective ne soit prise. Profitant de ce point faible, il a escaladé un mur de six mètres de haut avant de disparaître.
L’établissement d’Orvault, conçu pour favoriser un cadre éducatif et convivial, révèle ses limites face à l’évolution du profil des détenus. Cette inadaptation se reflète dans des incidents récurrents, comme une mutinerie survenue en mai 2023, qui a nécessité l’intervention de l’équipe régionale d’intervention et de sécurité (ERIS), une unité généralement mobilisée dans des centres de détention pour adultes.
L’histoire du site est marquée par des lacunes sécuritaires : dès les premières années, des paniers de basket avaient dû être retirés après avoir été utilisés lors de tentatives d’évasion. Pourtant, ces signaux d’alerte n’ont pas conduit à des mesures suffisantes pour renforcer la sécurité.
La prison d’Orvault fonctionne actuellement avec 45 agents pénitentiaires pour un effectif théorique de 53 personnes. Ce sous-effectif chronique complique la gestion des détenus et limite la surveillance, notamment dans les zones sensibles comme la cour de promenade. Les agents attendent des renforts, mais aussi des réajustements architecturaux pour sécuriser l’établissement.
L’évadé, qui aurait déjà purgé une peine de prison en Espagne avant son arrivée en France, est décrit comme un individu dangereux. Lors de son interpellation en novembre, dans le quartier de Bellevue à Nantes, il avait mis en danger la vie d’un policier en refusant d’obtempérer, obligeant ce dernier à utiliser son arme. Son parcours témoigne d’une dérive criminelle qui pose des défis majeurs à un système pénitentiaire mal adapté à ces nouveaux profils.
Suite à cette évasion, la direction interrégionale des services pénitentiaires a promis de prendre des mesures pour corriger les failles de sécurité de l’EPM. Des travaux d’urgence devraient être entrepris, mais les agents restent sceptiques quant à l’ampleur et à l’efficacité des solutions envisagées.
Illustration : DR
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