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Fête des Remparts de Dinan 2025 : vers un médiévalisme militant et orienté…à gauche ?

La célèbre Fête des Remparts de Dinan, rendez-vous incontournable des passionnés du Moyen Âge, est-elle en train de changer de visage ? L’édition 2025, marquée par l’arrivée (aux commandes depuis 2023) d’une nouvelle déléguée générale, Anne Orieux, et la mise en avant de « spécialistes » plus proches de l’historiographie militante de gauche que du traditionnel folklore médiéval, suscite en tout cas des interrogations.

D’un événement médiéval à un discours « médiévaliste » et politique ?

Jusqu’à présent, la Fête des Remparts était perçue comme un moment festif, familial et populaire, valorisant un imaginaire médiéval sans prétention académique excessive. Joutes, artisanat, saltimbanques, chevaliers, musiciens : le public y venait chercher une plongée dans un passé idéalisé, certes, mais clairement enraciné dans l’identité bretonne et dans une certaine vision de l’histoire locale. On appelait ça une fête médiévale tout simplement. Mais nos déconstructeurs ont voulu rebaptiser cela « fête médiévaliste ».

Or, la nouvelle mouture, portée par une direction renouvelée, semble rompre avec cette simplicité. Le choix d’inviter des figures comme l’historien militant William Blanc (édité par Libertalia, maison d’édition proche de la mouvance Antifa) ou le youtubeur Nota Bene (2,5 millions d’abonnés sur Youtube) – des personnalités connues pour leur engagement à gauche et leur lecture souvent idéologisée du passé – laisse penser que la fête se veut désormais plus « intellectuelle » et « engagée ». Au lieu d’un Moyen Âge perçu comme un patrimoine commun, ancré dans la mémoire régionale, on aurait désormais affaire à une représentation dite « médiévaliste » : un discours contemporain, revisité par des universitaires et militants de gauche, cherchant à projeter sur le Moyen Âge les débats actuels.

Un Moyen Âge réinventé pour servir des thèses contemporaines

Le médiévalisme, tel que défini par certains chercheurs, consiste à réactualiser le Moyen Âge en fonction de préoccupations d’aujourd’hui. Au-delà de la simple reconstitution historique, il s’agit d’une « reconstruction » idéologique. On ne cherche plus à restituer, ne serait-ce qu’approximativement, la réalité d’une époque, mais à adapter cette époque à un agenda politique contemporain. Loin d’être anecdotique, ce glissement n’est pas sans conséquence : le Moyen Âge, devient un terrain de jeu où chacun façonne sa propre vision du passé, en gommant ce qui dérange et en exagérant ce qui sert son propos.

L’arrivée de ces « médiévistes » militants dans le cadre d’une fête jusqu’alors réputée pour sa convivialité, son ancrage patrimonial et son pluralisme culturel n’est donc pas anodine. En effet, comment ne pas percevoir un décalage entre les aspirations du public familial et la volonté d’intellectuels ou de « chercheurs » engagés d’en faire une tribune à sens unique ?

Nouveaux organisateurs, nouvelle orientation ?

La nomination d’Anne Orieux au poste de déléguée générale, si elle n’est pas en soi critiquable, s’accompagne d’une nouvelle ligne directrice. Avec un CV respectable, un background universitaire et professionnel centré sur la « valorisation » et l’« expérience visiteur », elle a déjà indiqué vouloir améliorer l’accueil du public, résoudre certains problèmes logistiques (parkings, navettes) et, plus surprenant, proposer un contenu plus proche des approches universitaires actuelles. « Titulaire d’une licence en histoire, puis d’un master en ingénierie de projets touristiques et un autre en valorisation des patrimoines architecturaux et artistiques, Anne Orieux a eu diverses expériences comme salariée mais aussi indépendante. Projet autour de l’expérience des visiteurs au musée Maillol, à Paris, chargée de programmation culturelle pour l’association des Amis du musée du quai Branly – Jacques-Chirac, directrice d’une foire d’art tribal en Bourgogne… Elle a enchaîné les expériences » indique Ouest France qui dresse son CV.

Mais qui dit approche universitaire moderne ne dit pas nécessairement neutralité idéologique. La mise en avant d’invités tels que William Blanc, connu pour son militantisme et sa volonté de déconstruire certaines « mythologies » nationales ou régionales ( « Faire de Charles Martel et la bataille de Poitiers un choc entre civilisations ou religions est un non-sens historique. Parler d’invasion arabe, c’est une vision très contemporaine qui induit vraiment en erreur, qui est fausse.”, ou de Nota Bene, youtubeur souvent marqué à gauche qui revendique une lutte contre tout « roman national »), peut laisser penser que la Fête des Remparts se dirige vers un discours plus orienté. En bref, une célébration ne visant plus uniquement à plonger le visiteur dans une ambiance médiévale festive, mais à lui offrir un « Moyen Âge revu et corrigé », conforme aux canons idéologiques du moment.

Le public acceptera-t-il ce virage ?

Reste à savoir si les festivaliers, attachés à l’identité de la Fête, suivront cette transformation. Le public n’a pas forcément envie qu’on lui propose un Moyen Âge déformé par le prisme contemporain. Passer d’un folklore traditionnel, source de cohésion et de plaisir partagé, à un discours politisé, où l’Histoire devient un champ de bataille idéologique, pourrait bien lasser ou irriter une partie du public.

Si la Fête des Remparts veut conserver sa popularité, elle devra sans doute trouver un équilibre entre le divertissement patrimonial et la rigueur scientifique, sans tomber dans la récupération partisane (de manière pernicieuse, car toujours sous couvert de « chercheurs » ou « « d’historiens », qui seraient légitimes parce qu’ils ont fait des études universitaires…..dans des universités contrôlées depuis des décennies par la gauche et l’extrême gauche.

Le risque est bien réel, de faire d’une des plus belles fêtes médiévales de Bretagne, un nouveau laboratoire social.  Les gauchistes se sont toujours faits une spécialité de tout détruire, de tout déconstruire. Cela commence avec l’arrivée d’auteurs engagés, puis ça se termine avec des ateliers « médiévistes non genrés » et des conférences sur « la représentation de la femme berbère dans l’imaginaire du chevalier breton au 12ème siècle » et « l’apport culturel maure dans la région de Dol de Bretagne sous Nominoë » ou « La discrimination vécue par les personnes de petite taille durant la bataille d’Hastings ». On les connait par coeur.

Espérons que la fête des remparts de Dinan ne soit pas leur prochaine victime.

Le reste de la programmation devrait être communiqué dans le courant du mois de mars. Nous tiendrons informé nos lecteurs, avec précision.

YV

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Fête des Remparts de Dinan 2025 : vers un médiévalisme militant et orienté…à gauche ?”

  1. Hadrien Lemur dit :

    Là ou la gauche passe le fête trépasse. Ceux qui ont à l’occasion écouté les rubriques de ce « nota bene » et ce quelque soit le sujet, savent le biais idéologique gauchiste qu’il distille. Il faisait aussi partie des castors barragiste des dernières législatives. Ça n’augure rien de bon pour cette fête des remparts qui pourrait se transformer en fête des remparts contre l’extrême drouâte.

  2. guillemot dit :

    Comme cela se pratiquait en URSS, va t on , à Dinan, supprimer de cette fête quelques personnages historiques pour non conformité avec la doxa gauchiste ?

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