Il y a longtemps que la droite parle de reprendre la mairie. Plus facile à dire qu’à faire. C’est au tour de Thomas Rousseau d’y croire ; ce nouveau venu a l’air de s’y atteler ; on verra s’il est capable d’être plus brillant que ses prédécesseurs.
L’ambition de Thomas Rousseau est simple : « rassembler toutes les forces de droite » pour les élections municipales de 2026. Et claire : « Je souhaite être le candidat du rassemblement à droite » (Ouest-France, Rennes, lundi 2 septembre 2024). Pour battre la gauche, la solution lui paraît simple : « il faut une droite assumée, décomplexée ». En effet, si la droite n’a pas réussi à prendre l’hôtel de ville, « c’est parce qu’il manque un leadership, une figure qui s’inscrit dans le temps et qui ne se cache pas derrière une fausse étiquette société civile » (Ouest-France, Rennes, vendredi 1er décembre 2023). Après avoir été secrétaire départemental de LR en Ille-et-Vilaine, Rousseau s’est mis en retrait et a créé un mouvement Rennes à droite qui ambitionne de rassembler large, bien au-delà de LR, « des partisans d’Emmanuel Macron, à ceux de Marine Le Pen en passant par Eric Zemmour ou Valérie Pécresse » (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, vendredi 1er décembre 2023).
A le lire, une soixantaine de personnes l’ont rejoint, des gens appartenant à différentes sensibilités, libérale, chrétienne-démocrate, gaulliste, et même des gens de gauche. « Après le lancement du mouvement Rennes à droite, une nouvelle étape s’ouvre : le rassemblement de tous les Rennais et des sensibilités politiques qui veulent l’alternance. Notre liste s’appelle “L’Espoir rennais“ et est constituée autour de quatre thèmes fondamentaux : Rennes en sécurité, Rennes pour tous, mieux vivre à Rennes et fiers d’être Rennais », annonce-t-il (Ouest-France, Rennes, jeudi 5 décembre 2024). Vaste programme ! On remarquera qu’il oublie de parler du logement, de l’emploi, des maisons de retraite, des crèches.… C’est-à-dire des sujets qui intéressent d’abord les familles.
« En 2026, il va y avoir un choix clair à faire. Les Rennais auront le choix entre l’extrême gauche ou “L’Espoir rennais“ », poursuit-il (Ouest-France, Rennes, jeudi 5 décembre 2024). Rousseau va vite en besogne puisqu’il fait l’impasse sur Nathalie Appéré (PS), maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole, laquelle est la seule personnalité politique à posséder une forte notoriété dans la ville ; son implantation est incontestable et elle fera la course en tête. Si, dans le domaine de l’entreprise, Rousseau est un « manager », dans celui de la politique, il demeure un glorieux amateur ; en effet il perd de vue deux éléments importants. D’abord les résultats des élections européennes à Rennes (9 juin 2024) : Raphaël Glucksmann (PS, 24,93 %), Manon Aubry (LFI, 17,85 %), Valérie Hayer (Renaissance, 14,46 %), Marie Toussaint (Les Ecologistes, 14,40 %), Jordan Bardella (RN, 9,42 %), François-Xavier Bellamy (LR, 6,47 %). A partir de ces résultats, il n’est pas nécessaire de faire Sciences-Po pour comprendre la tonalité politique de Rennes ; nous avons affaire à une ville “de gauche“, à dominante sociale-démocrate. Si bien qu’une liste unique (camp présidentiel + droite) ne parviendra pas à l’emporter sur une liste “de gauche“ (PS + écologistes). Certes, Rousseau pourra souligner qu’à ces élections européennes, l’abstention atteignait 41,75 % (51 815 électeurs) et qu’il se fait fort de les récupérer… On demande à voir !
Il faut changer la population
Ensuite la composition sociologique de Rennes n’est pas favorable à la droite ; on y constate une surreprésentation des cadres, des professions intellectuelles et libérales, du monde de l’Education nationale, des acteurs “culturels“… soit la moitié de la population. D’une manière générale, ces nouvelles classes moyennes urbaines – volontiers “progressistes“ – votent à gauche. Sans oublier les immigrés qui n’ont aucune raison de voter pour la droite…
Bernard Morvan
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2 réponses à “Rennes : Thomas Rousseau rêve de devenir maire en 2026”
macron et sa clique sont de gauche . macron a eu sa carte au PS jusque en 2006.
Ses ministres étaient du ps recyclé attal séjourné etc
avec une catastrophe économique prévue cette personne a toute ses chances la gauche et macron sont incapable d’endiguer ce qui arrive