Le pub historique The Saracen’s Head Inn, situé à Amersham dans le Buckinghamshire, se retrouve au cœur d’une vive polémique après qu’un homme, Khalid Baqa, a intenté une action en justice pour « atteinte à ses sentiments ». Condamné par le passé pour diffusion de propagande terroriste, Baqa exige 1 850 livres sterling (environ 2 150 euros) de dédommagement, jugeant l’enseigne du pub offensante et incitant à la haine.
🇬🇧 Khalid Baqa, convicted TERRORIST, takes public to court over offence of the sign outside the pub named the “Saracen’s head Inn”.
He spent years behind bars for preparing JIHADI propaganda, and now wants more than £1000 from the pub for “racist sign” that “incites violence”. pic.twitter.com/1BDaSockU6
— VoxPopuli (@vpopulimedia) December 16, 2024
Une enseigne « historique » dans le viseur
Le pub, établi depuis près de 500 ans, porte un nom ancien : The Saracen’s Head. Ce terme, apparu dès le 5ᵉ siècle, désignait les Arabes avant d’être associé, plus tard, aux Musulmans, notamment pendant les Croisades. L’enseigne en question représente un homme barbu, portant un turban, une image que Khalid Baqa considère comme « raciste, xénophobe et incitant à la violence ».
Selon ses déclarations, cette représentation lui aurait causé un profond sentiment d’inquiétude et de peur. Baqa affirme avoir contacté le pub à plusieurs reprises pour exiger le retrait de l’enseigne, mais le gérant, Robbie Hayes, rejette catégoriquement ces accusations.
Un propriétaire qui refuse de céder à la pression
Robbie Hayes, gérant du pub depuis des années, a exprimé son indignation face à cette plainte, la qualifiant de « ridicule » et d’attaque gratuite contre un symbole historique. « Le pub s’appelle The Saracen’s Head depuis cinq siècles », affirme-t-il. « Personne ici n’est raciste, et le nom, tout comme l’enseigne, relèvent simplement de l’Histoire. »
Pour Hayes, cette plainte n’est rien d’autre qu’une manœuvre opportuniste, mais il reste inquiet des conséquences potentielles : « On ne sait jamais ce qui peut arriver dans ce genre de situations. »
Un passé judiciaire qui interpelle
Khalid Baqa, à l’origine de cette controverse, est loin d’être un citoyen ordinaire. Condamné en 2018 à plus de quatre ans de prison pour avoir diffusé des publications terroristes, il affirme aujourd’hui avoir tourné la page. Toutefois, sa plainte soulève des interrogations quant à ses véritables intentions, certains y voyant une provocation visant à déclencher une polémique autour d’un symbole traditionnel britannique.
Toby Young, représentant de la Free Speech Union, n’a pas hésité à fustiger cette action en justice : « C’est un comble qu’un homme condamné pour incitation au terrorisme se plaigne maintenant du nom d’un pub pour “incitation à la violence”. »
Les pubs nommés Saracen’s Head sont répandus au Royaume-Uni, tout comme d’autres enseignes historiques telles que The Red Lion. Le nom remonte aux Croisades, une époque où les chevaliers européens affrontaient les Sarrazins. À l’origine, ce nom visait davantage à rendre hommage aux qualités guerrières de leurs adversaires qu’à les mépriser.
Ainsi, loin d’être une provocation raciste, l’enseigne du Saracen’s Head Inn s’inscrit dans une tradition séculaire britannique Le cas de Khalid Baqa soulève également la question de la liberté d’expression et de la préservation du patrimoine culturel britannique.
Le propriétaire du Saracen’s Head Inn semble déterminé à ne pas céder : « Nous ne changerons pas des siècles d’histoire à cause d’un agitateur. » Cette position résonne auprès de nombreux Britanniques attachés à leurs traditions.
Pour l’heure, Robbie Hayes et son établissement résistent. Mais jusqu’où ira cette confrontation entre passé et présent ? En attendant, pour nos lecteurs qui sont sur place, c’est l’occasion d’aller s’enfiler une bonne pinte pour soutenir l’établissement ! Cheers.
Illustration : DR
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Une réponse à “Un islamiste condamné attaque un pub pour son enseigne « raciste » : la polémique enfle en Angleterre”
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