Avec Pierre-Yves Cadalen (LFI), député de Brest-centre, on n’est jamais déçu ; il figure en effet dans la liste des 68 co-signataires de la France insoumise qui ont déposé une proposition de loi visant à supprimer du Code pénal l’infraction d’apologie du terrorisme. Afin de répondre à la « protection des libertés » et de combattre les « abus », précise-t-il. D’après lui, cette proposition de loi vise à transférer les faits d’apologie du terrorisme dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Toujours d’après Cadalen, ils sont passibles de cinq ans de prison et de 45 000 euros d’amende. « L’électoralisme dont nous accusent certains, qui ne précisent pas leur pensée sans doute fort peu républicaine, se situe du côté de ceux qui courent derrière les lubies répressives et antirépublicaines de l’extrême droite, bien représentées au ministère de l’Intérieur. Il s’agit donc bien de défendre la République par cette proposition, République dont l’existence est intimement liée aux libertés publiques », explique-t-il (Le Télégramme, Brest, jeudi 28 novembre 2027) On peut compter sur Cadalen pour défendre la République… Evidemment, cette proposition de loi a provoqué de vives réactions ; c’est le cas de Tristan Foveau, premier secrétaire de la fédération du Finistère du Parti socialiste : « Cette initiative s’apparente plus à une provocation intellectuelle qu’à une démarche législative sérieuse ». Selon lui, « LFI cherche à balayer » le cadre juridique actuel « sans proposer de solution alternative sérieuse ». Il estime que « des pistes d’amélioration existent », notamment « clarifier les contours du délit pour éviter les interprétations arbitraires ». Mais, insiste-t-il, « contrairement à ce qu’avancent les auteurs de la proposition de loi, celle-ci ne prévoit pas de réintégrer ces infractions dans la loi de 1881. Elle se contente d’abroger le délit d’apologie du terrorisme, laissant planer un vide juridique. » (Le Télégramme, mardi 26 novembre 2024). Donc, si on comprend bien, Cadalen raconte n’importe quoi… Il connaît mal son dossier… Du côté des macronistes, la charge est tout aussi sévère. Tristan Bréhier, président de la fédération du Finistère de Renaissance, s’en charge : « Cette initiative des députés insoumis, dont fait partie le Brestois Pierre-Yves Cadalen, remet en question un pilier essentiel de notre lutte contre la radicalisation et la haine, constitue un signal alarmant envoyé à nos concitoyens et à nos forces de l’ordre (…) Nous dénonçons également le décalage entre cette proposition de loi et les attentes des Français. Nos concitoyens demandent plus de sécurité, plus de vigilance contre la propagation de la haine en ligne et dans l’espace public. » (Le Télégramme, Brest, mercredi 26 novembre 2024)
En Loire-Atlantique, deux députés LFI (Ségolène Amiot et Andy Kerbrat) ont signé cette proposition de loi visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme dans le Code pénal. Mais le troisième, Matthias Tavel (Saint-Nazaire), plus malin, ne l’a pas signée et ne la votera pas. « Je dénonce les abus auxquels donne lieu la loi de 2014 initiée par Bernard Cazeneuve. Pour autant, l’abrogation sans réécriture ne suffit pas à mes yeux à combattre les fanatiques qui font réellement l’apologie du terrorisme », déclare-t-il (Ouest-France, Saint-Nazaire, mardi 26 novembre 2026). Il demande donc une « réécriture »… A Saint-Nazaire, les socialistes et les insoumis sont en guerre – les premiers n’ont jamais accepté la formule « “Nouveau Front populaire“ ; il était donc normal que Sylvain Peyron, secrétaire de la section PS de Saint-Nazaire mette les pieds dans le plat : «Cette loi limite la propagation des thèses terroristes, particulièrement auprès des plus jeunes. Elle défend le respect dû aux victimes des actes barbares. Elle est une loi fondamentale pour protéger et défendre la République. » Et Sylvain Peyron se tourne donc vers Matthias Tavel : « Nous, socialistes nazairiens, lui demandons ce qu’il pense de cette idée de son collègue député [Ugo Bernalicis], ce qu’il compte faire au moment de l’examen du projet à l’Assemblée. Nous demandons également à Place publique, à Europe Ecologie les Verts et au Parti communiste de s’exprimer alors que Matthias Tavel était leur candidat dès le premier tour de l’élection législative. » (Ouest-France, Saint-Nazaire, mardi 26 novembre 2024) Aux prochaines élections législatives, Tavel doit donc s’attendre à trouver face à lui un candidat socialiste appartenant à la section de Saint-Nazaire. A coup sûr, la situation sera moins favorable pour lui qu’en 2022 et 2024.
Les sondages ne sont pas bons pour La France insoumise
« La France insoumise perd du terrain sur la plupart des indicateurs : 63 % des sondés pensent que le mouvement est « dangereux pour la démocratie », ce qui n’est plus le cas que de 50 % d’entre eux concernant le RN ; et 67 % pensent que LFI « attise la violence » (54 % pour le RN) », note Gwennoline Le Cornec dans son analyse de la douzième vague de l’étude “Fractures françaises“ (Ipsos, Le Monde, mardi 3 décembre 2024). Pour ce qui est des ambitions présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, les choses ne se présentent guère mieux. En effet, s’il devenait président de la République, seulement 16 % des personnes interrogées seraient satisfaites – c’est-à-dire que 67 % se déclareraient mécontentes (Ipsos, La Tribune dimanche, 10 novembre 2024). Pour ce qui est de la “bonne opinion“, c’est raté pour Méluche ; en effet seuls 27 % des personnes interrogées en ont une bonne opinion. Son score de « très mauvaise opinion » est impressionnant : 38 %. Avec 70 % de « mauvaises opinions », il fait jeu égal avec Eric Zemmour au firmament des responsables politiques les moins appréciés de France (Ifop-Fiducial, Paris Match, 21 novembre 2024). Tout le monde sait qu’un bon résultat à l’élection présidentielle crée une dynamique qui favorise les candidats aux élections législatives qui appartiennent au camp en question. Mais un mauvais résultat à la présidentielle aura un effet « toboggan » aux législatives pour les candidats – en particulier les sortants – qui se réclament du candidat malheureux. Nous souhaitons donc bonne chance à Murielle Lepvraud (Guingamp), Pierre-Yves-Cadalen (Brest centre), Marie Mesmeur (Rennes-Bruz), Mathilde Hignet (Redon), Andy Kerbrat (Nantes centre), Ségolène Amiot (Nantes-Saint-Herblain), Matthias Tavel (Saint-Nazaire). Champagne s’ils parviennent à se faire réélire !
Bernard Morvan
Crédit photo : Joseph Bekkari/Wikimedia (cc)
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6 réponses à “Cadalen et Tavel veulent défendre la République…”
Je suis parfois tellement écœuré par tant de crétineries ( pour être poli) c’est trop tard pour moi, mais j’envie ceux qui partent pour vivre dans une foret loin de tous ces cons de la politique !
Sans aller jusqu’à supprimer le délit d’apologie du terrorisme, on peut en effet réintégrer l’infraction dans la loi de 1881. Il ne faut pas oublier le contexte : pour un oui ou pour un non, les manifestations ou mouvements plus ou moins politiquement incorrects sont interdits.
Il y a des gens qui justifient le bombardement d’Hiroshima sans être inquiétés.
Comment peut on voter pour les énergumènes de LFI (Les Furoncles Incurables), pas un pour relever l’autre ?
Les familles des morts ou blessés lors des attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan, de Nice, du meurtre des enfants par le Mohamed Mehra devant l’école, de la décapitation de Samuel Patty etc… doivent être terrifiés de voir des politiques français demander cette abrogation. Ces LFI qui taxent tout et rien d’extrême droite, de racisme ou d’islamophobie sont en réalité des collabos qui sont passés à l’ennemi !
Merci Gautier. En deux phrases c’est tout dit …
A l’époque des attentats aveugles du FLN, cette loi n’existait pas. Non seulement ça…
https://www.cnews.fr/monde/2024-11-22/algerie-lambassadeur-francais-fleuri-la-tombe-dun-des-chefs-du-fln-et-suscite-la