La forêt amazonienne, souvent perçue comme une nature indomptée et hostile, révèle peu à peu des secrets enfouis depuis des siècles. Loin d’être une terre vierge avant l’arrivée des Européens au XVe siècle, elle abritait plusieurs millions d’individus organisés en sociétés complexes. Le documentaire Amazonie, les civilisations oubliées de la forêt, réalisé par Marie Thiry et Marc Jampolsky, explore un chapitre méconnu de l’histoire de l’humanité, éclairant les cultures précolombiennes qui peuplaient ce vaste bassin.
Une forêt habitée et cultivée
Contrairement à l’image d’une jungle impénétrable et sauvage, l’Amazonie était un territoire densément peuplé, comptant entre 8 et 10 millions d’habitants en 1492. Ces civilisations, aujourd’hui presque effacées, ont laissé derrière elles des traces fascinantes : urnes funéraires ornées de dessins complexes, vestiges de villages, et une innovation agricole révolutionnaire connue sous le nom de terra preta. Ce sol noir ultra-fertile, résultat d’un assemblage d’ingrédients liés à l’activité humaine, a permis à ces populations de cultiver une terre pourtant réputée pauvre. Les archéologues estiment que la terra preta couvre encore aujourd’hui 10 % de la surface totale de l’Amazonie.
Des sociétés animistes et connectées à la nature
Les urnes funéraires découvertes, décorées de motifs humains et animaliers fusionnés, témoignent de la richesse culturelle et spirituelle des peuples de l’Amazonie. Ces représentations, où des couleuvres forment les bras d’un homme ou des scorpions ses yeux, reflètent une vision animiste du monde. Les animaux étaient probablement perçus comme des esprits guides, en interaction constante avec les humains, même dans l’au-delà. Ces découvertes permettent d’identifier des centaines de cultures différentes, unies par une même relation sacrée à la faune et à la flore environnantes.
L’effondrement de ces sociétés est attribué principalement à l’arrivée des Européens, (même si il y a débat historique sur la question, les tenants de la décolonisation ayant totalement inondé l’enseignement de l’Histoire de leurs théories), qui ont introduit des maladies dévastatrices telles que la variole. En quelques décennies, les populations ont été décimées, et leurs traces effacées par le temps et la végétation luxuriante. Toutefois, certains savoirs ont survécu, transmis par les communautés amérindiennes actuelles, qui perpétuent des pratiques agricoles et spirituelles héritées de leurs ancêtres.
Une enquête scientifique et humaine
Le documentaire suit les travaux de l’archéologue français Stéphen Rostain, figure pionnière de l’étude des civilisations amazoniennes. À travers des expéditions au cœur de la jungle guyanaise, sur les rives de l’Amazone et dans une grotte ornée de l’État du Pará, les réalisateurs mettent en lumière des découvertes révolutionnaires. Des moyens modernes, comme l’imagerie satellite et les relevés lidar, permettent de détecter des structures enfouies, révélant des villages, des routes et des champs organisés, témoins d’un aménagement territorial sophistiqué.
Ce documentaire ouvre une fenêtre sur un passé méconnu, invitant à repenser notre compréhension de la forêt amazonienne. Loin d’être une nature vierge, elle est le fruit d’une interaction millénaire entre l’homme et son environnement. En restituant les récits oubliés des civilisations précolombiennes, Amazonie, les civilisations oubliées de la forêt rappelle que la jungle abrite bien plus que des arbres : elle est une archive vivante de l’histoire humaine.
3 réponses à “Amazonie : à la redécouverte des civilisations oubliées de la forêt”
l’histoire de francisco de horellana est stupéfiante car il aurait marquer dans son livre de bord qu’ils auraient été attaqués par des indiens commandés par des femmes de type scandinave( des blondes qui avaient des nattes ) d’ou le nom du fleuve amazone , on en saura pas plus lors de sa 2 eme expedition il ne revint pas …
Ce documentaire passionnant ramène l’homme d’aujourd’hui à une humanité et surtout à l’humilité devant les civilisations qui nous ont précédées et sont encore à découvrir.
L’harmonie entre l’homme et la nature nous oblige à réfléchir en profondeur à ce que nous avons fait subir à cette planète qui nous est confiée.
Hello : Unreportage captivant sur une forêt habitée en Amazonie. Kenavo