Près de 150 personnes se sont rassemblées le jeudi 5 décembre 2024 devant les urgences du Centre Hospitalier du Centre-Bretagne (CHCB) à Noyal-Pontivy (Morbihan). À l’appel de l’intersyndicale CGT-Sud Santé, cette mobilisation visait à dénoncer la régulation stricte des urgences nocturnes qui entrera en vigueur le 6 janvier 2025. Une situation perçue comme une fermeture déguisée par les syndicats.
Une manifestation symbolique et émouvante
La scène était marquée par un cérémonial fort : un cercueil poussé par quatre porteurs, accompagné de musique funèbre, symbolisant l’agonie des urgences. Florence Even, syndicaliste Sud Santé, a prononcé un vibrant éloge funèbre du CHCB, autrefois « un bel établissement avec un avenir prometteur ». Elle a exhorté la population à défendre cet hôpital essentiel pour le Centre-Bretagne, dénonçant une gestion qui « met un pied dans la tombe » aux urgences nocturnes.
La colère des manifestants s’est exprimée par des slogans et une prière ironique adressée au président Emmanuel Macron. Une ambiance à la fois solennelle et combative, traduisant une profonde inquiétude face aux répercussions sur l’accès aux soins.
Des urgences nocturnes sous pression
Selon les syndicats, la régulation stricte des urgences de nuit impliquera l’absence d’admissions entre 20h et 8h, les patients étant redirigés vers les hôpitaux de Lorient, Vannes ou Saint-Brieuc. Seules les urgences vitales, orientées par le Samu Centre 15, seront traitées sur place grâce à la présence du Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (Smur).
Cette réorganisation découle de la loi Rist, qui a exacerbé la pénurie de médecins. Les syndicats craignent une « perte de chance » pour les patients et dénoncent une mise en danger des habitants de la région.
Une réponse de la direction qui ne convainc pas
La direction du CHCB, via un communiqué, a affirmé que les urgences ne fermeront pas la nuit mais fonctionneront de manière régulée. Elle assure qu’un conseil médical et une prise en charge seront toujours disponibles après orientation par le Samu, notamment pour les urgences graves.
Cependant, cette annonce ne suffit pas à apaiser les craintes. Pour les syndicats, cette régulation est une fermeture déguisée, menaçant l’égalité d’accès aux soins sur le territoire breton. Ils réclament une intervention de l’État et de l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour garantir une prise en charge de qualité.
Un avenir incertain pour les urgences du CHCB
La fermeture nocturne des urgences à Pontivy s’inscrit dans un contexte national où de nombreux établissements hospitaliers sont en crise. Les conséquences pour les habitants des zones rurales, souvent éloignées des grands centres urbains, sont particulièrement préoccupantes.
Un Comité Social et Économique (CSE) extraordinaire est prévu le 10 décembre pour discuter de la situation. En attendant, les syndicats appellent à poursuivre la mobilisation pour défendre ce service essentiel.
Ce rassemblement devant le CHCB est le reflet d’une crise plus large du système de santé français. La fermeture des urgences nocturnes, présentée comme une solution temporaire, illustre une gestion fragilisée par le manque de moyens humains et financiers.
Face à cette réalité, la population de Centre-Bretagne exprime un message clair : la santé n’est pas une variable d’ajustement budgétaire. La lutte pour sauver les urgences nocturnes de Pontivy symbolise un combat pour l’égalité d’accès aux soins sur l’ensemble du territoire.
Illustration : DR
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Une réponse à “Urgences nocturnes de Pontivy : une mobilisation pour sauver un service vital”
Il vaut mieux soigner la planète entière rongée par des maladies que nous ne connaissions plus plutôt que le peuple français; le problème de Carhaix se pose ailleurs, s’est posé à Valognes et n’a pas fini de se poser tant que cette Europe sous domination mondialiste n’aura pas explosé.