Lundi 02 décembre 2024, Toluna Harris Interactive, Séance Publique et l’École des Hautes Études Internationales et Politiques (HEIP) ont présenté l’Observatoire Parlement, une étude barométrique qui permet de comprendre comment les Français suivent et s’approprient l’actualité parlementaire. La septième vague, la première réalisée depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, fait le point sur la situation héritée des élections législatives de juillet 2024 et sur sa perception par les Français.
L’Assemblée nationale et les députés sont perçus comme ayant une faible capacité de changer la vie des Français
82% des Français estiment qu’au moins une des institutions politiques a la capacité de changer leur vie cependant ce n’est pas l’Assemblée nationale qui est identifiée comme l’institution en capacité de le faire. En effet, à l’aune de sa récente dissolution, l’Assemblée nationale est considérée comme moins capable de le faire qu’il y a deux ans (-4 pts) tandis que les collectivités territoriales (+4 points) et le Premier ministre progressent (+5 points).
D’ailleurs, près d’un Français sur deux souhaite que les collectivités territoriales aient plus de pouvoir à l’avenir et près d’un tiers en ce qui concerne les conférences de citoyens tirés au sort. En revanche, 4 Français sur 10 penchent pour une moindre concentration de ce pouvoir à l’Elysée.
Le Rassemblement National est le groupe parlementaire apportant le plus de satisfaction
À l’image des six mesures effectuées lors de la précédente législature, le travail des différents groupes parlementaires ne satisfait que moins d’un Français sur deux : c’est moins qu’en mars 2024. Seuls quelques-uns enregistrent une dynamique positive : le Rassemblement National (+3 points depuis mars 2024) reste la formation la plus positivement perçue. Les sondés considèrent qu’il est le groupe incarnant la meilleure opposition du gouvernement : il est à son plus haut niveau depuis le début de cette mesure. A l’inverse, les groupes de l’ex-majorité présidentielle (Horizons, Renaissance, Modem) atteignent leur plus bas niveau de confiance depuis deux ans.
Les Français attendent une posture constructive de la part des différents groupes parlementaires, d’autant plus dans le contexte du vote du budget
Contrairement aux observations lors de la précédente législature, la situation politique issue des dernières élections législatives est perçue comme une mauvaise chose par la majorité des Français, à l’exception des sympathisants de la France Insoumise (61%). Si cela pourrait inciter les groupes de députés de diverses formations politiques à faire des compromis, le contexte crée néanmoins des situations de blocage (52%). Moins d’1/3 des sympathisants des formations politiques Renaissance et Droite républicaine/LR sont satisfaits de l’absence de majorité, et ils se montrent partagés concernant l’attitude à adopter à l’égard des projets de loi du gouvernement.
En ce qui concerne plus précisément le vote du projet de loi de finances actuellement débattu, 3/4 des sympathisants LR et Ensemble, 4/10 des sympathisants RN, 1/3 des sympathisants socialistes et écologistes et 3 sympathisants sur 10 de la France Insoumise estiment que les députés de « leur » formation politique devraient voter le budget. Face à une quatre potentielles situations de blocage institutionnelle, les Français se montrent donc plutôt favorables à une posture d’ouverture.
61% des Français jugent négativement l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement de Michel Barnier pour faire adopter ses textes. La perception des Français concernant spécifiquement l’utilisation du 49.3 dans le cadre du projet de loi de finances est encore plus négative (64% estimant que ce serait une mauvaise chose, dont 1/3 une très mauvaise chose).
La perspective d’une dissolution l’été prochain est présente dans l’esprit des Français
Seulement six mois après la dissolution de l’Assemblée nationale à l’issue des élections européennes de 2024, plus de 4 Français sur 10 (44%) estiment que le Président de la République va exercer son droit de dissoudre l’Assemblée nationale à nouveau à partir de l’été prochain.C’est la première fois que ce nombre est aussi élevé depuis octobre 2022. 1 Français sur 2 (51%) estiment même qu’Emmanuel Macron devrait le faire, une idée qui séduit tout autant les proches Ensemble et LR que les formations politiques d’opposition.
Si les élections législatives avaient lieu dimanche prochain, moins d’1 Français sur 2 souhaiterait que Renaissance dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale. A l’heure actuelle, seuls 1/3 des proches de l’ancienne majorité présidentielle souhaiteraient que leur formation obtienne une majorité absolue. Ce niveau de défiance n’avait jamais atteint lors des précédentes mesures.
*Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 8 au 12 novembre 2024. Échantillon de 1 193 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Illustration : DR
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