La 12ᵉ édition de l’étude annuelle sur les fractures françaises, réalisée par Ipsos pour des institutions telles que Le Monde et l’Institut Montaigne, dresse un portrait inquiétant d’une société française toujours plus fragmentée, marquée par la défiance, les inégalités économiques et un sentiment de déclin collectif.
Une France préoccupée par le pouvoir d’achat et l’insécurité
Les préoccupations majeures des Français restent inchangées, avec le pouvoir d’achat en tête, cité par 38 % des répondants. Les questions de délinquance (22 %) et d’immigration (21 %) suivent, illustrant un climat de tension croissante autour de ces thématiques. La montée des inégalités sociales et les incertitudes liées aux retraites figurent également parmi les préoccupations principales.
Cette focalisation sur le pouvoir d’achat reflète une réalité économique difficile, où 55 % des ménages déclarent avoir des difficultés à joindre les deux bouts, un chiffre qui atteint 70 % chez les ouvriers et 69 % chez les sympathisants du Rassemblement National (RN).
Défiance généralisée envers les institutions
Le rapport souligne une défiance croissante envers les institutions, notamment les partis politiques et l’Assemblée nationale, qui recueillent respectivement seulement 14 % et 22 % de confiance. Les maires et les petites et moyennes entreprises bénéficient encore d’un certain crédit, mais la tendance générale reste celle d’un rejet massif des élites politiques.
Cette défiance s’accompagne d’une méfiance accrue entre citoyens : 79 % des Français estiment qu’on ne peut jamais être trop prudent avec les autres, une vision particulièrement ancrée chez les sympathisants des partis de droite.
Le sentiment que la France est en déclin atteint des niveaux record, partagé par 87 % des sondés, dont 34 % jugent ce déclin irréversible. Ce pessimisme traverse l’ensemble des sensibilités politiques, bien qu’il soit particulièrement marqué chez les sympathisants du RN (49 %).
Le déclin est également perçu à travers le prisme des générations : 70 % des Français pensent que leurs conditions de vie se détériorent, et 28 % estiment leur situation actuelle pire que celle de leurs parents au même âge.
Une société perçue comme de plus en plus violente
La violence est un autre sujet de préoccupation majeur. 92 % des Français considèrent vivre dans une société violente, et 61 % estiment que cette violence est en nette augmentation. Le réel est plus puissant que les sociologues idéologues : 27 % des répondants déclarent avoir été victimes ou connaître une victime d’agression récente.
Dans ce contexte de crise, les Français s’accrochent à des valeurs fondamentales telles que la nationalité (40 %) et la génération (38 %). Ces éléments sont perçus comme des marqueurs d’identité face à une mondialisation et des bouleversements sociaux qui semblent déstabiliser les repères traditionnels.
L’étude Ipsos 2024 révèle une France en quête de sens, déchirée par des fractures sociales, économiques et identitaires. La défiance envers les institutions et la perception d’un avenir sombre traduisent une crise profonde qui appelle à des réponses politiques audacieuses et adaptées aux attentes des citoyens. Les pouvoirs publics, totalement à la ramasse, ne semblent pas percevoir ce qui se profile à l’horizon. Lorsque les citoyens estiment que le pacte social est rompu, que l’Etat n’assure plus leur sécurité, leur santé, et ne permet pas leur prosperité, alors ils songent de plus en plus à faire Sécession et à reprendre leurs libertés.
Illustration : DR
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4 réponses à “Les fractures françaises en 2024 : une société divisée et méfiante face à l’avenir. Vers la Sécession ?”
Je suis étonné par cet excellent article qui désigne du doigt les malheurs que traverse, et traversera encore, le pays. D’evidence, il existe un sentiment très fort que la France est en déclin. Tout autant, il faut se resoudre et accepter que chaque jour, les conditions de vie se détériorent et la violence -ou même la defiance- envers nos institutions et les pouvoirs publics ne font que s’alourdir.
Quant aux réponses audacieuses à cette crise majeure, je n’y crois pas, et ce pour une seule raison : C’est bien trop tard, et de toutes façons, l’invasion humaine dont personne n’a besoin, est, à mon sens, irreversible.
Cette photo de notre société est hélas la triste vérité….la faute à qui ? Pas au peuple mais à tous nos dirigeants qui, au fil des années, ont fait les mauvais choix et ont détricoté tout ce qui faisait notre identité sociale, économique et culturelle. Nos politiques ont inventé une société de démolition de la France ! A grand coups de théories mondialistes, de wokisme et de manque de courage politique pour affronter la réalité d’une France en souffrance. Nos responsables ( qui ne le sont jamais en réalité ! ) ont campé dans un déni permanent et un aveuglement volontaire bien orchestré. Seuls le référendum et des élections avec une dose de proportionnelle pourrait, peut-être, représenter la volonté du peuple au lieu d’une tambouille politicienne privilégiant les intérêts des partis et de leurs représentants.
Attendez, vous n’avez encore rien vu ! La situation va se détériorer grave. « Quand des millions de personnes se rendront compte que l’on ne peut plus vivre comme le passé, la Révolution sera logique et inévitable » suivant récit sentimental « les corps indécents » On y arrive. Emeutes, pillages, soulèvement en perspective ?
Il est nécessaire de changer la Constitution française pour redonner le pouvoir au peuple souverain. Actuellement nous vivons en monarchie, mais sous un monarque qui n’a pas le souci de son territoire ni de ses habitants.
Lisez la Constitution de la Confédération suisse (ce document est accessible sur internet). C’est un très gros document mais dont la lecture, qui demande plusieurs jours, permet de comprendre pourquoi la Suisse vit paisiblement dans le consensus, en particulier du point de vue de l’immigration, qui est sous strict contrôle.
Un point remarquable de cette constitution : le Président ne choisit pas les ministres. Ce sont les parlementaires qui choisissent les ministres un à un (donc sur leurs compétences personnelles) et non pas parce qu’ils sont les chouchous du président.