Drogue : chaque ville trouve une « bonne » solution

Certes l’économie connaît des faiblesses depuis quelque temps. Mais pas tous les secteurs. Ainsi, selon l’Insee, 4,2 milliards d’euros ont été dépensés par les Français en 2020 pour acheter des produits stupéfiants (Capital, mars 2024). Les maires sont de plus en plus inquiets car ce trafic engendre des problèmes d’ultraviolence. Certains maires socialistes croient avoir trouvé une solution, c’est ce qu’explique Jean-Paul Vermot (PS), maire de Morlaix et président de l’Union des élus socialistes et républicains du Finistère : « Il est important qu’un débat sur le traitement de ce fléau dans nos communes puisse exister. Alors que les personnes impliquées sont de plus en plus jeunes, et souvent issues des quartiers populaires et désoeuvrées, nous devons nous interroger sur notre rôle en matière de prévention, de politique de santé ou encore de politique sociale. » (Le Télégramme, Brest, vendredi 8 novembre 2024) Evidemment, tout cela ressemble à du blabla…

A Rennes, la municipalité socialiste agit dans le concret. Un bon exemple est donné par le groupe scolaire Champion-de-Cicé, dans le quartier de Cleunay. En effet un point de vente de drogue se trouvait juste en face de l’entrée de l’école – au su et au vu de tous. La maire, Nathalie Appéré (PS), a pris le taureau par les cornes et a fait installer des panneaux sur les grilles de l’école, ainsi les enfants se trouvant dans la cour ne pouvaient plus voir les « charbonneurs » (les vendeurs) au travail. « Le deal, à proximité de l’école, on compose avec, depuis plus de dix ans. Les bâches opaques, on s’y est fait. Sans elles, la cour d’école serait complètement ouverte sur la rue », explique une enseignante (Dimanche Ouest-France, 24 novembre 2024). Mais la municipalité rennaise cultive aussi sa dose de blabla. Nathalie Appéré mise également sur la prévention : elle veut renforcer la formation des professionnels – « enseignants, du périscolaire, animateurs de quartier, agents de proximité des bailleurs sociaux » –  au repérage des situations problématiques, indique Lénaïc Briéro, l’adjointe à la sécurité. Elle invite aussi parents et enfants à des « marches exploratoires » pour les encourager à « se réapproprier, dans leurs quartiers, des espaces parfois privatisés par les dealers » (Dimanche Ouest-France, 24 novembre 2024). Lénaïc Briéro ne dit pas si elle sera en tête des « marches exploratoires »… Comme Rennes compte une trentaine de points de deal, Mme Briéro aurait de quoi s’occuper…

Il semble bien qu’à Nantes, question trafics et fusillades, on fasse mieux qu’à Rennes. Ces temps-ci, c’est le quartier du Bout des landes qui tient la vedette. Plus précisément au numéro 4 de la rue de Brest depuis qu’en 2022 une « famille » s’est installée dans un appartement du rez-de-chaussée. « A la nuit tombée et dans l’obscurité de ce hall, on devine des silhouettes : un guetteur posté devant la première porte qui donne côté rue, un autre devant celle qui sonne sur le square. La porte de l’appartement du rez-de-chaussée est entre-ouverte. Dans l’encablure, des bidons d’essence pour alimenter les scooters sans plaque entreposés dans le couloir » (Presse Océan, mardi 19 novembre 2024). Voilà qui devrait inciter Johanna Rolland (PS), la maire de Nantes, à aller vérifier sur place si ce que dit cet habitant est exact : « Avant, il y avait des problèmes dans certains appartements mais on arrivait à gérer, aujourd’hui les dealers que l’on croise nous demandent de baisser les yeux, et nous disent qu’ils sont les rois ici »  Bout des landes, comme Samuel de Champlain ou la Route de la Chapelle sont des rues sous haute surveillance. « Ce sont des points de deal ouverts quotidiennement, les rabatteurs [qui dirigent les clients vers les points de deal] et les charbonneurs [qui revendent la drogue au détail] sont essentiellement des immigrés qui ne parlent pas français et quelques mineurs », commente un policier de terrain (Presse Océan, mardi 19 novembre 2024)

Le facteur a peur des dealers

Saint-Nazaire fait des efforts pour se montrer à la hauteur de Nantes et de Rennes. En particulier dans le quartier de Prézégat. Là, au numéro 45 de la rue Auguste-Renoir, la Poste ne distribue plus le courrier. Explication : des coups de feu (22 et 24 octobre), un blessé par balle à la jambe (8 novembre), des voitures brûlées (9 au 10 novembre) « Nous sommes conscients des désagréments pour les clients. C’est pourquoi l’établissement réfléchit à la mise en place d’une distribution du courrier en dehors des heures d’ouverture des points de deal », annonce la direction de La Poste (Ouest-France, Loire-Atlantique, jeudi 21 novembre 2024). Les dealers se foutent de ne plus voir le facteur… Eux ne reçoivent pas de lettres. Pourtant, les services de Chronopost pourraient leur être utiles pour la livraison au 45 de colis (cannabis, cocaïne, héroïne…), aux heures d’ouverture du magasin bien entendu !

Bernard Morvan

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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6 réponses à “Drogue : chaque ville trouve une « bonne » solution”

  1. Erwan Ar fur dit :

    Toujours ces discours de bobos. Les usagers ne sont pas des malades, il faut les punir sévèrement et taper là où ça fait mal , le portefeuille. Les socialistes bretons sont toujours dans la même logique molle quand il s’agit de drogue, d’immigration, d’éducation. Malheureusement il y a des gens qui les ont élus, à croire que ça plaît. Alors dans ce cas on ne tait.

  2. gaudete dit :

    Complètement d’accord il faut taper au porte-feuille les consommateurs en commençant par tous les politicards qui usent et abusent de ces produits. Et puis il faut taper très fort

  3. Maury dit :

    Bretons : toujours contents d’avoir voté Macton ?

  4. patphil dit :

    quand on veut on peut , exemple le salvador; mais quand on ne veut pas…

  5. Poulbot dit :

    @Erwan Ar fur
    Il ni y a pas que les socialopes bretons mais c’est toute la gauche qui est dans le déni de voir la réalité,
    on la vue dernièrement ou ce sont les habitants d’un immeuble que l’on a évacuer pour laisser le point de deal tranquille, immeuble situer juste en face de la Mairie.

  6. Mentalist dit :

    Après l’édit de Nantes, le déni de Nantes

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