Il ne faut pas être cardiaque avec le RC Vannes, qui a réalisé un exploit retentissant ce samedi en s’imposant à La Rochelle (14-23), infligeant ainsi aux Maritimes leur première défaite à domicile cette saison. Une victoire historique pour les Bretons qui marque un tournant après leur désillusion face à l’UBB la semaine passée. Ce succès symbolise à la fois leur capacité à se relever et l’inconstance de La Rochelle, un prétendant au titre, qui a été méconnaissable sur le terrain.
Une revanche éclatante après une faute professionnelle
Après une prestation en seconde période jugée indigne face à l’Union Bordeaux-Bègles la semaine précédente, Vannes a su rebondir de manière spectaculaire, porté par des centaines de supporteurs bretons qui se sont largement faits entendre dans l’enceinte de La Rochelle. Les joueurs de Jean-Noël Spitzer ont montré une intensité et une discipline remarquables pour prendre le dessus sur un Stade Rochelais amorphe et sans inspiration. Les Bretons, en quête de maintien, ont démontré qu’ils avaient leur place en Top 14, en livrant une performance collective aboutie qui leur permet d’obtenir leur première victoire à l’extérieur cette saison.
Le match a débuté sur un rythme équilibré, avec un score de 7-7 à la mi-temps. Malgré un essai rochelais signé Quentin Lespiaucq sur ballon porté (16e), les Vannetais ont répondu avec détermination grâce à un essai de leur troisième ligne Juan Bautista Pedemonte (34e).
En seconde période, l’indiscipline des Maritimes a été exploitée à la perfection par l’ouvreur breton Maxime Lafage, auteur de 13 points au pied, permettant à son équipe de prendre l’avantage dans les derniers quarts d’heure (14-17 à la 67e, 14-23 à la 77e). Incapables de rivaliser en conquête et en intensité, les Rochelais se sont effondrés face à la solidité bretonne.
Des héros vannetais et des flops rochelais
Parmi les artisans de cet exploit, Francis Saili et Sione Kalamafoni ont brillé par leur impact. Saili, omniprésent au centre du terrain, a cassé plusieurs plaquages décisifs et contribué à l’essai de Ruru (52e). Kalamafoni, quant à lui, a dominé physiquement ses adversaires, s’illustrant par des courses puissantes et un travail défensif impressionnant.
Côté rochelais, le constat est plus sombre. Teddy Iribaren, censé impulser le jeu, a complètement manqué son match, tandis que l’ailier Suliasi Vunivalu a accumulé les erreurs techniques lors de sa première titularisation.
Cette victoire n’est pas seulement historique, elle est également précieuse dans la lutte pour le maintien. Elle montre que Vannes est capable de rivaliser avec les meilleures équipes du championnat, à condition de maintenir ce niveau d’engagement. Ce succès, obtenu dans un stade Marcel-Deflandre réputé imprenable, redonne de l’espoir aux supporters bretons après un début de saison en dents de scie.
Ce triomphe marque également la fin du bloc de Top 14 avant une parenthèse européenne. Les Vannetais se rendront en Géorgie pour affronter le Black Lion en Challenge Cup. Ce match pourrait permettre à Jean-Noël Spitzer de faire tourner son effectif tout en maintenant la dynamique positive avant la reprise du championnat, le 21 décembre face à Bayonne.
Pour La Rochelle, cette défaite est un sérieux coup d’arrêt. Les Maritimes, candidats déclarés au titre, ont montré un visage méconnaissable, sans envie ni révolte. Leur incapacité à réagir soulève des questions à l’approche de leur début en Champions Cup contre Bath. Cette prestation pourrait bien servir d’électrochoc pour les Rochelais, contraints de se remettre en question rapidement.
Un exploit pour l’histoire
Le RC Vannes a marqué les esprits et écrit une page mémorable de son histoire en Top 14. En passant de la désillusion à l’euphorie en une semaine, les Bretons rappellent qu’avec du cœur et du travail, tout est possible. Une victoire qui résonne comme un signal fort : Vannes est là, et bien là, pour jouer son rôle dans l’élite du rugby français
La fiche technique
Arbitre : J. Rozier.
Spectateurs : 16 700.
Les points. La Rochelle : 2 essais Lespiaucq (16’, 44’) ; 2 transformations West (16’, 44’).
Vannes : 2 essais Pedemonte (34’), Ruru (52’) ; 2 transformations Lafage (35’, 53’) ; 3 pénalités Lafage (67’, 69’, 77’).
Carton jaune. Vannes : Pedemonte (21’).
STADE ROCHELAIS : 15. Dulin – 14. Nowell, 13. Seuteni, 12. Danty (Thomas 50’), 11. Vunivalu (Bosmorin 50’) – 10. West (Reus 63’), 9. Iribaren – 8. Haddad, 7. Botia (Andjisseramatchi 6’, Botia 20’, Andjisseramatchi), 6. Jegou – 5. Skelton (Lavault 63’), 4. Douglas – 3. Atonio (cap.) (Sclavi 58’, Atonio 73’), 2. Lespiaucq (Latu 58’), 1. Wardi (Kaddouri 63’, Wardi 73’).
Entraîneur : Ronan O’Gara.
RC VANNES : 15. Surano (Le Bail 71’) – 14. Camou, 13. Costossèque, 12. Saili, 11. Rayasi – 10. Lafage, 9. Ruru – 7. Gorrissen (cap.), 8. Kalamafoni, 6. Pedemonte (Boulier 63’) – 5. Metz (Mézou 77’), 4. Marks (Bresler 63’) – 3. Medrano (Tafili 71’), 2. Blanchard (Béziat 63’), 1. Vunipola (Djehi 63’).
Entraîneur : Jean-Noël Spitzer.
YV
Illustration : DR
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