L’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire (INJEP) a récemment publié une étude approfondie sur les pratiques informationnelles des jeunes âgés de 15 à 30 ans en 2024. Cette enquête, réalisée auprès d’un large échantillon représentatif, offre un aperçu fascinant de leurs habitudes, motivations et sources d’information. Voici les principales conclusions de ce baromètre annuel.
Les jeunes et l’information : un intérêt majoritaire mais diversifié
Selon l’étude, sept jeunes sur dix déclarent suivre l’actualité plusieurs fois par semaine, voire quotidiennement. Cependant, cette proportion reste inférieure à celle des plus de 30 ans, où neuf personnes sur dix s’informent régulièrement. L’implication dans les actualités varie selon l’âge, le genre, le niveau d’études et l’influence familiale.
Les jeunes ayant grandi dans des familles accordant une grande importance aux actualités sont significativement plus assidus. Ainsi, 58 % des jeunes issus de tels foyers s’informent quotidiennement, contre seulement 22 % pour ceux où l’information n’avait aucune place.
Âge et centres d’intérêt : des différences marquées
Le suivi des actualités augmente avec l’âge : 30 % des 15-17 ans s’informent chaque jour, contre 40 % des jeunes adultes âgés de 25 à 30 ans. Ce phénomène s’explique par une diversification des centres d’intérêt avec la formation et l’insertion professionnelle, mais aussi par une prise d’autonomie suite à la décohabitation.
Les thèmes qui captivent les jeunes sont également variés, avec des préférences marquées selon le genre :
- Sport (45 %) et faits divers (39 %) figurent en tête des sujets suivis.
- Les jeunes femmes privilégient les faits divers, la mode, la beauté et les sujets de santé.
- Les jeunes hommes s’intéressent davantage aux sciences, à la mécanique et à la politique internationale.
Les motivations des jeunes : curiosité et divertissement
La première motivation des jeunes pour suivre l’actualité est la curiosité, avec 64 % souhaitant comprendre le monde qui les entoure. Cette proportion est plus élevée chez les jeunes femmes (68 %) que chez les hommes (59 %). La possibilité de débattre avec leur entourage vient en deuxième position (39 %). Enfin, le divertissement occupe une place importante, en particulier chez les moins diplômés et les adolescents, pour qui l’information est aussi un moyen de passer le temps.
Sans surprise, les réseaux sociaux dominent comme source d’information pour 53 % des jeunes, loin devant la télévision (37 %) et les moteurs de recherche (27 %). Parmi les plateformes plébiscitées figurent Instagram, TikTok et YouTube. Les adolescents et les amateurs de culture ou de sujets people privilégient ces réseaux, tandis que les jeunes adultes diversifient davantage leurs sources.
Malgré leur popularité, les réseaux sociaux sont abordés avec un certain regard critique. Beaucoup de jeunes les considèrent comme des diffuseurs majeurs de fausses informations. Pour contrebalancer, une partie d’entre eux croise les informations via d’autres médias, comme la télévision ou la presse en ligne, pour forger leur opinion.
Télévision et autres supports : une présence toujours importante
Bien que les réseaux sociaux aient pris le dessus, la télévision conserve un rôle non négligeable. Près de 37 % des jeunes regardent encore les journaux télévisés traditionnels pour s’informer, notamment ceux qui s’intéressent à la politique. D’autres supports, comme les discussions avec l’entourage (19 %) ou les portails d’actualités en ligne (27 %), complètent ces pratiques.
Les jeunes démontrent un intérêt réel pour l’actualité, avec une diversité de sujets et de supports mobilisés. Cette phase de la vie est marquée par un apprentissage actif des pratiques informationnelles, influencées par le cadre familial, le genre et le niveau d’éducation.
L’étude de l’INJEP met en lumière une génération connectée, critique et avide de compréhension, qui jongle entre tradition et modernité dans sa quête d’information
Illustration : Pixabay (cc)
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