Le Centre Hospitalier de Pontivy est une nouvelle fois au cœur d’une crise sanitaire majeure. La mise en place, dès le 6 janvier 2025, d’une régulation stricte des urgences la nuit, synonyme de fermeture partielle, illustre l’abandon progressif des habitants de Centre-Bretagne par les autorités. Ce recul des services publics, malgré des niveaux record de prélèvements sociaux, laisse une population déjà fragilisée dans une situation critique.
Une fermeture déguisée des urgences
Sous couvert de pénurie de médecins, la direction de l’établissement a acté la suppression des médecins d’accueil et d’orientation la nuit aux urgences. Si le Smur (Structure mobile d’urgence et de réanimation) sera maintenu, les patients devront obligatoirement passer par le Samu pour espérer une prise en charge. En clair, sans médecin sur place, les urgences ne seront plus en mesure d’accueillir la population nocturne.
Pour les syndicats CGT et Sud Santé, cette mesure équivaut à une fermeture pure et simple des urgences durant la nuit. Cette situation, déjà constatée ailleurs, pose des questions cruciales pour les usagers : quid de leur sécurité et de leur accès rapide à des soins en cas d’urgence vitale ?
Un coup dur pour un territoire délaissé
Pontivy et ses environs, zone rurale marquée par une démographie vieillissante et des ressources limitées, sont une nouvelle fois frappés par le désengagement des pouvoirs publics. Cette fermeture nocturne des urgences s’ajoute à une liste déjà longue de carences : déserts médicaux, services hospitaliers en tension, et maintenant une quasi-impossibilité d’obtenir des soins d’urgence sans parcourir de longues distances.
Pour les habitants, ce recul est d’autant plus incompréhensible que les charges sociales et impôts continuent de peser lourdement sur les ménages et entreprises locales. La population, déjà en colère, voit dans cette situation une trahison flagrante de la promesse d’égalité d’accès aux soins.
Une mobilisation pour dire stop
Face à cette situation, les syndicats appellent à une mobilisation massive le 5 décembre prochain à 14 h 30, devant le centre hospitalier. Citoyens, élus, pompiers, ambulanciers : tous sont invités à dénoncer cette mesure qu’ils considèrent comme une véritable mise en danger des usagers.
Les conséquences pour les professionnels de santé sont également préoccupantes. Moins de patients la nuit pourrait entraîner une réduction progressive des effectifs, accentuant encore la désertification médicale de la région.
Alors que les autorités sanitaires peinent à proposer des solutions viables, cette situation reflète un échec global. Le manque de volonté politique pour préserver les services publics essentiels, particulièrement en milieu rural, illustre un désintérêt criant pour des territoires qui se sentent déjà marginalisés.
Il est urgent de prendre des mesures concrètes pour garantir un accès équitable aux soins, sous peine d’accentuer les fractures territoriales et sociales. La santé étant à juste titre l’une des préoccupations majeures des citoyens (quelle que soit l’étiquette politique) ne rien faire, c’est s’exposer à des colères et des révoltes de plus en plus dures.
A noter que parallèlement, dans les Côtes d’Armor, l es habitants sont invités à s’exprimer sur les difficultés d’accès à la santé. Un questionnaire est déjà disponible en ligne et bientôt aussi dans de nombreuses mairies du territoire. Le formulaire est à remplir ici
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