La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a confirmé l’introduction d’une « éducation à la vie affective et relationnelle » dès l’école primaire, précisant que la sexualité ne serait abordée qu’au collège. Cette initiative, bien que prévue depuis 2001 par la gauche, suscite une vive controverse, notamment du fait que le personnel éducatif n’est absolument pas formé pour cela (son rôle, notamment celui des professeurs, est d’enseigner), mais aussi en raison de l’implication potentielle d’associations agréées par le ministère, dont certaines sont accusées de promouvoir des idéologies spécifiques (voir encore récemment le cas de cette infirmière présentée comme neutre par le service public alors qu’elle était élue municipale et militante d’extrême gauche).
Un programme controversé
Le projet d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) vise à instaurer trois séances annuelles obligatoires pour tous les élèves, de la maternelle au lycée. Actuellement, moins de 15 % des élèves bénéficient de ces enseignements, malgré leur obligation légale depuis plus de deux décennies. Officiellement, la ministre Genetet insiste sur le caractère non idéologique du programme, affirmant de manière religieuse qu’il est « source de progrès » et attendu par les enseignants, les parents et les associations.
Cependant, cette initiative a rencontré une opposition notable. Des associations familiales et des parents d’élèves, nombreux, estiment que l’école n’a pas vocation à aborder ces sujets, une position soutenue par le ministre de la Réussite scolaire, Alexandre Portier. Ce dernier a qualifié le programme d’« inacceptable », s’engageant à combattre l’introduction de la « théorie du genre » dans les écoles. La ministre Genetet a réagi en recadrant son collègue, affirmant que « la théorie du genre n’existe pas » et que le programme est équilibré et respectueux du développement des élèves.
Le rôle des associations agréées
Un aspect particulièrement préoccupant de ce programme est l’intervention d’associations dites agréées par le ministère de l’Éducation nationale (voir la liste ici, on y retrouve toutes les ligues de vertu, de SOS Racisme au MRAP, en passant d’autres mouvements militants gauchistes).
« Nous avons une liste d’associations agréées, avec un suivi poussé par le ministère, qui peuvent intervenir localement. Toutes sont validées par nos directeurs académiques. Il appartiendra aux chefs d’établissement de décider si une intervention extérieure est nécessaire » indique la ministre à Ouest France.
Parmi elles figurent des organisations telles que la Ligue de l’Enseignement et le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF), connues pour leurs positions militantes et idéologiques très à gauche. Le Planning Familial se définit lui-même comme un « mouvement féministe et d’éducation populaire », engagé dans la lutte contre les discriminations liées au genre
Le Planning familial a par ailleurs déjà fait des publicités mettant en scène un « homme » « enceint ». De même, la Ligue de l’Enseignement se présente comme un acteur de l’éducation populaire, souvent associé à des positions gauchistes.
La présence de ces associations dans les établissements scolaires soulève des questions quant à la neutralité de l’enseignement dispensé. Leur agrément par le ministère leur permet d’intervenir auprès des élèves, ce qui, selon certains observateurs, pourrait conduire à une diffusion de concepts et d’idéologies en décalage avec les valeurs traditionnelles et familiales.
Une volonté de passer en force
Malgré les critiques et les divisions au sein même du gouvernement, la ministre Genetet semble déterminée à mettre en œuvre ce programme sans délai. Elle a annoncé que le programme serait présenté au Conseil supérieur de l’éducation le 12 décembre, avec une publication prévue d’ici la fin de l’année et un déploiement à partir de janvier 2025. Interrogée sur une éventuelle censure du gouvernement, elle a affirmé que « la machine est lancée » et que le projet aboutirait, indépendamment des aléas politiques.
Cette détermination à avancer coûte que coûte, y compris en s’affranchissant du cadre législatif traditionnel, inquiète de nombreux parents et éducateurs attachés au respect des prérogatives familiales en matière d’éducation affective et sexuelle. La crainte est que l’État impose une vision uniformisée et idéologisée de ces questions sensibles, au détriment de la diversité des convictions et des valeurs familiales.
Comment nomme-t-on un Etat qui fait tout pour interdire l’école à la maison (ou pour le limiter), pour peser fort sur l’école privée, et pour imposer des dogmes idéologiques dans le public à des enfants ?
Crédit photo : Planning familial
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