Jeudi 28 novembre, un contrôleur du réseau de bus STAR à Rennes a été violemment agressé par un usager refusant de présenter son titre de transport. Cet incident, survenu dans le quartier de la Poterie, illustre une recrudescence inquiétante des agressions envers le personnel du réseau STAR.
Une agression brutale au terminus Haut Sancé
L’incident s’est déroulé aux alentours de 11h30 à l’arrêt Haut Sancé, sur la ligne C2. Selon les témoignages, un usager, visiblement agité, a refusé de se soumettre au contrôle avant de porter un coup violent au visage d’un agent de 40 ans. L’agresseur a rapidement pris la fuite avant l’arrivée des forces de l’ordre. La victime, soupçonnée d’avoir le nez fracturé, a été transportée à l’hôpital pour des examens. Une plainte a été déposée.
Cette agression s’inscrit dans un contexte de violence accrue à l’encontre des personnels de transport. Philippe Simon, représentant du syndicat UNSA, a recensé plus de 30 agressions depuis le début de l’année 2024. « Ces incidents concernent autant les conducteurs que les contrôleurs, confrontés à des menaces, des insultes, et parfois des agressions physiques.
Droit de retrait des contrôleurs
Suite à cette nouvelle agression, les contrôleurs du réseau STAR ont immédiatement exercé leur droit de retrait, interrompant temporairement leurs missions pour dénoncer leurs conditions de travail. Bien que le trafic n’ait pas été directement impacté, cette mobilisation témoigne d’un ras-le-bol généralisé. En réponse, la direction de Keolis, gestionnaire du réseau STAR, a convoqué une réunion d’urgence avec les syndicats prévue pour le vendredi 29 novembre.
La direction de Keolis a condamné fermement cette agression et exprimé son soutien aux agents. Un Comité Social et Économique (CSE) extraordinaire a été programmé pour discuter des mesures à mettre en place afin d’améliorer la sécurité sur le réseau. Cependant, les attentes des salariés restent élevées, avec des revendications claires pour des actions concrètes.
Philippe Simon rappelle également les promesses non tenues, notamment l’instauration d’une brigade de sécurisation des transports en commun annoncée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Face à l’inaction perçue des autorités publiques, les syndicats envisagent des actions d’envergure si leurs revendications ne sont pas entendues. «En janvier dernier, d’autres incidents violents avaient déjà marqué le réseau STAR, dont des agressions avec menaces de mort et un conducteur blessé au crâne par une bouteille. Ces événements renforcent le sentiment d’insécurité parmi les personnels de transport.
Alors que la violence dans les transports publics devient une préoccupation majeure à Rennes, la réunion prévue pourrait être décisive pour apaiser les tensions et répondre aux attentes des agents. Les syndicats réclament des mesures renforcées pour assurer la sécurité des travailleurs et des usagers, et appellent également à une prise de position claire des pouvoirs publics.
En attendant, les agents du réseau STAR continuent de travailler dans un climat tendu, espérant que cette énième agression soit le signal d’un changement radical dans la gestion de la sécurité des transports en commun à Rennes..ou plutôt de la sécurité tout court d’une ville en train de se transformer en cité du Far West. Le gauchisme n’est pas sans conséquence.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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