Depuis peu, les effectifs de la Police aux frontières (PAF) de Saint-Malo ont quasiment doublé, passant à 58 fonctionnaires avec l’arrivée de 21 nouveaux agents. Céline Colas, nouvelle capitaine de la PAF, a détailée les enjeux et les missions de ce renforcement dans une zone stratégique pour les flux transfrontaliers et la sécurité lors d’une interview donnée à nos confrères du Pays Malouin.
Le renforcement d’effectif devrait permettre à la PAF d’intensifier son contrôle des passagers transitant par le port de Saint-Malo, un point névralgique avec ses 800 000 voyageurs annuels, majoritairement britanniques. Outre les missions classiques de vérification des passeports et des délais de séjour, les nouveaux effectifs facilitent la mise en œuvre d’un nouveau système de contrôle, tout en permettant une surveillance renforcée des zones publiques à proximité, comme la gare.
Grâce à des contrôles stricts et à une collaboration étroite avec la douane, la capitainerie et les compagnies maritimes, la PAF veille à ce qu’aucun étranger ne pénètre illégalement sur le territoire. En cas d’infraction, les procédures administratives, telles que les Obligations de quitter le territoire français (OQTF), ont doublé cette année, passant de 32 à 65. Le risque migratoire illégal est toutefois assez faible à Saint-Malo, notamment en raison de sa distance des côtes anglaises et de l’absence de camps de réfugiés, la PAF reste vigilante. Les zones portuaires bénéficient d’un accès restreint et étanche. De plus, les agents mènent des contrôles réguliers sur la voie publique, notamment à la gare, pour détecter d’éventuelles irrégularités parmi les voyageurs en provenance de grandes villes comme Paris ou Rennes.
Par ailleurs, une équipe dédiée a été lancée pour enquêter sur le travail illégal, en collaboration avec d’autres services (douanes, impôts) tandis que la PAF aide aussi à la lutte contre le trafic de drogues, bien que ce trafic soit peu répandu par voie maritime à partir de Saint-Malo.
Les usagers eux, qui empruntent les lignes Condor Ferries ou Brittany Ferries au départ de Roscoff ou de Saint-Malo notamment, sont souvent agacés du temps d’attente, notamment pour revenir des îles anglo-normandes, lorsqu’il faut présenter des papiers d’identité. Se faire contrôler dans son propre pays (ou alors lorsqu’on est un Européen habitant Jersey ou Guernesey) alors que des milliers d’individus n’ayant rien à faire sur le territoire français circulent dans le même temps sans être inquiétés, dans tout l’hexagone, a en effet de quoi agacer sérieusement.
Illustration : wikipedia (cc)
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