Le débat autour du budget 2025 de la région Pays de la Loire, annoncé par sa présidente Christelle Morançais, continue de susciter des remous. Les 100 millions d’euros d’économies prévues, notamment dans les domaines culturels et associatifs, font émerger une question fondamentale : quelle est la légitimité d’un système culturel et associatif massivement dépendant de l’argent public ?
La remise en question d’un monopole culturel intouchable
Dans ses déclarations, Christelle Morançais a dénoncé un modèle où une large part des associations, souvent politisées, vivent exclusivement grâce aux subventions. Elle a ouvertement interrogé la pérennité de ce système :
« La culture serait donc un monopole intouchable ? Le monopole d’associations très politisées, qui vivent d’argent public. Je suis la cible de militants qui m’accusent de vouloir arrêter les subventions régionales à leurs structures. À moi seule, je voudrais « détruire la culture » (la culture subventionnée, je précise)… Rien que ça ! »
Pour la présidente de la Région, ces associations, bien qu’installées depuis des années, n’ont pas su se rendre autonomes. Elle souligne que cette dépendance à l’argent public est à la fois une faiblesse structurelle et un frein à l’innovation. Et d’ajouter :
« Quelle est la pérennité d’un système qui, pour exister, est à ce point dépendant de l’argent public ? Et à plus forte raison quand cet argent public n’existe plus ? »
Une crise structurelle malgré des subventions massives
Christelle Morançais a également pointé un paradoxe troublant :
« Ce système, malgré les subventions dont il bénéficie, est en crise permanente ! N’est-ce pas la preuve que notre modèle culturel doit d’urgence se réinventer ? »
Ces propos font écho à une critique plus large de la gestion des fonds publics dans le domaine culturel. Nombre d’associations, soutenues depuis des décennies, peinent à justifier leur impact réel sur l’intérêt général. Selon plusieurs observateurs, les contrôles sur l’utilisation des fonds publics restent insuffisants, et certains projets semblent davantage servir des agendas politiques ou idéologiques que des objectifs culturels ou sociaux clairs.
Un courage politique face aux attaques
La présidente reconnaît que poser de telles questions revient à s’exposer à des accusations virulentes :
« Attention : poser la question, c’est s’exposer à l’habituel procès en « fascisme » ou, c’est à la mode actuellement, en « trumpisme ». Mais j’assume, et cette question, je la pose clairement ! »
Ces attaques viennent principalement des milieux culturels et associatifs, qui redoutent une remise en question de leurs financements. Mais pour Christelle Morançais, il ne s’agit pas de saborder la culture, mais bien de l’inciter à se réinventer pour devenir plus autonome et mieux alignée avec les attentes des citoyens.
Vers une refonte des priorités régionales
Les économies proposées par la Région incluent une réduction des subventions aux associations, festivals et événements culturels. Mais pour la présidente, cela ne signifie pas la fin de l’aide publique, plutôt une réorientation :
- Priorité à l’intérêt général : Financer des projets ayant un impact mesurable sur les Ligériens.
- Réduction des dépenses inutiles : Limiter les subventions aux associations peu transparentes ou politisées.
- Favoriser l’autonomie : Encourager des modèles économiques durables et innovants pour la culture.
Le Rassemblement national quant à lui, dans un communiqué, va plus loin dans ses demandes et ses critiques :
« Christelle Morançais dit juste lorsqu’elle évoque les dépenses excessives des collectivités, en particulier du conseil régional qui est le sien. Elle parle notamment vrai sur une offre culturelle largement subventionnée par l’argent public, sans pour autant qu’elle participe de beaucoup à l’intérêt général. Sa mise en garde d’un trop grand nombre de fonctionnaires à la Région se tient aussi, bien que sans doute le non-remplacement des départs à la retraite soit un peu brutal. Pour les élus régionaux RN, ces constats ne justifient pas des coupes brutales, notamment sur le renouvellement des départs à la retraite, sans réflexion sur la réorganisation des services ou sur l’efficacité des missions régionales.
La responsabilité politique de Christelle Morançais à la Région depuis 7 ans est indéniable, même si elle tente de le faire oublier en dénonçant des dérives financières dont elle a été la principale décisionnaire. Car c’est bien elle qui, depuis maintenant sept ans, préside ce conseil régional dont les dépenses ont fortement augmenté, ainsi que la masse salariale des fonctionnaires, et dont l’offre culturelle, massivement abondée de l’impôt des Ligériens n’a, au fond, jamais varié de ce qu’elle fut sous la majorité de gauche (2004-2015). Les élus Rassemblement National appellent à une révision complète des priorités régionales, basée sur :
– La maîtrise des dépenses courantes, pour alléger la pression fiscale sur les Ligériens.
– Une offre culturelle ciblée et véritablement au service de l’intérêt général.
– Une gestion rationnelle des effectifs, privilégiant l’efficacité des services publics.
– Des coupes budgétaires dans les dépenses de communication de la Région. »
Ce débat dépasse le cadre des Pays de la Loire et touche une problématique nationale : la dépendance des structures culturelles et associatives à l’argent public. Alors que la France traverse une crise économique majeure, les collectivités doivent-elles continuer à financer des projets incapables de s’autofinancer ? Cette question, bien que polémique, mérite d’être posée d’autant plus lorsque l’on sait que très souvent, ce sont des associations affiliées, de près ou de loin, à la gauche militante et politique (donc sectaire) qui bénéficient d’une large partie de l’argent du contribuable.
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2 réponses à “Budget 2025 des Pays de la Loire. Des espoirs de gestion rigoureuse ?”
Puisqu’on vous dit que la « Culture (de Gauche évidemment) n’a pas de prix !
Et puis, il faut occuper les intermittents qui nous coutent 1 Md€/an !
C’est clair qu’il y a trop d’argent qui est capté par la « culture » … les spectacles de qualité se financent tous seuls, car le public est prêt à payer.