Située à moins de 80 km de Rennes, la ville de Laval, longtemps réputée paisible, prend lentement mais sûrement le chemin de sa grande voisine. Tandis que la capitale de l’Ille-et-Vilaine a vu le nombre d’agressions au couteau explosé ces derniers mois, un homme a été tué par arme blanche dans un quartier de Laval dimanche 24 novembre.
Selon le journal Ouest-France, les faits se sont produits vers 1h30, dans le quartier résidentiel du Bourny. Deux frères jumeaux auraient été agressés par arme blanche lors d’une altercation, dont l’un mortellement. La victime, âgée de 30 ans, aurait été retrouvée par son frère, lui aussi agressé par deux individus, en ayant notamment reçu un coup de crosse. Après un passage par l’hôpital de Laval, le frère survivant en serait sorti dans l’après-midi de dimanche.
Quant aux deux suspects, ils étaient toujours en fuite aux dernières informations. Sur le plan judiciaire, une enquête pour homicide volontaire et violences aggravées a été ouverte. Elle a été confiée au service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ 49) d’Angers (Maine-et-Loire).
Auprès du titre de presse régional, le maire divers gauche de Laval, Florian Bercault, a déclaré le même jour qu’il avait « demandé aux services de l’État d’être très vigilants à la sécurité et la tranquillité de nos quartiers dans les prochaines semaines. »
Comme l’a précisé de son côté France bleu Mayenne, Florian Bercault avait demandé par courrier, au début du mois d’octobre, au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, huit policiers supplémentaires pour « lutter contre les violences et contre le trafic de drogue » dans l’agglomération lavalloise.
D’autre part, dans un contexte de hausse des faits de délinquance dans le chef-lieu de la Mayenne, la ville de Laval a pour objectif de doubler les effectifs de sa police municipale et d’installer des dispositifs de vidéosurveillance dans les secteurs les plus sensibles.
Comme dans d’autres villes nouvellement confrontées à l’insécurité, la municipalité de gauche de Laval a finalement été rattrapée par la réalité. Au mois d’avril 2022, deux soirs de suite, des dizaines de racailles avaient déjà brûlé des voitures, dégradé du mobilier urbain et affronté la police dans un quartier dit « sensible » de la ville, à savoir le quartier Saint-Nicolas, classé Zone à Urbaniser en Priorité (ZUP).
À l’époque, le maire Florian Bercault (PS-EELV) avait condamné « ces actes destructeurs » mais, pour l’édile, il apparaîssait nécessaire de « comprendre » les motivations des racailles du quartier Saint-Nicolas ayant saccagé les lieux :
« Il faut continuer évidemment à être dans le dialogue, pour permettre à chaque Lavallois de trouver sa place dans la ville et ça veut dire d’avoir les sécurités de base comme le logement, l’emploi, l’intégration. C’est la politique qu’on mène de moyen et long terme. Malheureusement, ça n’évite pas des heurts et des violences que l’on doit condamner absolument. La violence doit être source d’interrogation des politiques publiques à mener et c’est ce que nous ferons à la lumière de l’enquête en cours ».
Au cours de cet épisode de violences urbaines, au moins une trentaine de voitures furent vandalisées et au moins sept furent incendiées à Laval. Parmi les véhicules victimes de cet ensauvagement, une majorité d’entre eux appartenait à la ville de Laval, au conseil départemental et à l’Adapéi (Association départementale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales).
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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