Le procès de Nicolas Alba, 38 ans, s’ouvre ce lundi devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle. Déjà condamné à 20 ans de prison en 2010 pour un meurtre d’une violence extrême, cet homme, libéré sous condition en décembre 2021 (donc avant la fin de sa peine), est accusé de viol et de tentatives de viol perpétrés en avril et mai 2022. Ce drame met une nouvelle fois en lumière les défaillances du système judiciaire français et interroge sur la gestion des libérations conditionnelles.
Des faits d’une extrême gravité
Le 27 avril 2022, une jeune femme de 22 ans, rentrait chez elle à Malzéville lorsqu’elle a été agressée par Nicolas Alba. Sous la menace d’un couteau, l’homme l’a forcée dans un sentier isolé pour la violer à plusieurs reprises. Malgré les menaces de mort de son agresseur, elle a eu le réflexe de conserver des preuves biologiques, ce qui a permis d’identifier rapidement Alba grâce à son ADN.
Les investigations ont révélé que cet acte ne serait pas isolé. Deux autres agressions similaires, survenues quelques semaines auparavant, sont également imputées à Alba. Le 8 avril, une jeune femme de 18 ans avait été violemment attaquée, blessée à la main en se défendant. Le 1er mai, une autre victime de 23 ans avait échappé à une tentative d’enlèvement grâce à l’intervention d’un automobiliste.
Nicolas Alba n’en était pas à son premier passage à l’acte. En 2008, il avait poignardé à plus de 80 reprises une femme de 79 ans lors d’un cambriolage. Jugé et condamné à 20 ans de prison en 2010, il avait obtenu une libération conditionnelle en 2021, après avoir purgé 13 ans.
« Concernant son parcours carcéral après sa condamnation de 2010, le trentenaire a été conduit au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville en 2019. Il a été pris en charge par le centre de semi-liberté (CSL) de Maxéville. « Le 15 décembre 2020, il bénéficiait d’un placement extérieur, en quartier de semi-liberté, probatoire à une libération conditionnelle alors qu’il était incarcéré au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville », explique le procureur. Une décision prise alors qu’une double expertise psychiatrique avait montré que « le risque de récidive n’était pas avéré » et que l’administration pénitentiaire faisait état d’un « parcours pénitentiaire sans aucune difficulté ».
En décembre dernier, Nicolas Alba avait fait l’objet d’une libération conditionnelle. Durant sa période de détention, il avait également bénéficié de remises de peine automatiques, notamment » peut-on lire ici.
Ce choix de la justice est aujourd’hui au cœur des débats. Comment un homme, déjà coupable d’un meurtre aussi violent, a-t-il pu bénéficier d’une telle mesure de clémence, pour récidiver si peu de temps après ? Pourquoi les magistrats qui l’ont laissé sortir ne doivent-ils pas répondre eux aussi de leurs actes aux conséquences sanglantes ? Idem pour les psychiatres qui se sont médicalement trompés ?
Nicolas Alba encourt à l’issue de son procès la réclusion criminelle à perpétuité. Mais au-delà du sort de l’accusé, ce procès doit inciter à une réflexion profonde sur les mesures nécessaires pour protéger les citoyens et prévenir les récidives. Les familles des victimes, et plus largement l’opinion publique, espèrent des réponses claires et des actions concrètes pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
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