L’émission Complément d’enquête, diffusée en partenariat avec le service de fact-checking de l’AFP, a récemment présenté le témoignage d’une infirmière scolaire impliquée dans une controverse autour de l’éducation sexuelle en milieu scolaire. Si l’émission vise à défendre cette intervenante face aux accusations de parents et d’associations conservatrices, un point crucial a été omis : loin d’être une professionnelle neutre, il s’agit d’une militante engagée politiquement, proche de l’extrême gauche. Une révélation qui soulève des questions sur l’objectivité et la rigueur journalistique de ce reportage.
L’infirmière présentée comme apolitique par Complément d’enquête (notamment sur l’éducation à la sexualité en école primaire) est en réalité une militante d’extrême-gauche. C’est en tout cas ce qu’a relevé le JDD, tandis que dans la presse, on la retrouve également très impliquée (puisque présidente) au sein de l’association pro migrants « No Partiran ».
L’infirmière présentée comme apolitique par @Cdenquete est en réalité une militante d’extrême-gauche. Toujours conseillère-municipale, là voici par exemple en campagne pour les dernière municipales à St Étienne pour une liste d’extrême-gauche.https://t.co/B5MsTSzHmC pic.twitter.com/QVtzm56F82
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Des accusations graves et une polémique nationale
La controverse a éclaté début 2023 lorsque des parents et des associations, comme SOS Éducation, ont dénoncé les propos tenus par cette infirmière lors d’une séance d’éducation sexuelle. Selon les témoignages, des sujets explicites comme la sodomie ou la fellation auraient été abordés devant des élèves de 9 à 10 ans. Ces accusations ont suscité une vague d’indignation, relançant le débat sur l’éducation à la sexualité à l’école.
L’infirmière a démenti ces accusations dans le reportage, affirmant que ses propos avaient été déformés et qu’elle avait agi dans un cadre strictement préventif. Cependant, cette défense ne répond pas aux critiques portant sur l’inadéquation des thèmes abordés pour cet âge ni sur le contexte dans lequel ces sujets auraient été introduits.
Un profil militant passé sous silence
D’après des informations révélées par plusieurs médias dont le JDD (voir ci-dessous), cette infirmière est une figure active de « Saint-Étienne Demain », un collectif local affilié à des partis de gauche et d’extrême gauche tels que le PS, LFI, PCF et EELV. Sur son propre profil Facebook, elle exprime régulièrement son soutien à des associations transgenres et des causes militantes. Ce profil ouvertement engagé interroge sur l’impartialité de ses interventions auprès de jeunes élèves, dans un cadre scolaire qui devrait rester neutre.
Le reportage de Complément d’enquête, pourtant censé défendre la rigueur et l’impartialité, n’a fait aucune mention de ces engagements politiques. Pire, l’émission a qualifié les associations critiques de « conservatrices » sans jamais appliquer le même niveau de rigueur pour analyser le profil idéologique de l’infirmière.
Selon la députée Européenne Sarah Knafo (Reconquête), citée par Frontières, le reportage de France 2 a volontairement omis de préciser les engagements politiques de l’infirmière pour créer une fausse opposition entre des parents soucieux du bien-être de leurs enfants et une professionnelle prétendument neutre. « Cette infirmière est une élue d’extrême gauche, militante pro-trans et présidente d’une association défendant les clandestins. Qui fait de l’entrisme dans les écoles ? » a-t-elle déclaré. Parents Vigilants a également réagi en dénonçant un « nouveau scandale du service public ». Ils reprochent à l’émission d’avoir dissimulé le pédigrée politique de l’infirmière tout en stigmatisant leurs propres membres comme des conservateurs radicaux.
Une bataille idéologique
Cette affaire illustre une fois de plus la polarisation autour de l’éducation à la sexualité. D’un côté, des associations dénoncent une intrusion idéologique dans l’éducation, tandis que de l’autre, les défenseurs de ces interventions accusent leurs opposants de vouloir censurer un sujet crucial pour la prévention des abus.
Mais l’élément clé ici reste la question de la neutralité. Loin d’être une simple infirmière dévouée, l’intervenante apparaît comme une militante active, ce qui remet en question la nature de ses motivations. Peut-on encore parler de prévention lorsqu’un intervenant injecte des éléments idéologiques dans ses interventions scolaires ?
L’omission délibérée du profil militant de cette infirmière par Complément d’enquête soulève des questions sur la crédibilité de l’émission. En choisissant de présenter une version partielle des faits, l’AFP et France Télévisions donnent l’impression de défendre une ligne idéologique plutôt que d’informer de manière impartiale. Ils viennent ensuite donner des leçons à la presse alternative en matière de fact-checking. Sauf qu’ici, France Télévisions est financé par vos impôts, et à une mission de service public.
De quoi donner du grain à moudre à ceux qui demandent la privatisation du service public – un peu comme ces libraires qui se plaignent d’Amazon tout en revendiquant pratiquer la censure politique.
Voir le passage concerné ci-dessous :
🔴 Polémique après un cours d’éducation à la sexualité :
l’infirmière scolaire accusée par des associations conservatrices d’avoir tenu des propos choquants à des élèves s’exprime dans #ComplementDenquete.« J’ai l’impression qu’on m’accuse de ne pas protéger les enfants. » pic.twitter.com/Bg1YwCWfhA
— Complément d’enquête (@Cdenquete) November 21, 2024
L »émission complète est à visionner ici
Crédit photo : DR
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