Bryan Leib a été candidat au Congrès dans son État d’origine, la Floride, et est actuellement Senior Fellow au Center for Fundamental Rights, un groupe de réflexion conservateur basé à Budapest. Il est également un contributeur fréquent du site web Newsmax et un invité régulier de leur chaîne d’information câblée. Il s’est entretenu pour The European Conservative avec Sergio Velasco de la victoire de Donald Trump aux élections américaines, de la manière dont la victoire de Trump affectera l’Europe, de ce que la relation entre Trump et Orbán peut signifier dans le monde conservateur, ainsi que de la probabilité du licenciement de David Pressman et de la nomination de Leib comme nouvel ambassadeur des États-Unis en Hongrie.
Nous avons traduit cette interview.
Pourquoi Trump a-t-il gagné avec une large marge, alors que les médias prédisaient une course serrée ?
Les grands médias ont l’habitude de minimiser le soutien que le président élu Trump reçoit du peuple américain et de lui mentir. Ils ont sous-estimé notre mouvement « L’Amérique d’abord » et la majorité silencieuse qui se bat pour des politiques « L’Amérique d’abord » et un véritable changement. La victoire massive de Trump est un signal d’alarme pour le courant dominant : les Américains en ont assez des dirigeants défaillants, des frontières ouvertes, de la montée en flèche de la criminalité et des idéologies « wokes ». Le peuple américain a envoyé un message clair : nous voulons un président ferme, direct et qui place l’Amérique au premier plan. La victoire écrasante de Donald Trump montre que les Américains en ont assez de l’establishment et qu’ils veulent quelqu’un qui fasse le travail.
Que pouvons-nous attendre de la nouvelle administration de Trump ? Avec des personnalités comme Musk, Ramaswamy, RFK Jr. et Gabbard, il semble que nous nous éloignions des vieux néocons ?
Absolument, et cela aurait dû être fait depuis longtemps. Le président élu Trump est en train de constituer une équipe d’outsiders qui sont des innovateurs, des libres penseurs et de vrais combattants, pas des politiciens de carrière. Ce n’est un secret pour personne que le président élu Trump n’est pas un adepte du programme néocon qui dirige la politique étrangère des États-Unis depuis des années, nous entraînant dans des guerres sans fin. Avec cette nouvelle équipe, nous assistons à l’avènement d’une nouvelle ère pour le leadership américain. L’accent sera mis sur la paix, la force, l’innovation et la prospérité économique, et non sur des conflits étrangers incessants. Cette administration défendra fermement les intérêts américains et n’aura pas peur de briser le moule.
Quel impact pensez-vous que la présidence de Trump pourrait avoir sur l’Europe ? Peut-elle aider la nouvelle droite conservatrice à se développer ?
La victoire du président élu Trump va absolument inspirer la droite conservatrice en Europe. Il est la preuve qu’il n’est pas nécessaire de suivre le scénario mondialiste pour gagner. Le nationalisme sans concession du président élu Trump et son dévouement à son pays enhardiront les dirigeants et les mouvements européens qui en ont assez de la bureaucratie et des excès de l’UE. Des pays comme la Hongrie (et, avant elle, la Pologne) se rebiffent déjà et, avec le président élu Trump à la Maison Blanche, ils ont un allié de poids. La résurgence conservatrice de l’Europe prend de l’ampleur, et la victoire de Trump ne fait que jeter de l’huile sur le feu.
Quels sont les principaux problèmes auxquels l’Europe est confrontée aujourd’hui ?
L’Europe est confrontée à trois problèmes principaux : l’immigration de masse, la hausse de la criminalité et la stagnation économique. Les politiques d’ouverture des frontières de l’UE ont engendré de graves problèmes démographiques et mis à rude épreuve les services sociaux, tandis que la réponse à la criminalité liée à l’immigration a été, au mieux, tiède. Sur le plan économique, la surréglementation et les impôts élevés étouffent la croissance, laissant les nations dépendantes des aides gouvernementales et des diktats de Bruxelles. Les pays européens ont besoin de dirigeants prêts à donner la priorité à leur population, à repousser l’emprise de l’UE et à rétablir l’ordre public.
Après avoir visité la Hongrie et travaillé avec le Centre pour les droits fondamentaux, que pensez-vous que la Hongrie apporte au monde conservateur ?
Soyons clairs : la Hongrie est une lueur d’espoir et un modèle à reproduire pour les conservateurs du monde entier. Sous la direction du Premier ministre Orbán, elle a montré qu’on peut être pro-souveraineté, pro-famille et pro-Dieu sans s’excuser. L’engagement de la Hongrie en faveur de sa propre culture, de ses frontières et de ses valeurs est un modèle pour les pays confrontés à des défis similaires. Le Centre pour les droits fondamentaux, mon ami le Dr Miklós Szánthó, ainsi que d’autres institutions et dirigeants hongrois ont joué un rôle déterminant en menant ces conversations et en montrant au monde qu’il existe une alternative viable à l’ordre du jour mondialiste. Le rôle de la Hongrie est essentiel et les conservateurs du monde entier prennent des notes.
L’ambassadeur américain en Hongrie, David Pressman, a été critiqué pour son ingérence dans les affaires hongroises. Que pensez-vous de son rôle ?
Le comportement de Pressman a été plus que non professionnel et, en tant qu’Américain, il nous a déshonorés. Permettez-moi de m’excuser au nom du peuple américain pour son comportement excentrique. Il a été un activiste, pas un diplomate. Son travail consiste à représenter les intérêts américains et à renforcer les liens, et non à donner des leçons à la Hongrie sur la manière de gouverner son peuple. La Hongrie a tout à fait le droit de protéger ses frontières et de défendre sa culture, et elle n’a pas besoin d’un ambassadeur pour microgérer ses décisions. Les ambassadeurs devraient construire des ponts, et non imposer des programmes idéologiques. La Hongrie mérite un ambassadeur qui respecte sa souveraineté et son droit à tracer sa propre voie.
Des rumeurs circulent selon lesquelles M. Pressman pourrait être démis de ses fonctions et que vous pourriez même être envisagé pour le remplacer. Ces rumeurs sont-elles fondées ?
Il n’y a aucune possibilité que le président élu Trump maintienne Pressman à Budapest. Pressman devrait commencer à faire ses valises. Je suis fermement convaincu que le peuple et le gouvernement hongrois méritent quelqu’un au poste d’ambassadeur qui respecte leur souveraineté, leur culture et les principes qui font la force de la Hongrie. Si le président élu Trump m’appelle pour être son envoyé à Budapest, je serai honoré de travailler au renforcement des relations entre les États-Unis et la Hongrie sur la base d’un respect mutuel et de valeurs communes. Pour l’instant, je me concentre sur le soutien au président élu Trump et à l’équipe de transition, ainsi que sur l’avancement de notre programme « America First ». Une chose est sûre : avec le retour du président élu Trump à la Maison Blanche, le rétablissement de liens solides entre Washington D.C. et Budapest n’est plus qu’à quelques semaines ! Ce serait un honneur si le président élu Trump me demandait de servir.
Trump et Orbán partagent une relation étroite. Ce lien pourrait-il aider Orbán à influencer les discussions entre l’UE et les États-Unis ?
Absolument. Le président élu Trump et le Premier ministre Orbán partagent un engagement en faveur de la souveraineté et de la fierté nationale, ainsi qu’une compréhension claire de la menace que représente le mondialisme incontrôlé. Avec l’entrée en fonction du président élu Trump, le Premier ministre Orbán a un ami à la Maison Blanche qui comprend les valeurs de la Hongrie et sa lutte contre les excès de l’UE. Je pense que la voix du Premier ministre Orbán sera plus forte et qu’avec le soutien du président élu Trump, il aura plus de poids dans les discussions où l’orientation de l’Europe et l’autonomie de la Hongrie sont en jeu. Je prédis que le Premier ministre Orban deviendra l’un des nouveaux courtiers du pouvoir et dirigeants de l’UE avec son meilleur ami, le président élu Trump, de retour à la Maison Blanche !
Illustration : DR
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2 réponses à “Bryan Leib : « Les Américains en ont assez des dirigeants défaillants, des frontières ouvertes, de la montée en flèche de la criminalité et du wokisme » [Interview]”
Comme le disait le poète belge Verhaeren « le vent sauvage de novembre souffle sur la plaine…+
Parfait! Nous sommes en présence d’une lueur au bout de la nuit, au bout de ce tunnel dans lequel le camp du « bien » nous a enfermé. Cette lueur a pour nom « Espoir » mais pas de précipitation la bête davosienne n’a pas encore dit son dernier mot et il faut se méfier d’un animal blessé.
Quand entendrons-nous un candidat affirmer « La France d’abord ! » ?